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Attention

Ceci n’est pas un avis juridique! Ce que vous obtenez ici, ce sont juste des renseignements juridiques généraux. Ils ne remplacent pas les conseils d’un avocat au sujet de votre situation en particulier. Si vous avez besoin d’un avis juridique, nous vous encourageons à trouver un avocat qui pourra vous aider.

La plupart des gens ne le font pas. En fait, très peu de gens le font.

Pourquoi?

C’est un processus long et lent. Si vous embauchez un avocat pour vous aider, ce sera cher, et si vous ne le faites pas, vous devrez faire beaucoup de travail vous-même.

Et le résultat n’est parfois pas très satisfaisant.

Certaines personnes espèrent qu’à la fin du processus, on leur dira que oui, elles ont été harcelées et que ça n’aurait pas dû arriver. Mais c’est rarement ce qui arrive. La majorité des plaintes ne se rendent jamais jusqu’à une décision finale. Le reste des plaines sont rejetées, abandonnées, retirées ou réglées par médiation.

Alors pourquoi les gens décident de déposer une plainte?

Certaines personnes veulent se présenter devant la cour et dévoiler la vérité au public. Même si leurs chances de gagner sont faibles.

Si c’est ce que vous voulez, la Commission des droits de la personne pourrait être un bon choix.

Le processus peut être plus court que celui d’un tribunal civil, où les causes peuvent s’étendre sur plusieurs années. Vous avez le droit de vous représenter vous-même, ce qui signifie que vous n’avez pas à payer un avocat. Et c’est un processus un peu moins antagoniste que celui d’un tribunal civil.

La Commission des droits de la personne du Yukon et ce qu’elle fait

La Commission des droits de la personne du Yukon est l’organisme qui reçoit les plaintes relatives aux violations de la Loi sur les droits de la personne du Yukon. Elle aide les gens à régler leurs plaintes à travers la médiation. Si une plainte ne peut être résolue, elle pourrait, dépendamment de la preuve, être renvoyée pour audience au Comité d’arbitrage de la Commission des droits de la personne du Yukon. La Commission des droits de la personne et le Comité d’arbitrage sont tous deux chargés de traiter les cas de discrimination, mais sont deux entités séparées.

La Commission et le Comité d’arbitrage travaillent en vue de résoudre les plaintes relatives aux droits de la personne. Si votre plainte relève de la compétence de la Commission, elle l’acceptera afin de mener une enquête. La Commission encourage la résolution des plaintes par la médiation. Si ça ne fonctionne pas, la Commission mènera une enquête sur la plainte pour déterminer s’il y a un motif raisonnable de tenir une audience ou non. Si la Commission détermine qu’il y a un motif raisonnable, le Comité doit tenir une audience, écouter les arguments des parties et décider si vous avez été harcelé sexuellement ou non. S’il décide que vous avez été harcelé sexuellement, il pourrait ordonner à l’autre partie de fournir une quelconque réparation. 

À propos de la Commission des droits de la personne du Yukon

  • Chaque année, environ 10 personnes déposent une plainte à la Commission affirmant qu’elles ont subi de la discrimination ou ont été harcelées en raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre et/ou de leur expression de genre. 
  • Moins d’un quart des personnes qui ont déposé une plainte étaient représentées par un avocat. Environ 60 % des personnes contre qui une plainte a été déposée avaient un avocat. 
  • La majorité des plaintes déposées à la Commission ne font jamais l’objet d’une décision de la part du Comité d’arbitrage. Elles sont soit réglées par la médiation, soit abandonnées, retirées, ou rejetées.
  • Le Comité d’arbitrage se prononce sur environ une à trois plaintes chaque année, tous types confondus. De 1989 à 2018, le Comité s’est prononcé sur 28 causes, dont 7 concernaient le harcèlement sexuel. Dans quatre de ces causes, le Comité a tranché en faveur de la personne qui avait déposé la plainte.
  • Lorsque le Comité d’arbitrage détermine qu’une personne a fait l’objet de discrimination ou a été harcelée, il peut parfois lui accorder un montant d’argent à titre d’indemnisation pour les pertes financières, et les torts et l’atteinte à la dignité qu’elle a subis. Il n’y a techniquement pas de limite au montant d’argent qui pourrait être accordé, mais le montant moyen accordé dans les causes de harcèlement sexuel qui ont été couronnées de succès est de 3 250 $.
  • La Commission dit que le temps nécessaire à l’examen de votre plainte dépend de plusieurs facteurs, incluant le nombre de plaintes qu’elle doit examiner et la complexité de la plainte.
  • Sources: Rapports annuels de la Commission des droits de la personne du Yukon, CanLII

Pourquoi envisager de déposer une plainte auprès de la Commission

Si vous décidez de déposer une plainte auprès de la Commission, voici quelques avantages que vous pourriez tirer du processus:

  • C’est une occasion de dire au harceleur que ce qu’il a fait est inacceptable.
  • Vous pourriez récupérer l’argent que vous avez perdu en raison du harcèlement—vous n’avez peut-être pas pu obtenir un projet spécial ou une promotion, ou vous avez peut-être été congédié.
  • Vous pourriez récupérer votre emploi ou obtenir une référence pour un nouvel emploi.
  • Vous pourriez demander que votre employeur apporte des changements à votre milieu de travail qui toucheront tout le monde et pas seulement vous, comme améliorer ses politiques et ses formations à l’intention des employés en lien avec le harcèlement sexuel.
  • C’est possible d’obtenir un certain montant d’argent en reconnaissance du tort que vous avez subi sur le plan émotionnel à la suite du harcèlement.

Avantages et inconvénients de déposer une plainte auprès de la Commission et du Comité d’arbitrage

Pros

  • La Commission possède de l’expertise en matière de harcèlement et de discrimination. Tout ce qu’elle fait, c’est de gérer des plaintes pour discrimination, incluant le harcèlement.
  • Le Comité d’arbitrage de la Commission des droits de la personne du Yukon a le pouvoir de dire que oui, vous avez été harcelé, et que ce qui vous est arrivé était inacceptable. 
  • Le Comité d’arbitrage peut ordonner des réparations qu’un tribunal pourrait ne pas être en mesure d’accorder.
  • Si vous décidez de plutôt vous adresser à un tribunal civil, vous pourriez devoir payer les frais judiciaires de l’autre partie si vous perdez votre cause. Avec le processus du Comité d’arbitrage, ça n’arrivera probablement pas puisqu’il est rare que le Comité ordonne de rembourser les frais.
  • Le processus de la Commission et du Comité d’arbitrage pourrait être plus rapide que beaucoup d’autres processus judiciaires. Le traitement de la plainte peut prendre deux ans, du début à la fin, si elle se rend jusqu’à l’étape de l’audience, alors que les autres processus judiciaires peuvent prendre beaucoup plus de temps.

Cons

  • Même s’il est moins complexe que d’autres processus judiciaires, certains pourraient quand même trouver que le processus de la Commission et du Comité d’arbitrage est difficile. Il y a beaucoup de paperasse à remplir, beaucoup de dates limites à retenir et beaucoup de règles à suivre.
  • Even though, technically, you can represent yourself in the tribunal process, your chances of success will be much higher if you have a lawyer. (Missing in FR)
  • L’écrasante majorité des plaintes déposées à la Commission sont soit réglées par médiation, soit abandonnées, retirées ou rejetées. Très peu de gens réussissent à se faire dire par le Comité d’arbitrage qu’ils ont été harcelés et que ce qui leur est arrivé était inacceptable.
  • Les montants accordés par le Comité d’arbitrage sont assez petits. Il accorde normalement moins de 5 000 $ en dommages-intérêts généraux, plus une indemnité pour les dépenses effectuées ou les revenus perdus en raison du harcèlement.
  • Comme dans tout autre processus judiciaire, vos adversaires essaieront de miner votre crédibilité et de vous faire mal paraître. Vous pourriez finir par avoir l’impression qu’on ne vous croit pas et qu’on ne vous soutient pas.
  • Certains experts estiment que c’est une mauvaise idée pour les personnes qui ont subi du harcèlement sexuel de se lancer dans un processus judiciaire, quel qu’il soit. Ça peut être extrêmement stressant de passer à travers une procédure légale durant laquelle vous pourriez avoir à revivre vos expériences de harcèlement sexuel. Vous devriez obtenir des conseils professionnels pour déterminer si aller de l’avant avec une plainte pourrait nuire à votre santé mentale.

Est-ce que la Commission acceptera ma plainte?

  • Vous avez 18 mois à compter du moment où le harcèlement s’est produit pour déposer votre plainte auprès de la Commission. Si le harcèlement s’est produit plus d’une fois, la date limite est de 18 mois après le dernier incident de harcèlement. Dans certaines situations, la Commission acceptera les plaintes tardives si vous pouvez prouver que le retard était de bonne foi et que la plainte tardive ne causera pas de tort important à l’intimé.
  • Vous pouvez déposer une plainte à la Commission si le harcèlement s’est produit au Yukon, sauf si vous travaillez dans un milieu de travail sous réglementation fédérale, comme une banque, une compagnie aérienne, ou une chaîne de radio ou de television. Consultez Suis-je un travailleur sous réglementation fédérale? (Et pourquoi c’est important). Si vous êtes syndiqué, vous devez déposer votre plainte par l’intermédiaire de votre syndicat. Consultez La procédure de règlement des griefs et la façon dont votre syndicat devrait vous aider. Si vous êtes un employé non syndiqué, temporaire ou permanent, ou si vous êtes un bénévole, un stagiaire, un entrepreneur indépendant ou un travailleur sans papiers, vous êtes couvert.         
  • Une fois votre plainte déposée, la Commission peut décider que le harcèlement auquel vous avez fait face n’est pas lié à un motif de discrimination reconnu par la Loi. Dans ce cas, votre plainte ne sera pas examinée.
  • Si vous avez déjà entamé un processus auprès d’un tribunal civil, la Commission pourrait décider d’attendre que le dossier soit clos avant de traiter votre plainte. Il y a quelques exceptions à cette règle: si vous retirez votre requête auprès du tribunal civil ou si votre cause au civil concerne une autre question que celles incluses dans votre plainte auprès de la Commission des droits de la personne—par exemple, si la cause au civil ne concerne qu’un salaire impayé.
  • Le traitement de votre plainte pourrait être repoussé si vous avez déposé une demande auprès de la Commission de la santé et de la sécurité au travail du Yukon. Consultez Devriez-vous présenter une demande d’indemnisation des travailleurs?.
  • Même si vous avez un dossier ouvert auprès d’une autre instance, vous n’avez tout de même que 18 mois après le dernier incident pour déposer votre plainte auprès de la Commission des droits de la personne. Vous pouvez déposer votre plainte avant la date limite puis demander à la Commission d’attendre la résolution de l’autre processus avant de traiter votre plainte.
  • Si vous gagnez votre autre cause, la Commission pourrait décider de ne pas examiner votre plainte. Si vous perdez votre cause et que vous estimez que l’autre processus n’abordait pas les mêmes questions relatives aux droits de la personne, vous pouvez expliquer votre point de vue à la Commission. Elle décidera alors si la question a été réglée ou non.
  • Vous pouvez déposer une plainte contre toute personne qui vous harcèle sexuellement au travail—votre employeur, un collègue, un superviseur, un client ou un entrepreneur. Dans votre plainte, vous devriez aussi inclure le nom de l’entreprise ou de l’organisation pour laquelle vous travaillez ou travailliez.. Même si votre employeur ne vous a pas harcelé, il est responsable de vous protéger contre le harcèlement sexuel et les environnements qui permettent le harcèlement. Consultez Comment signaler le harcèlement sexuel à votre employeur.
Attention

Il est très commun que la Commission rejette une plainte avant l’étape de l’audience. Votre plainte pourrait être rejetée parce qu’elle a été déposée trop tard, parce qu’elle dépasse la compétence de la Commission, parce qu’elle a déjà été traitée par une autre instance, ou parce que la Commission estime que vous n’avez pas de chance raisonnable de gagner. C’est important de remplir le formulaire de plainte de façon détaillée et complète afin d’éviter que votre plainte ne soit simplement rejetée.

Qui fait quoi

Plaignant

Lorsque vous déposez une plainte auprès de la Commission, vous êtes le plaignant. Ça signifie que vous êtes la personne qui dépose une plainte affirmant qu’elle a été harcelée sexuellement.

Intimé

L’intimé peut être toute personne qui vous harcèle ou qui vous a harcelé au travail—votre boss, un collègue, un client ou même un entrepreneur. Il peut y avoir plusieurs intimés. Vous pouvez déposer une plainte à la fois contre la personne qui vous a harcelé et contre votre employeur pour ne pas vous avoir protégé.

Représentant

L’intimé et vous-même avez le droit d’être représentés par un avocat tout au long du processus de la Commission, quoique vous pouvez aussi vous représenter vous-même. Si vous êtes représenté par un avocat, la Commission communiquera généralement seulement avec lui, et ce sera sa responsabilité de vous garder informé.

Enquêteur

Un enquêteur pourrait examiner votre plainte et rédiger un rapport d’enquête dans lequel il évaluera votre plainte.

Médiateur

Si vous acceptez de passer par la médiation, la Commission vous attribuera un médiateur. Son travail est d’expliquer le processus de médiation à vous et à l’intimé, d’écouter vos histoires et d’essayer de vous aider à conclure une entente. Il est censé se comporter de façon neutre: il n’est pas censé prendre parti, ou favoriser vous ou l’intimé. Il peut vous expliquer pourquoi votre cause est faible ou solide, mais il ne peut pas prendre de décision à savoir si votre plainte est justifiée ou non. Son but est d’essayer d’arriver à une solution sur laquelle les deux parties peuvent s’entendre afin d’éviter que votre cause ne fasse l’objet d’une audience. Le médiateur est habituellement le directeur de la Commission ou son conseiller juridique.

Arbitre

Si votre cause fait l’objet d’une audience, un arbitre, ou décideur, du Comité d’arbitrage tiendra une audience pour écouter ce que vous et l’intimé avez à dire, et pour déterminer si votre plainte est fondée ou non. Très peu de causes se rendent à l’étape de l’audience. Si le décideur tranche en votre faveur, il ordonnera à l’intimé de faire toutes sortes de choses, comme vous donner de l’argent à titre d’indemnisation pour ce que vous avez vécu.

Ce que vous aurez à prouver

  • C’est vous, le plaignant, qui devez prouver qu’il y a suffisamment d’éléments de preuve pour tenir une audience. Si la Commission recommande que votre cause fasse l’objet d’une audience, vous aurez à convaincre le Comité d’arbitrage qu’il y a plus que 50 % de chances que ce qui vous est arrivé constitue du harcèlement sexuel en vertu de la Loi. C’est ce qu’on appelle le fardeau de la preuve selon la « prépondérance des probabilités ». Le Comité s’appuiera sur la norme de la « personne raisonnable » pour déterminer si le harceleur aurait dû savoir que son comportement n’était pas le bienvenu. Cette norme consiste à examiner la situation selon ce qu’une personne raisonnable dans votre position aurait pensé et selon ce qu’une personne raisonnable dans la position du harceleur aurait pensé.
  • Vous aurez l’occasion de raconter votre histoire, de témoigner, de soumettre des documents et d’appeler des témoins afin de prouver votre cause. Le harcèlement sexuel se produit souvent lorsqu’il n’y a pas de témoins. Toutefois, le Comité d’arbitrage tiendra compte de votre témoignage (votre déclaration quant au déroulement des événements et leurs répercussions sur vous), même s’il n’y a pas de documents ou de témoins pour appuyer ce que vous dites. Vous pourriez avoir à prouver votre cause principalement en racontant votre histoire durant l’audience et en expliquant ce qui s’est passé.
  • Habituellement, il faut plus d’un incident pour qu’il s’agisse de harcèlement. Mais parfois, un incident est si grave qu’il correspond à la définition de harcèlement sexuel. Souvenez-vous que le fait que vous n’ayez pas dit « non » ou « arrête » ne signifie pas que ce que l’intimé a fait n’était pas du harcèlement sexuel. Selon la Loi, le harceleur doit savoir ou aurait raisonnablement dû savoir que son comportement n’était pas le bienvenu. De nombreuses raisons peuvent expliquer pourquoi vous pourriez ne pas vous être senti à l’aise de protester lorsque le harcèlement s’est produit, comme un rapport de pouvoir inégal entre vous et votre boss, ou la crainte d’être puni si vous aviez dit quelque chose à un client important.

Autres considérations importantes

  • Les audiences devant le Comité d’arbitrage sont normalement publiques. Dans la plupart des cas, les renseignements personnels au sujet des causes et de leurs parties pourraient être accessibles au public et consultables dans des bases de données publiques sur Internet. Dans de rares cas, le Comité permet aux parties de demander une ordonnance de protection de l’identité, qui interdit à l’intimé ou à une autre personne de publier votre nom ou certains détails en lien avec votre cause. Pour demander une interdiction de publication, utilisez le formulaire 8.
  • Lorsque le Comité d’arbitrage rédige et publie une décision, cette dernière inclut normalement le nom complet des parties. Mais il ne publiera que les initiales des parties âgées de moins de 18 ans. Si vous ne voulez pas que votre nom complet soit publié et que vous pouvez fournir une bonne raison pour ça, vous pouvez demander à l’arbitre de n’utiliser que vos initiales dans la décision publiée. C’est ce qu’on appelle « l’anonymisation ». Vous pouvez demander l’anonymisation de la décision à tout moment une fois que votre cause est portée devant le Comité. La décision sera prise au cas par cas.
  • Si vous avez besoin que des changements soient apportés au processus de la Commission, faites-en la demande à l’avance ou le plus rapidement possible. Vous pouvez demander des mesures d’adaptation pour des besoins médicaux, des pratiques religieuses ou des besoins linguistiques. Vous pourriez avoir à fournir des renseignements supplémentaires, comme des documents médicaux.

Résultats possibles

La Loi énumère les réparations que le Comité d’arbitrage peut ordonner à la fin d’une cause pour harcèlement sexuel si vous gagnez. De nombreux facteurs affectent le type et le montant des réparations que vous recevrez. Un de ces facteurs pourrait être votre degré de vulnérabilité et l’importance du déséquilibre des pouvoirs entre vous et le harceleur. Voici les catégories de réparations:

Indemnités financières  

  • Les dommages-intérêts généraux servent à vous indemniser lorsqu’il y a perte ou atteinte relativement à votre dignité, à vos sentiments et à votre respect de soi.
  • Les dommages-intérêts spéciaux servent à vous indemniser pour les pertes de salaire, ou pour les choses que vous avez eu à vous payer en raison du harcèlement, comme une thérapie. Les dommages-intérêts spéciaux peuvent comprendre des coûts que vous continuerez à avoir, comme les coûts de vos futurs rendez-vous avec un thérapeute.

Indemnités non financières

  • Les réparations de conformité future, ou d’intérêt public, peuvent être des choses comme la modification des politiques de votre milieu de travail. Vous pourriez, par exemple, demander que le harceleur suive une formation concernant les politiques sur le harcèlement sexuel.
  • Les indemnités non financières peuvent également comprendre des choses comme exiger que votre employeur vous donne une lettre de recommandation, ou qu’il fasse ce qu’il faut pour vous retrouver un emploi, au même lieu de travail ou dans un autre. Elles pourraient même comprendre le transfert de votre harceleur à un autre service.

Lorsque vous remplissez le formulaire pour votre plainte, vous pouvez fournir la liste des réparations que vous aimeriez obtenir dans chacune de ces catégories, incluant le montant total d’argent que, selon vous, vous devriez recevoir. Gardez à l’esprit que le Comité d’arbitrage examinera le type de mesures que vous avez prises en vue de réduire les pertes causées par le harcèlement. C’est ce qu’on appelle des mesures d’atténuation. Si vous n’avez pas pris de mesures pour limiter vos pertes financières, par exemple en cherchant un nouvel emploi après avoir été congédié, le Comité pourrait réduire le montant d’argent qu’il vous accordera pour les pertes de revenu.

Le site Web du Comité d’arbitrage fournit une liste de ses décisions antérieures. Vous y trouverez le résumé des causes et les ordonnances du Comité, incluant dans les cas de harcèlement sexuel.

Si vous voulez en apprendre davantage sur le genre de décisions que le Comité d’arbitrage a rendues pour des causes comme la vôtre, il y a un endroit parfait par où commencer. Vous pouvez faire des recherches sur les décisions relatives au harcèlement sexuel rendues par le Comité et lire la version intégrale de ces décisions sur CanLII, une base de données gratuite consacrée aux décisions judiciaires au Canada. Découvrez comment effectuer des recherches et consulter des décisions sur CanLII en cliquant ici.

Lors d’une audience, le décideur, que l’on appelle aussi « arbitre », peut seulement ordonner des réparations prévues par la Loi. Dans le cas d’une médiation, une entente peut comporter n’importe quelles conditions ou réparations sur lesquelles vous et l’intimé vous êtes entendus. Le médiateur essaiera habituellement d’aider les parties à décider des réparations en expliquant ce que le Comité d’arbitrage peut faire et la décision à laquelle il arriverait probablement si une audience était tenue. Apprenez-en plus sur les processus de médiation et d’audience en lisant ce qui suit plus bas.

Le processus de la Commission, étape par étape

Attention

Le processus de la Commission peut sembler complexe et nous ne présenterons pas chaque étape ici. Vous pouvez trouver des renseignements détaillés au sujet de la procédure complète sur le site Web de la Commission.

Ici, nous vous fournissons les points saillants afin de vous aider à décider si le dépôt d’une plainte auprès de la Commission est le bon choix pour vous. S’il est possible d’aller de l’avant avec votre plainte en vous représentant vous-même, obtenir de l’aide juridique pourrait vous aider tout au long du processus.

Vous pourriez être en mesure d’obtenir gratuitement des renseignements juridiques adaptés à votre situation. Voici quelques endroits qui offrent des services juridiques gratuits ou à coûts réduits:

  • Vous pouvez appeler la Commission. Elle est conçue pour aider les gens à déposer leurs plaintes et pour protéger les droits de la personne. Le personnel de la Commission est formé pour vous aider tout au long du processus.
  • La Commission a un agent conversationnel automatisé appelé Spot. Spot vous aidera à documenter vos expériences de harcèlement ou de discrimination, que ce soit pour vous-même ou dans le but de les transmettre à la Commission dans le cadre de votre plainte. Apprenez-en plus sur cette ressource.
  • JusticeNet est un organisme sans but lucratif pour les personnes dont le revenu est trop élevé pour se qualifier pour l’aide juridique, mais trop faible pour payer les honoraires d’avocat courants. Pour vous qualifier, vous devez avoir un revenu familial sous la barre des 90 000 $, et éprouver des difficultés financières. Les honoraires réduits des avocats participants varient selon la taille de votre famille et votre revenu.
  • Votre syndicat, association ou programme d’aide aux employés pourraient être capables de vous aider à trouver des services juridiques, ou à couvrir une partie de vos frais judiciaires.

Déposer une plainte

Le processus de plainte et ses instructions se trouvent en ligne sur le site Web de la Commission.Vous pouvez déposer votre plainte directement en ligne, ou en envoyer une copie par la poste, par courriel ou par fax. Vous pouvez demander à la Commission de vous envoyer une copie des formulaires à remplir par la poste si vous avez de la difficulté à les télécharger ou si vous n’avez pas accès à une imprimante. Visitez le site Web pour les coordonnées exactes.

Le principal formulaire dont vous aurez besoin est le formulaire de plainte. Déposer votre plainte à la Commission pourrait prendre plus de temps que vous le pensez. Vous aurez à fournir beaucoup de détails, comme des renseignements sur votre employeur, sur les effets que le harcèlement a eus sur vous, sur les réparations que vous demandez et si vous êtes ouvert ou non à la médiation. Vous devez déposer votre plainte dans les 18 mois suivant le dernier incident de harcèlement.

Après avoir déposé votre plainte

Une fois que vous aurez déposé votre plainte, le directeur l’examinera dans le but de déterminer si elle respecte ou non les critères de discrimination établis. S’il détermine que oui, le directeur acceptera votre plainte en vue de mener une enquête. La plainte sera alors envoyée à l’intimé, qui aura la chance de fournir une réponse. Vous aurez également la chance de fournir une réplique à cette réponse, ce qu’on appelle la réfutation. Il y aura aussi à cette étape des occasions de résoudre l’affaire rapidement.

Un enquêteur sera alors chargé d’examiner votre cas. En se basant sur le rapport de l’enquêteur, la Commission déterminera si l’affaire doit faire l’objet d’une audience. Si l’affaire doit faire l’objet d’une audience, un jury du Comité d’arbitrage sera affecté au dossier, et le processus d’audience officiel sera lancé. Il y aura d’autres occasions d’aller en médiation avant le début de l’audience.

Le rapport de l’enquêteur et les réponses fournies par vous et l’intimé seront transmis aux membres de la Commission, qui examineront le tout pour décider si l’affaire doit être renvoyée au Comité d’arbitrage pour une audience.

ProcessusÀ quoi ça ressemble
Résolution rapideLe personnel de la Commission travaillera avec vous afin de voir s’il est possible de résoudre le problème rapidement. L’objectif de la résolution rapide est de régler le problème de discrimination et de préserver la relation de travail pour que vous puissiez garder votre emploi, si c’est ce que vous voulez. Le personnel de la Commission en discutera avec vous et prendra note de vos opinions.
La Commission lance une enquête.La Commission transmettra la plainte à l’intimé. L’intimé aura 45 jours pour envoyer une réponse. Vous aurez la chance de répondre à cette réponse, si vous le voulez—c’est ce qu’on appelle la réfutation.
Une fois votre plainte déposée, la Commission examine votre cas et pourrait avoir à le reporter parce qu’une autre procédure est en cours.Vous pouvez demander à la Commission de ne pas reporter l’enquête sur votre plainte, et la Commission rendra une décision finale. Le processus et la date d’échéance pour l’envoi d’une réponse seront inclus dans l’avis envoyé par la Commission.

La médiation

La médiation est le processus par lequel vous essayez de régler votre cas en arrivant à une entente avec l’intimé, qui doit aussi accepter de participer à la médiation. Ce processus ne vise pas à déterminer si vous avez été harcelé sexuellement en vertu de la Loi. C’est une façon d’encourager les parties à régler leur différend sans avoir à passer par une audience durant laquelle une autre personne déterminera si la loi a été enfreinte.

Ce processus est optionnel, mais il est fortement encouragé par la Commission. Rappelez-vous qu’en acceptant un règlement à l’étape de la médiation, votre cause ne fera pas l’objet d’une audience. Le Comité d’arbitrage ne rédigera pas de décision publique, et votre affaire sera réglée plus rapidement. Vous n’aurez pas à parler de ce qui vous est arrivé durant l’audience et vous n’aurez pas à répondre à des questions à ce sujet. La médiation est un processus confidentiel.

La Commission peut aider les parties à engager un processus de médiation à tout moment avant la tenue de l’audience devant le Comité d’arbitrage. Le personnel de la Commission vous demandera si vous voulez une résolution rapide dès que votre plainte aura été acceptée pour enquête—30 % des cas sont réglés grâce à un processus de résolution rapide. La médiation est aussi possible après que l’intimé eut fourni sa réponse. La plupart des cas sont réglés grâce à la médiation ou à la résolution rapide. Seul un petit pourcentage de cas se rend jusqu’à une audience.

Les médiateurs sont des membres du personnel de la Commission—habituellement son conseiller juridique ou son directeur. Les parties ne choisissent pas le médiateur. La Commission confiera votre cas à un médiateur de son choix. Les médiateurs sont des parties neutres qui ne se rangent d’aucun côté, que ce soit avant, pendant ou après le processus. Ils travaillent avec les deux parties en cause afin d’essayer de trouver une résolution qui convient à tout le monde.

Après la médiation

ProcessusCe que vous pourriez avoir à faire
Signature de l’entente de règlementSi vous avez conclu une entente, signez l’entente.
 
Signer un règlement qui comprend une « clause de confidentialité » ou une entente de non-divulgation séparée.
Signalement de vos inquiétudes à propos de votre médiateurSI vous croyez que votre médiateur a fait preuve de discrimination ou s’il s’est comporté de façon inappropriée, mais pas si c’est seulement parce que vous n’aimez pas son style de médiation, vous pouvez déposer une plainte séparée à la Commission des droits de la personne du Yukon.
Application de l’ententeEnvoyer une lettre de mise en demeure.

Approcher la Commission afin d’obtenir son aide pour l’exécution des réparations non financières si l’intimé contrevient au règlement.

Déposer une demande à la Cour suprême du Yukon afin de faire respecter la partie de l’ordonnance concernant un versement en argent. Votre entente est un document ou un contrat légal, et l’intimé doit respecter ce qui y est dit. Il s’agit d’un processus complexe et vous devriez obtenir l’aide d’un avocat pour faire ça.

L’audience

La Commission déterminera si elle doit renvoyer votre cause au Comité d’arbitrage pour une audience.

Le Comité d’arbitrage organisera une conférence téléphonique préparatoire durant laquelle toutes les parties, l’arbitre et la Commission discuteront de l’audience en vue de faciliter les prochaines étapes. La date sera fixée par le Comité après qu’il aura obtenu tous les documents.

Vous devriez penser à l’avance aux problèmes que vous voulez soulever durant la conférence téléphonique en passant en revue les documents liés à votre plainte. Vous devriez envoyer au Comité d’arbitrage et à toutes les parties une lettre ou un courriel énumérant les questions que vous voulez aborder durant la conférence téléphonique préparatoire au moins sept jours avant la conférence téléphonique. Par exemple, l’intimé pourrait essayer de convoquer à l’audience un témoin qui n’a rien à voir avec le harcèlement sexuel que vous avez subi. Vous pourriez être intimidé par cette personne, ou vous pourriez simplement ne pas vouloir que cette personne participe au processus. C’est le genre de problème dont vous pourriez parler et qui pourrait être réglé durant cette conférence téléphonique.

Le Comité d’arbitrage communiquera avec vous pour vous demander des renseignements, des documents ou une liste de témoins à différentes étapes du processus. On vous enverra les formulaires que vous aurez à utiliser à chaque étape du processus ainsi que les dates limites pour les soumettre.

Chaque fois que vous préparez un formulaire ou un document, assurez-vous de bien l’envoyer au Comité d’arbitrage, aux intimés et à la Commission. Lors de l’audience, la Commission devient l’une des parties, et présentera des éléments de preuve et des arguments.

Se préparer en vue de l’audience

Choses à faireChoses que vous pourriez vouloir faire
Identifier les personnes qui pourraient servir de témoins dans votre affaire. Communiquer avec elles et prendre en note ce qu’elles savent. Discuter de ces témoins potentiels avec l’avocat de la Commission.
 
Formulaire: Aucun

Échéance: Avant la date limite pour présenter les déclarations des témoins et la liste des témoins à la Commission et à l’intimé.
Obtenir des assignations à témoigner de la part du Comité d’arbitrage et les envoyer aux témoins.
 
Échéance: Avant la tenue de l’audience
Collaborer avec l’avocat de la Commission en lui fournissant des documents et en l’informant des témoins potentiels. Veiller à ce qu’il puisse présenter les meilleurs arguments possible.
Le Comité d’arbitrage organisera une conférence téléphonique préparatoire durant laquelle toutes les parties, l’arbitre et la Commission discuteront de l’audience en vue de faciliter les prochaines étapes. Cette conférence est organisée par le Comité.Demander à l’avance les mesures d’adaptation dont vous avez besoin, par écrit.
 
Échéance: Bien avant la tenue de l’audience

Assister à l’audience

Si votre audience se fait en personne, elle aura probablement lieu dans un endroit comme la salle de réunion d’un hôtel. Les décideurs sont parfois appelés « arbitres » ou « Comité ».

Si vous n’avez pas déjà pris part à un processus de médiation, l’arbitre offrira probablement à vous et à l’intimé une dernière chance d’y avoir recours. Si vous êtes déjà passé au travers d’un processus de médiation sans succès ou si vous ne voulez pas faire ça, l’audience commencera. Les deux parties présenteront leur exposé préliminaire au début de l’audience et leurs observations finales au sujet de l’affaire à la toute fin. Le Comité d’arbitrage recevra les documents et entendra les témoins, qui parleront de ce qu’ils savent au sujet de vos allégations de harcèlement sexuel.

L’avocat de la Commission présentera les éléments de preuve et posera des questions à vous et aux autres témoins. Il est là pour présenter l’affaire dans l’intérêt du public. Il arrive à l’occasion que les plaignants appellent aussi leurs propres témoins, posent des questions et présentent des arguments juridiques.

Une fois l’audience terminée, l’arbitre examinera l’ensemble des éléments de preuve présentés par vous et l’intimé durant l’audience. L’arbitre réservera probablement sa décision afin de délibérer un moment et d’exposer ses motifs par écrit. Cette étape peut prendre plusieurs mois.

La décision

Le Comité d’arbitrage vous enverra sa décision par la poste ou par courriel. Si vous avez un avocat, il en obtiendra une copie. La décision sera aussi publiée sur CanLII, une base de données gratuite consacrée aux décisions juridiques au Canada. Découvrez comment faire des recherches et consulter des décisions sur CanLII en cliquant ici.

L’arbitre expliquera dans sa décision comment il a examiné les faits et comment il a appliqué la Loi sur les droits de la personne du Yukon et les décisions rendues dans d’autres cas à votre situation. L’arbitre indiquera s’il donne raison ou non à votre plainte et si vous avez été harcelé sexuellement aux yeux de la loi ou non. Si vous avez gain de cause, la décision de l’arbitre indiquera les réparations que vous recevrez.

Si vous êtes heureux de cette décision et des réparations accordées, vous aurez à vous assurer que l’intimé respecte les ordres donnés dans la décision. Si l’intimé ne fait pas ce qu’on lui a ordonné de faire, vous pouvez prendre des mesures pour faire respecter la décision.

ProcessusCe que vous pourriez avoir à faire
Faire respecter la décisionEnvoyer une lettre de mise en demeure.

Demander à la Commission de faire respecter les réparations non financières.

Déposer une demande à la Cour suprême du Yukon afin de faire respecter la partie de l’ordonnance concernant un versement en argent. La décision est un document légal, et l’intimé doit respecter ce qui y est dit. Il s’agit d’un processus complexe et vous devriez obtenir l’aide d’un avocat pour faire ça.
AppelSi vous trouvez que le Comité d’arbitrage n’a pas respecté la loi en prenant sa décision, vous pouvez la porter en appel à la Cour suprême du Yukon.

Attention

Ceci n’est pas un avis juridique! Ce que vous obtenez ici, ce sont juste des renseignements juridiques généraux. Ils ne remplacent pas les conseils d’un avocat au sujet de votre situation en particulier. Si vous avez besoin d’un avis juridique, nous vous encourageons à trouver un avocat qui pourra vous aider.

La plupart des gens ne le font pas. En fait, très peu de gens le font.

Pourquoi?

C’est un processus long et lent. Si vous embauchez un avocat pour vous aider, ce sera cher, et si vous ne le faites pas, vous devrez faire beaucoup de travail vous-même.

Et le résultat n’est parfois pas très satisfaisant.

Certaines personnes espèrent qu’à la fin du processus, on leur dira que oui, elles ont été harcelées et que ça n’aurait pas dû arriver. Mais c’est rarement ce qui arrive. Seulement une fraction des plaintes se rendent jusqu’à une décision finale. Le reste des requêtes sont rejetées, abandonnées, retirées ou réglées par médiation.

Alors pourquoi les gens décident de déposer une plainte?

Certaines personnes veulent se présenter devant la cour et dévoiler la vérité au public. Même si leurs chances de gagner sont faibles.

Si c’est ce que vous voulez, le Tribunal des droits de la personne peut être un bon choix.

Le processus peut être plus court que celui d’un tribunal civil, où les causes peuvent s’étendre sur plusieurs années. Vous avez le droit de vous représenter vous-même, ce qui signifie que vous n’avez pas à payer un avocat. Et c’est un processus un peu moins antagoniste que celui d’un tribunal civil.

Le Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique et ce qu’il fait

Le Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique est un tribunal administratif où vous pouvez déposer une plainte officielle pour signaler que vous avez été harcelé sexuellement. Il est moins formel qu’une cour, mais plus formel que beaucoup d’autres processus judiciaires. Le Tribunal gère les affaires de discrimination. L’une des lois qui vous protègent contre la discrimination est le Human Rights Code de la Colombie-Britannique. Selon le code, le harcèlement sexuel est de la discrimination basée sur le sexe.

Le travail du Tribunal est de résoudre les plaintes. Si votre plainte relève de la compétence du Tribunal, il l’acceptera. Il vous donnera ensuite l’option de résoudre votre plainte grâce à une rencontre pour une résolution rapide ou à la médiation. Si ça ne fonctionne pas, la prochaine étape sera probablement une audience devant le Tribunal, qui écoutera ce que les deux parties ont à dire et décidera si vous avez été harcelé sexuellement ou non. S’il décide que vous avez été harcelé sexuellement, il pourrait ordonner à l’autre partie de fournir une quelconque réparation. 

À propos du Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique

  • Chaque année, environ 14 % des personnes qui déposent une plainte auprès du Tribunal affirment avoir subi de la discrimination ou avoir été harcelées en raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre et/ou de leur expression de genre.
  • Moins de la moitié des gens qui déposent une plainte sont représentés par un avocat. Parallèlement, environ 75 % des personnes contre qui une plainte est déposée ont un avocat.
  • La majorité des plaintes déposées auprès du Tribunal n’aboutissent pas à une décision. Elles finissent plutôt par être réglées par médiation, rejetées, abandonnées ou retirées.
  • Le Tribunal rend une décision sur environ 26 plaintes par année, tous types confondus. Dans un peu moins que la moitié des cas, le Tribunal tranche en faveur de la personne qui a déposé la plainte.
  • En 2020-2021, le Tribunal a rendu sept décisions relativement à une plainte pour discrimination basée sur le sexe. Cinq de ces plaintes ont été couronnées de succès.
  • Lorsque le Tribunal décide qu’une personne a subi de la discrimination ou a été harcelée, il lui accorde habituellement un montant d’argent à titre d’indemnisation pour les pertes financières qu’elle a subies en raison de la discrimination et pour l’atteinte à sa dignité et à son respect de soi.
  • Il n’y a techniquement pas de limite au montant d’argent que le Tribunal peut accorder, mais en 2020-2021, les montants accordés en lien avec l’atteinte à la dignité dans les plaintes pour discrimination basée sur le sexe qui ont été couronnées de succès se situaient entre 15 000 et 45 000 $.
  • Une fois la plainte déposée auprès du Tribunal, il faut près d’un an pour qu’elle soit examinée. Le Tribunal peut alors prendre encore plusieurs mois avant de déterminer si la plainte doit être rejetée ou s’il faut prendre d’autres décisions préliminaires. Si les deux parties acceptent de participer à la médiation, il faut habituellement plus de quatre mois pour fixer une date.
  • Si la médiation ne permet pas de résoudre la plainte, cette dernière pourrait faire l’objet d’une audience. Les plaintes peuvent aussi être réglées ou rejetées avant la tenue de l’audience. Lorsque la plainte se rend jusqu’à l’audience, celle-ci a habituellement lieu au moins un an plus tard.
  • Source: British Columbia Human Rights Tribunal Annual Report 2020/2021

Pourquoi envisager de déposer une plainte auprès du Tribunal

Si vous décidez de déposer une plainte auprès du Tribunal, voici quelques avantages que vous pourriez tirer du processus:

  • C’est une occasion de dire au harceleur que ce qu’il a fait est inacceptable.
  • Vous pourriez récupérer l’argent que vous avez perdu en raison du harcèlement—vous n’avez peut-être pas pu obtenir un projet spécial ou une promotion, ou vous avez peut-être été congédié.
  • Vous pourriez récupérer votre emploi ou obtenir une référence pour un nouvel emploi.
  • Vous pourriez demander que votre employeur apporte des changements à votre milieu de travail qui toucheront tout le monde et pas seulement vous, comme améliorer ses politiques et ses formations à l’intention des employés en lien avec le harcèlement sexuel.
  • C’est possible d’obtenir un certain montant d’argent en reconnaissance de la perte de dignité que vous avez subie à la suite du harcèlement.

Avantages et inconvénients de déposer une plainte au Tribunal

Pros

  • Le Tribunal a de l’expertise dans le domaine du harcèlement sexuel et de la discrimination. Tout ce qu’il fait, c’est gérer des plaintes pour discrimination et harcèlement sexuel.
  • Le Tribunal a le pouvoir de dire que oui, vous avez été harcelé sexuellement, et que ce qui vous est arrivé était inacceptable.
  • Le Tribunal peut ordonner toutes sortes de réparations que les autres tribunaux ne sont pas nécessairement en mesure d’accorder.
  • Si vous vous adressez à un tribunal civil plutôt qu’au Tribunal des droits de la personne, vous pourriez devoir payer les frais judiciaires de l’autre partie si vous perdez votre cause. Avec le processus du Tribunal des droits de la personne, ça n’arrivera probablement pas puisqu’il est rare que le Tribunal ordonne de rembourser les frais.
  • Le processus du Tribunal pourrait être plus rapide que d’autres processus judiciaires, qui peuvent prendre plusieurs années.

Cons

  • Même si vous pouvez techniquement vous représenter vous-même durant le processus du Tribunal, le processus sera beaucoup plus facile si vous avez un avocat. Et l’autre partie aura probablement un avocat—environ 90 % des intimés embauchent un avocat pour les représenter. Les personnes qui se représentent elles-mêmes ont moins de chances de voir leurs plaintes reconnues comme étant justifiées par le Tribunal.
  • Même s’il est moins complexe que d’autres processus judiciaires, le processus du Tribunal demeure difficile. Il y a beaucoup de paperasse à remplir, beaucoup de dates limites à retenir et beaucoup de règles à suivre.
  • Très peu de gens finissent par se faire dire par le Tribunal qu’ils ont été harcelés et que ce qui leur est arrivé était inacceptable. L’écrasante majorité des plaintes sont soit réglées par médiation, soit abandonnées, retirées ou rejetées.
  • Les montants accordés par le Tribunal sont assez petits. Il n’y a techniquement pas de limite au montant d’argent que le Tribunal pourrait vous accorder, mais il indique que le montant qu’il accorde pour des dommages-intérêts généraux va de 0 à 75 000 $, les trois quarts des montants accordés au cours des 10 dernières années pour des dommages-intérêts généraux ayant été inférieurs à 10 000 $. Ce montant pourrait être plus élevé pour les travailleurs précaires.
  • Même si le Tribunal vous accorde de l’argent ou d’autres choses, ça ne veut pas dire que vous les obtiendrez. Il peut être difficile de forcer votre employeur ou le harceleur à vous donner tout ce que le Tribunal a ordonné ou ce sur quoi vous vous êtes mis d’accord en médiation.
  • Comme dans tout autre processus judiciaire, vos adversaires essaieront de miner votre crédibilité et de vous faire mal paraître. Vous pourriez finir par avoir l’impression qu’on ne vous croit pas et qu’on ne vous soutient pas.
  • Certains experts estiment que c’est une mauvaise idée pour les personnes qui ont subi du harcèlement sexuel de se lancer dans un processus judiciaire, quel qu’il soit. Ça peut être extrêmement stressant de passer à travers une procédure légale durant laquelle vous pourriez avoir à revivre vos expériences de harcèlement sexuel. Vous devriez obtenir des conseils professionnels pour déterminer si aller de l’avant avec une plainte pourrait nuire à votre santé mentale.

Est-ce que le Tribunal acceptera ma plainte?

  • Vous avez un an à compter du moment où le harcèlement s’est produit pour déposer une plainte auprès du Tribunal. Si le harcèlement s’est produit plus d’une fois, la date limite est d’un an après le dernier incident de harcèlement. Dans certains cas, le Tribunal acceptera les plaintes tardives si vous pouvez prouver que vous aviez une bonne raison et que la plainte tardive ne causera pas de tort important à l’intimé.
  • Vous pouvez déposer une plainte au Tribunal si vous travaillez en Colombie-Britannique ou si le harcèlement s’est produit en Colombie-Britannique, sauf si vous travaillez dans un milieu de travail sous réglementation fédérale, comme une banque, une compagnie aérienne, ou une chaîne de radio ou de télévision. Consultez Suis-je un travailleur sous réglementation fédérale? (Et pourquoi c’est important). Si vous êtes syndiqué, vous devez déposer votre plainte par l’intermédiaire de votre syndicat. Si vous êtes un employé non syndiqué, temporaire ou permanent, ou si vous êtes un bénévole, un stagiaire, un entrepreneur indépendant ou un travailleur sans papiers, vous êtes couvert.
  • Une fois votre plainte déposée, le Tribunal peut décider que le harcèlement auquel vous avez fait face n’est pas lié à un motif de discrimination reconnu par le code. Dans ce cas, votre plainte ne sera pas examinée.
  • Si vous avez déjà entamé un processus auprès d’un tribunal civil, le Tribunal attendra probablement que le dossier soit clos avant de traiter votre plainte, ou la poursuite au civil sera suspendue jusqu’à ce que le processus du Tribunal soit terminé. Il y a quelques exceptions à cette règle: si vous retirez votre requête auprès du tribunal civil ou si votre cause au civil concerne une autre question que celles incluses dans votre requête au Tribunal des droits de la personne. Par exemple, si la cause au civil ne concerne qu’un salaire impayé.
  • Votre plainte pourrait être affectée si vous avez déposé une plainte auprès de WorkSafeBC. Consultez Devriez-vous présenter une demande d’indemnisation des travailleurs?
  • Même si vous avez un dossier ouvert auprès d’une autre instance, vous n’avez tout de même qu’un an après le dernier incident pour déposer une requête auprès du Tribunal. Vous pouvez déposer votre plainte avant la date limite puis demander au Tribunal d’attendre la résolution de l’autre processus avant de traiter votre plainte.
  • Si vous gagnez votre autre cause, le Tribunal pourrait décider de ne pas examiner votre demande. Si vous perdez votre autre cause et que vous estimez que l’autre processus n’abordait pas les mêmes questions relatives aux droits de la personne, vous pouvez expliquer votre point de vue au Tribunal. Il décidera alors si la question a été réglée ou non. 
  • Vous pouvez déposer une plainte contre toute personne qui vous harcèle sexuellement au travail votre employeur, un collègue, un superviseur, un client ou un entrepreneur. Dans votre requête, vous devriez aussi inclure le nom de l’entreprise ou de l’organisation pour laquelle vous travaillez ou travailliez. Même si votre employeur ne vous a pas harcelé, il a l’obligation légale en vertu du Code de vous fournir un environnement de travail sans harcèlement. Consultez Comment signaler le harcèlement sexuel à votre employeur.
Attention

Il est très commun que le Tribunal rejette les plaintes. Votre plainte pourrait être rejetée parce qu’elle a été déposée trop tard, parce qu’elle dépasse la compétence du Tribunal, parce qu’elle est déjà traitée par une autre instance, ou parce que le Tribunal estime que vous n’avez pas de chance raisonnable de gagner. C’est important de faire attention lorsque vous déposez votre plainte afin d’éviter qu’elle ne soit simplement rejetée.

Qui fait quoi

Plaignant

Lorsque vous déposez une plainte au Tribunal, vous êtes le plaignant. Ça signifie que vous êtes la personne qui dépose une plainte affirmant qu’elle a été harcelée sexuellement.

Intimé

Une section du formulaire de plainte vous demandera de nommer l’intimé. L’intimé peut être toute personne qui vous harcèle ou qui vous a harcelé au travail—votre boss, un collègue, un client ou même un entrepreneur. Il peut y avoir plusieurs intimés. Vous pouvez déposer une plainte à la fois contre la personne qui vous a harcelé et contre votre employeur pour ne pas vous avoir protégé. Si vous êtes syndiqué, vous pourriez être en mesure d’inclure votre syndicat à la liste des intimés si vous avez subi de la discrimination de sa part.

Représentant

L’intimé et vous-même avez le droit d’être représentés par un avocat tout au long du processus du Tribunal, quoique vous pouvez aussi vous représenter vous-même. Si vous êtes représenté par un avocat, le Tribunal communiquera généralement seulement avec lui, et ce sera sa responsabilité de vous garder informé.

Médiateur

Si les deux parties acceptent de passer par la médiation, le Tribunal vous attribuera un médiateur. Son travail est d’expliquer le processus de médiation à vous et à l’intimé, d’écouter vos histoires et d’essayer de vous aider à conclure une entente. Il est censé se comporter de façon neutre: il n’est pas censé prendre parti, et il n’est pas censé favoriser vous ou l’intimé. Il peut vous expliquer pourquoi votre cause est faible ou solide, mais il ne peut pas prendre de décision à savoir si votre plainte est justifiée ou non. Son but est d’essayer d’arriver à une solution sur laquelle les deux parties peuvent s’entendre afin d’éviter que votre cause ne fasse l’objet d’une audience.

Membre

Si votre cause se rend à l’étape de l’audience, le Tribunal vous attribuera un membre. Son travail est de tenir une audience durant laquelle il écoutera vous et l’intimé, et décidera si votre plainte est justifiée. Très peu de causes se rendent à l’étape de l’audience. Si le décideur détermine que votre plainte est justifiée, il ordonnera aussi à l’intimé de faire toutes sortes de choses, comme vous donner de l’argent à titre d’indemnisation pour ce que vous avez vécu.

Ce que vous aurez à prouver

  • C’est vous, le plaignant, qui devez prouver qu’il y a suffisamment d’éléments de preuve pour tenir une audience. Une fois que le Tribunal aura accepté d’entendre votre cause, vous aurez à le convaincre qu’il y a plus que 50 % de chances que ce qui vous est arrivé constitue de la discrimination en vertu du code. C’est ce qu’on appelle le fardeau de la preuve selon la « prépondérance des probabilités ». Le Tribunal s’appuiera sur la norme de la « personne raisonnable » pour déterminer si le harceleur aurait dû savoir que son comportement n’était pas le bienvenu. Cette norme consiste à examiner la situation selon ce qu’une personne raisonnable dans votre position aurait pensé et selon ce qu’une personne raisonnable dans la position du harceleur aurait pensé. 
  • Vous aurez l’occasion de raconter votre histoire—ou de témoigner—de soumettre des documents et d’appeler des témoins afin de prouver votre cause. Le harcèlement sexuel se produit souvent lorsqu’il n’y a pas de témoins. Toutefois, le Tribunal tiendra compte de votre témoignage (votre déclaration par rapport au déroulement des événements et à leurs répercussions sur vous), même s’il n’y a pas de documents ou de témoins pour appuyer ce que vous dites. Vous pourriez avoir à prouver votre cas principalement en parlant de ce qui s’est passé.
  • Habituellement, il faut plus d’un incident pour qu’il s’agisse de harcèlement. Mais parfois, un incident est si grave qu’il correspond à la définition de harcèlement sexuel. Souvenez-vous que le fait que vous n’ayez pas dit « non » ou « arrête » ne signifie pas que ce que l’intimé a fait n’était pas du harcèlement sexuel. Selon le code, le harceleur doit savoir ou aurait raisonnablement dû savoir que son comportement n’était pas le bienvenu. De nombreuses raisons peuvent expliquer pourquoi vous pourriez ne pas vous être senti à l’aise de protester lorsque le harcèlement s’est produit, comme un rapport de pouvoir inégal entre vous et votre boss, ou la crainte d’être puni si vous aviez dit quelque chose à un client important.

Autres considérations importantes

  • Les audiences devant un tribunal sont normalement publiques. Dans la plupart des cas, les renseignements personnels au sujet des causes et de leurs parties pourraient être accessibles au public et consultables dans des bases de données publiques sur Internet. Dans certains cas, le Tribunal permet aux parties de demander une interdiction de publication, une ordonnance que peut prendre le Tribunal pour interdire à l’intimé ou à une autre personne de publier votre nom ou certains détails en lien avec votre cause. Pour demander une interdiction de publication, utilisez le formulaire 7.1.
  • Lorsque le Tribunal rédige et publie une décision, cette dernière inclut normalement le nom complet des parties. Mais il ne publiera que les initiales des parties âgées de moins de 18 ans. Si vous ne voulez pas que votre nom complet soit publié et que vous pouvez fournir une bonne raison pour ça, vous pouvez demander au Tribunal de n’utiliser que vos initiales dans la décision publiée. C’est ce qu’on appelle « l’anonymisation ». Vous pouvez demander au Tribunal d’anonymiser la décision à tout moment après avoir déposé votre plainte. La décision sera prise au cas par cas. Pour plus de renseignements sur la façon de demander l’anonymisation de la décision, lisez ce guide du Tribunal.
  • Si vous avez besoin que des changements soient apportés au processus du Tribunal afin de vous aider à y participer, demandez-le à l’avance ou dès que possible. Vous pouvez communiquer avec le greffier du Tribunal pour les questions de mesures d’adaptation en lien avec des besoins médicaux, religieux ou linguistiques. Vous pourriez avoir à fournir des renseignements supplémentaires, comme des documents médicaux.

Résultats possibles

Le Human Rights Code énumère les réparations que le Tribunal peut ordonner à la fin d’une cause pour harcèlement sexuel si vous gagnez. De nombreux facteurs affectent le type et le montant des réparations que vous recevrez. Un de ces facteurs pourrait être votre degré de vulnérabilité et l’importance du déséquilibre des pouvoirs entre vous et le harceleur. Voici les catégories de réparations:

Indemnités financières  

  • Les dommages-intérêts généraux servent à vous indemniser lorsqu’il y a perte ou atteinte relativement à votre dignité, à vos sentiments et à votre respect de soi.
  • Les dommages-intérêts spéciaux servent à vous indemniser pour les pertes de salaire, ou pour les choses que vous avez eu à vous payer en raison du harcèlement, comme une thérapie. Les dommages-intérêts spéciaux peuvent comprendre des coûts que vous continuerez à avoir, comme les coûts de vos futurs rendez-vous avec un thérapeute.

Indemnités non financières

  • Les réparations de conformité future, ou d’intérêt public, peuvent être des choses comme la modification des politiques de votre milieu de travail. Vous pourriez, par exemple, demander que votre employeur établisse une politique sur le harcèlement sexuel, ou que le harceleur suive une formation concernant les politiques sur le harcèlement sexuel.
  • Une indemnité non financière pourrait être le fait d’être réintégré à votre emploi.

Lorsque vous remplissez votre plainte, vous pouvez fournir la liste des réparations que vous espérez obtenir pour chacune de ces catégories. Soyez conscient du fait que le Tribunal examinera le type de mesures que vous avez prises en vue de réduire les pertes causées par le harcèlement. C’est ce qu’on appelle des mesures d’atténuation. Si vous n’avez pas pris de mesures pour limiter vos pertes financières, par exemple en cherchant un nouvel emploi après avoir été congédié, le Tribunal pourrait réduire le montant d’argent qu’il vous accordera pour les pertes de revenu.

Si vous voulez en apprendre plus sur le genre de réparations que le Tribunal a ordonnées dans des causes semblables à la vôtre, il y a un endroit parfait par où commencer. Allez sur le site Web du Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique pour consulter le résumé des causes et les ordonnances du Tribunal, incluant les causes pour harcèlement sexuel. Si vous voulez lire la version intégrale de ces décisions, visitez CanLII. C’est une base de données gratuite consacrée aux décisions judiciaires au Canada. Découvrez comment effectuer des recherches et consulter des décisions sur CanLII en cliquant ici.

Lors d’une audience, le décideur, que l’on appelle aussi « membre du Tribunal », peut seulement ordonner des réparations prévues par le code. Dans le cas d’une médiation, une entente peut comporter n’importe quelles conditions ou réparations sur lesquelles vous et l’intimé vous êtes entendus. Toutefois, le médiateur essaiera habituellement d’aider les parties à décider des réparations en expliquant ce que le Tribunal peut faire et la décision à laquelle il arriverait probablement si une audience était tenue. Apprenez-en plus sur les processus de médiation et d’audience en lisant ce qui suit plus bas.

Le processus du Tribunal, étape par étape

Attention

Le processus du Tribunal est très complexe et nous ne présenterons pas chaque étape ici.  Vous trouverez des renseignements détaillés au sujet de la procédure complète sur le site Web du Tribunal.

Ici, nous vous fournissons les points saillants afin de vous aider à décider si faire une plainte auprès du Tribunal est le bon choix pour vous. S’il est possible d’aller de l’avant avec une plainte en se représentant soi-même, il s’agit d’une tâche très longue et ardue qui peut avoir des répercussions sur votre santé mentale. Obtenir de l’aide juridique pourrait vous aider à passer au travers de ce processus

Vous pourriez obtenir gratuitement l’aide d’un avocat. Voici quelques endroits qui offrent des services juridiques gratuits ou à coûts réduits:

  • La Clinique des droits de la personne de la Colombie-Britannique fournit des services juridiques gratuits pour les affaires relatives aux droits de la personne. Si votre cause a été acceptée par le Tribunal et que vous avez besoin d’aide juridique, envoyez une demande dans les 30 jours suivant la réception de l’avis. La Clinique pourrait être en mesure de vous aider pour la médiation ou l’audience, dépendamment des circonstances propres à votre cas. Son personnel pourra déterminer si vous êtes admissible.

    Si votre cause est prête pour l’étape de la médiation, un avocat de la Clinique pourrait vous rencontrer pour vous préparer. Il pourrait aussi être en mesure d’assister à la médiation avec vous. Parfois, les avocats de la Clinique peuvent aussi vous représenter gratuitement si votre cause se rend jusqu’à une audience complète, mais ce n’est pas garanti. Le type d’aide que la Clinique pourra vous fournir est décidé au cas par cas.
  • Il y a un programme spécialisé offert par la Community Legal Assistance Society (CLAS) pour les personnes qui subissent du harcèlement sexuel au travail. Il peut vous fournir des conseils juridiques par rapport aux affaires de harcèlement sexuel, incluant les plaintes relatives aux droits de la personne présentées devant des instances provinciales ou fédérales. Vous pouvez demander de l’aide juridique en passant par son programme Sexual Harassment Advice, Response, and Prevention (SHARP).
  • Vous pouvez communiquer avec Access Pro Bono pour 30 minutes de conseils juridiques gratuits si vous avez un faible revenu. Les avocats pourront vous fournir des conseils sur la façon de vous orienter à travers le processus du Tribunal. Ils pourront peut-être même vous aider à rédiger des lettres et des documents juridiques de base, dépendamment des circonstances propres à votre cas.
  • JusticeNet est un organisme sans but lucratif pour les personnes dont le revenu est trop élevé pour se qualifier pour l’aide juridique, mais trop faible pour payer les honoraires d’avocat courants. Pour vous qualifier, vous devez avoir un revenu familial sous la barre des 90 000 $, et éprouver des difficultés financières. Les honoraires réduits des avocats participants varient selon la taille de votre famille et votre revenu.
  • Votre syndicat, association ou programme d’aide aux employés pourraient être capables de vous aider à trouver des services juridiques, ou à couvrir une partie de vos frais judiciaires.

Déposer une plainte

Le formulaire de plainte est disponible en ligne sur le site Web du Tribunal.Vous pouvez aussi demander au Tribunal de vous envoyer une copie des formulaires par la poste si vous avez de la difficulté à les télécharger ou si vous n’avez pas accès à une imprimante. Si vous avez besoin de formulaires adaptés ou si vous avez des questions au sujet d’autres langues, communiquez directement avec le Tribunal par téléphone ou par courriel.

Le principal formulaire dont vous aurez besoin est le formulaire 1.1 (le formulaire de plainte individuel). Toute personne souhaitant déposer une plainte auprès du Tribunal doit commencer par remplir ce formulaire. Si vous avez moins de 18 ans, vous aurez besoin d’un tuteur à l’instance, qui aura aussi à remplir le formulaire 1.2.

Vous pouvez déposer votre plainte directement en ligne, par la poste ou par courriel. Visitez le site Web pour les coordonnées exactes. Assurez-vous de remplir complètement l’ensemble des formulaires exigés. Si vous ne le faites pas, vous risquez d’avoir à envoyer plus de renseignements ou de voir votre plainte être rejetée.

Après avoir déposé votre plainte

Après avoir déposé votre plainte, vous recevrez une lettre de la part du Tribunal avec votre numéro de dossier. Cette lettre ne signifie pas que le Tribunal a accepté votre plainte. C’est tout simplement une façon de faire le suivi de votre dossier. Si vous déposez votre plainte par vous-même, vous aurez à utiliser ce numéro dans toutes vos communications futures avec le Tribunal.

Les formulaires dont vous aurez besoin sont disponibles ici.

ProcessusÀ quoi ça ressemble
Le Tribunal accepte votre requête.Il enverra une copie de votre plainte à l’intimé, qui aura alors la chance d’y répondre, ce qu’on appelle une défense.
Après avoir déposé votre plainte, vous décidez de la retirer.Si vous voulez retirer votre plainte avant que l’intimé ait le temps d’y réagir, vous pouvez le faire. Votre dossier sera tout simplement fermé, et rien d’autre n’arrivera. Utilisez le formulaire 7.1 pour retirer votre plainte.
Après avoir déposé votre plainte, le Tribunal examine votre cas et décide d’attendre parce que votre plainte est examinée par une autre instance.Si vous voulez demander au Tribunal de procéder à l’examen de votre plainte, déposez une réponse expliquant pourquoi dans les délais indiqués dans l’avis.
Après avoir déposé votre plainte, le Tribunal l’examine et envoie un Avis d’intention de rejeter la plainte.Pour demander au Tribunal de ne pas rejeter votre cause, déposez une réponse dans les délais indiqués dans l’avis.
Après avoir déposé votre plainte, le Tribunal l’examine et détermine qu’il manque certains renseignements.Ajoutez les renseignements manquants dans le formulaire de plainte et renvoyez-le au Tribunal.

La médiation

La médiation est un processus par lequel vous essayez de régler la plainte en arrivant à une entente avec l’intimé, qui doit aussi accepter de participer à la médiation. Ce processus ne vise pas à déterminer si vous avez été harcelé sexuellement en vertu du code. C’est une façon d’encourager les parties à régler leur différend sans avoir à passer par une audience, où une autre personne déterminera si la loi a été enfreinte. Ce processus est optionnel, mais il est fortement encouragé par le Tribunal. Gardez à l’esprit que si vous concluez une entente à l’étape de la médiation, votre cause ne fera pas l’objet d’une audience. Le Tribunal ne rédigera pas de décision publique, et votre affaire sera réglée plus rapidement. Vous n’aurez pas à parler de ce qui vous est arrivé durant l’audience et vous n’aurez pas à répondre à des questions à ce sujet.

Avant la médiation

ProcessusCe que vous pourriez avoir à faire
Réception de l’Avis de médiation, qui comprend la date, l’heure et le lieu pour la médiation.
 
Formulaire: Aucun
Échéance: Aucune
Déposer une demande de mesures d’adaptation.
 
Déposer une demande pour obtenir une salle distincte afin d’éviter d’être en présence de l’intimé. Vous pouvez faire cette demande au bureau du Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique, par téléphone ou par courriel.
 
Planifier la présence d’un soutien émotionnel avant, pendant et après la médiation.

Si vous et l’intimé concluez une entente durant la médiation, vous aurez à signer deux documents: l’Entente de règlement et la Confirmation de règlement. L’Entente de règlement comprendra toutes les choses sur lesquelles l’intimé et vous vous êtes entendus. La Confirmation de règlement est un document qui indique au Tribunal que votre affaire a été réglée et qu’il n’aura donc pas à organiser d’audience.

Après la médiation

ProcessusCe que vous pourriez avoir à faire
Signature de l’entente de règlementSi vous avez conclu une entente, signez l’entente.
Signalement de vos inquiétudes à propos de votre médiateurSi vous croyez que le médiateur a enfreint le code de conduite du Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique, vous pouvez commencer par faire part de vos inquiétudes directement au médiateur et, si le problème ne se règle pas, vous pouvez écrire au président du Tribunal. Le président examinera votre demande si votre médiateur a fait preuve de discrimination ou s’il s’est comporté de façon inappropriée, mais pas si c’est seulement parce que vous n’aimez pas le style de médiation du médiateur. Vous aurez besoin d’expliquer les raisons derrière vos inquiétudes (qui, quoi, quand, où), les mesures qui devraient être prises selon vous pour régler le problème, et le résultat que vous souhaitez obtenir. Vous devriez fournir le numéro de votre dossier au Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique lorsque vous signalez vos inquiétudes. Le président du Tribunal vous répondra dans un délai de trois semaines.
Application de l’ententeEnvoyer une lettre de mise en demeure.
 
Déposer une demande au Tribunal en vue de forcer l’intimé à fournir l’indemnisation non financière, s’il contrevient au règlement.
 
Discuter avec un avocat de la possibilité de lancer une poursuite dans le but de faire appliquer l’entente.

L’audience

Vous avez déposé une plainte auprès du Tribunal, vous avez choisi de ne pas participer à la médiation ou vos efforts de médiation ont échoué, et vous avez maintenant reçu un avis d’audience. Vous y trouverez la date, l’heure et le lieu de votre audience. Si vous avez une raison légitime de reporter la date de l’audience, informez le greffier immédiatement.

Le Tribunal peut tenir des audiences en personne, par écrit, par téléphone et par d’autres moyens électroniques, s’il le juge approprié. Une partie peut s’opposer au format de l’audience et l’arbitre examinera les arguments de la partie, et décidera si le format choisi par le Tribunal est approprié ou non.

Le Tribunal peut organiser une conférence préparatoire durant laquelle toutes les parties discuteront de l’audience et essaieront de faciliter les prochaines étapes. La conférence peut être fixée à n’importe quelle date avant l’audience. Les participants à la conférence préparatoire seront vous (si vous vous représentez vous-même en totalité ou en partie), les intimés, l’ensemble des avocats impliqués dans l’affaire ainsi qu’un greffier ou un gestionnaire de cas du Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique. La plupart des conférences préparatoires sont gérées par des gestionnaires de cas. Les conférences préparatoires se font habituellement par téléphone.

Maintenant, c’est le temps de vous préparer, si vous n’avez pas d’avocat pour vous représenter. Vous voudrez surtout préparer vos éléments de preuve, vos témoins et vos arguments.

Se préparer en vue de l’audience

Choses à faireChoses que vous pourriez vouloir faire
Déposer les déclarations de vos témoins auprès de l’intimé et du Tribunal.
 
Formulaire: Formulaire 9.3
Échéance: 21 jours civils après avoir reçu l’avis d’audience
Si un témoin refuse de se présenter, obtenez une Assignation à témoigner signée de la part du Tribunal, puis envoyez-la au témoin en question.
 
Formulaire: Formulaire 8 (Summons to Witness)
Échéance: Avant la tenue de l’audience
Dresser la liste des documents que vous avez et l’envoyer à l’intimé. Envoyer des copies de vos documents à l’intimé.
 
Dresser la liste des documents pour lesquels vous voulez revendiquer un privilège, et envoyer la liste à l’intimé.
 
Formulaire: Envoyer le formulaire 9.1 au Tribunal.
Échéance: Dès que possible, au moins 35 jours après avoir reçu la défense.
Demander une ordonnance durant l’instance afin de demander à l’intimé de vous fournir des documents supplémentaires.
 
Formulaire: Formulaire 7.1.
Échéance: Aucune
Examiner l’ensemble des documents et des déclarations de témoins de l’intimé. Identifier les lacunes et les incohérences. Préparer des questions pour les contre-interrogatoires.
 
Formulaire: Aucun
Échéance: Avant la tenue de l’audience
Si, à votre avis, un témoin de l’intimé ne devrait pas être appelé à témoigner lors de l’audience, vous pouvez déposer une demande d’ordonnance à l’aide du formulaire 7.1.
Informer tous vos témoins de la date, de l’heure et du lieu de l’audience, et déterminer comment vous vous rencontrerez et quand.
 
Formulaire: Aucun
Échéance: Dès que l’Avis de confirmation de l’audience aura été reçu.
Demander que la date de l’audience soit reportée.
 
Formulaire: Aucun
Échéance: Dès que possible
Envoyer votre formulaire 9.4 (Remedy Sought) et votre formulaire 9.5 (Complainant’s Document Disclosure regarding Remedy) à l’intimé et au Tribunal.
 
Formulaires: Formulaire 9.4 (Remedy Sought) et
formulaire 9.5 (Complainant’s Document Disclosure regarding Remedy)
Échéance: 21 jours après avoir reçu l’Avis d’audience
Ajouter des témoins que vous n’aviez pas inclus dans votre liste initiale en déposant une mise à jour de votre liste de témoins (formulaire 9.3).
 
Formulaire: Formulaire 9.3
Échéance: Avant la tenue de l’audience
Vous préparer pour la conférence préparatoire en notant des questions qui devraient être abordées avant la tenue de l’audience.
 
Formulaire: Aucun
Échéance: Aucune
Demander à l’avance les mesures d’adaptation dont vous avez besoin, par écrit.
 
Formulaire: Aucun
Échéance: Bien avant la tenue de l’audience

Présence à l’audience

Si votre audience se fait en personne, elle pourrait avoir lieu dans les bureaux du Tribunal ou à un autre endroit, comme la salle de réunion d’un hôtel.

Si vous n’avez pas déjà pris part à un processus de médiation, le membre offrira probablement à vous et à l’intimé une dernière chance d’y avoir recours. Si vous êtes déjà passé au travers d’un processus de médiation sans succès ou si vous ne voulez pas faire ça, l’audience commencera. Les deux parties présenteront leur exposé préliminaire et leurs observations finales au sujet de l’affaire. Le Tribunal recevra les documents et entendra les témoins, qui parleront de ce qu’ils savent au sujet de vos allégations de harcèlement sexuel.

À la fin de l’audience, le membre examinera l’ensemble des éléments de preuve présentés par vous et l’intimé avant et pendant la tenue de l’audience. Il réservera probablement sa décision afin d’y réfléchir un moment et d’exposer ses motifs par écrit. Cette étape peut prendre plusieurs mois.

La décision

Le Tribunal vous enverra sa décision par la poste ou par courriel. Si vous avez un avocat, il en obtiendra une copie. La décision sera aussi publiée sur CanLII, une base de données gratuite consacrée aux décisions judiciaires au Canada. Découvrez comment faire des recherches et consulter des décisions sur CanLII en cliquant ici.

Le membre expliquera dans sa décision comment il a examiné les faits et comment il a interprété le British Columbia Human Rights Code et les autres cas ayant fait l’objet d’une décision de la part du Tribunal par rapport à votre situation. Le membre indiquera s’il donne raison ou non à votre plainte et si vous avez été harcelé sexuellement aux yeux de la loi ou non. Si vous avez gain de cause, la décision de l’arbitre indiquera les réparations que vous recevrez.

Si vous êtes heureux de cette décision et des réparations accordées, vous aurez à vous assurer que l’intimé respecte les ordres donnés dans la décision. Si l’intimé ne fait pas ce qu’on lui a ordonné de faire, vous pouvez prendre des mesures pour faire respecter la décision.

ProcessusCe que vous pourriez avoir à faire
Faire respecter la décisionEnvoyer une lettre de mise en demeure.

Déposer une requête auprès d’un tribunal afin de faire respecter la partie de l’ordonnance concernant un versement en argent. L’ordonnance est juridiquement contraignante et l’intimé doit respecter ce qui y est écrit. C’est un processus complexe pour lequel vous devriez obtenir l’aide d’un avocat.
Révision judiciaireSi vous trouvez que le Tribunal n’a pas suivi la loi en prenant sa décision, ou qu’il a fait une erreur en interprétant vos éléments de preuve, vous pouvez demander à une cour d’effectuer une révision de la décision. C’est un processus complexe pour lequel vous devriez obtenir l’aide d’un avocat.

Attention

Ceci n’est pas un avis juridique! Ce que vous obtenez ici, ce sont juste des renseignements juridiques généraux. Ils ne remplacent pas les conseils d’un avocat au sujet de votre situation en particulier. Si vous avez besoin d’un avis juridique, nous vous encourageons à trouver un avocat qui pourra vous aider.

La plupart des gens ne le font pas. En fait, très peu de gens le font.

Pourquoi?

C’est un processus long et lent. Si vous embauchez un avocat pour vous aider, ce sera cher, et si vous ne le faites pas, vous devrez faire beaucoup de travail vous-même.

Et le résultat n’est parfois pas très satisfaisant.

Certaines personnes espèrent qu’à la fin du processus, on leur dira que oui, elles ont été harcelées et que ça n’aurait pas dû arriver. Mais c’est rarement ce qui arrive. Moins de 2 % des plaintes se rendent jusqu’à une décision finale. Le reste des requêtes sont rejetées, abandonnées, retirées ou réglées par médiation.

Alors pourquoi les gens décident de déposer une plainte?

Certaines personnes veulent se présenter devant la cour et dévoiler la vérité au public. Même si leurs chances de gagner sont faibles.

Si c’est ce que vous voulez, le Tribunal des droits de la personne peut être un bon choix.

Le processus est plus court que celui d’un tribunal civil—habituellement environ un an—alors que les cas devant un tribunal civil peuvent prendre plusieurs années. Vous avez le droit de vous représenter vous-même, ce qui signifie que vous n’avez pas à payer un avocat. Et c’est un processus un peu moins antagoniste que celui d’un tribunal civil.

Le Tribunal des droits de la personne de l’Ontario et ce qu’il fait

Le Tribunal des droits de la personne de l’Ontario est un tribunal administratif où vous pouvez déposer une plainte officielle pour signaler que vous avez été harcelé sexuellement. Il est moins formel qu’une cour, mais plus formel que beaucoup d’autres processus judiciaires. Le Tribunal gère les affaires de discrimination. L’une des lois qui vous protègent contre la discrimination est le Code des droits de la personne de l’Ontario. Selon le Code, le harcèlement sexuel est de la discrimination basée sur le sexe.

Le travail du Tribunal est de résoudre les plaintes. Si votre plainte relève de la compétence du Tribunal, il l’acceptera et mènera une enquête. Il vous encouragera ensuite à résoudre votre plainte grâce à la médiation. Si ça ne fonctionne pas, dans certains cas, le Tribunal tient une audience durant laquelle il écoute les deux parties et décide si vous avez été harcelé sexuellement ou non. S’il décide que vous avez été harcelé sexuellement, il pourrait ordonner à l’autre partie de fournir une quelconque réparation. 

À propos du Tribunal des droits de la personne de l’Ontario

  • Chaque année, près de 1 000 personnes déposent une plainte au Tribunal affirmant qu’elles ont subi de la discrimination ou qu’elles ont été harcelées en raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur l’identité de genre et/ou de leur expression de genre.
  • Moins de la moitié des gens qui déposent une plainte sont représentés par un avocat. Environ 90 % des personnes contre qui une plainte est déposée ont un avocat.
  • La majorité des plaintes déposées auprès du Tribunal ne sont jamais résolues par le Tribunal. Elles sont abandonnées, retirées, rejetées ou réglées par médiation.
  • Le Tribunal se prononce sur environ 75 plaintes par année, tous types confondus. Dans environ la moitié des cas, il tranche en faveur de la personne qui a déposé la plainte. Et environ dans la moitié des cas, il décide que la plainte n’est pas fondée.
  • Lorsque le Tribunal détermine qu’une personne a fait l’objet de discrimination ou a été harcelée, il peut parfois lui accorder un montant d’argent à titre d’indemnisation pour les pertes financières, et les torts et l’atteinte à la dignité qu’elle a subis. Il n’y a techniquement pas de limite au montant d’argent que le Tribunal peut accorder, mais le Tribunal indique que le montant se situe normalement entre 5 000 et 15 000 $.
  • Il faut habituellement compter environ 13 mois entre le moment où la plainte est déposée et celui où elle est résolue.
  • Sources: Rapport annuel 2019-2020 du Tribunal des droits de la personne de l’Ontario, professeur de droit Laverne Jacobs

Pourquoi envisager de déposer une plainte auprès du Tribunal

Si vous décidez de déposer une plainte auprès du Tribunal, voici quelques avantages que vous pourriez tirer du processus:

  • C’est une occasion de dire au harceleur que ce qu’il a fait est inacceptable.
  • Vous pourriez récupérer l’argent que vous avez perdu en raison du harcèlement—vous n’avez peut-être pas pu obtenir un projet spécial ou une promotion, ou vous avez peut-être été congédié.
  • Vous pourriez récupérer votre emploi ou obtenir une référence pour un nouvel emploi.
  • Vous pourriez demander que votre employeur apporte des changements à votre milieu de travail qui toucheront tout le monde et pas seulement vous.
  • C’est possible d’obtenir un certain montant d’argent en reconnaissance du tort que vous avez subi sur le plan émotionnel à la suite du harcèlement.

Avantages et inconvénients de déposer une plainte au Tribunal

Pros

  • Le Tribunal possède de l’expertise en matière de harcèlement. Tout ce qu’il fait, c’est gérer des plaintes pour discrimination, incluant le harcèlement.
  • Le Tribunal a le pouvoir de dire que oui, vous avez été harcelé, et que ce qui vous est arrivé était inacceptable. 
  • Le Tribunal peut ordonner toutes sortes de réparations. Il peut vous accorder de l’argent. Si vous avez été congédié ou forcé de quitter votre emploi en raison du harcèlement, il peut ordonner à votre employeur de vous redonner votre emploi. Il peut ordonner à votre employeur de retirer la personne qui vous a harcelée de votre milieu de travail. Il peut ordonner à votre employeur de faire un don à un organisme de bienfaisance, ou d’offrir une formation contre le harcèlement.
  • Si vous vous adressez à un tribunal civil plutôt qu’au Tribunal des droits de la personne, vous pourriez devoir payer les frais judiciaires de l’autre partie si vous perdez votre cause. Avec le processus du Tribunal, ça ne peut pas arriver. Vous n’aurez jamais à payer les frais judiciaires de l’autre partie.
  • Le processus du Tribunal pourrait être plus rapide que beaucoup d’autres processus judiciaires. Selon le Tribunal, le processus prend en moyenne un peu plus d’un an, du début à la fin, alors que d’autres processus judiciaires peuvent prendre plusieurs années.

Cons

  • Même si vous pouvez techniquement vous représenter vous-même durant le processus du Tribunal, vos chances de réussite seront beaucoup plus élevées si vous avez un avocat. Et l’autre partie aura probablement un avocat—environ 90 % des intimés embauchent un avocat pour les représenter. Les personnes qui se représentent elles-mêmes ont moins de chances de voir leurs plaintes reconnues comme étant justifiées par le Tribunal.
  • Même s’il est moins complexe que d’autres processus judiciaires, le processus du Tribunal demeure difficile. Il y a beaucoup de paperasse à remplir, beaucoup de dates limites à retenir et beaucoup de règles à suivre.
  • Très peu de gens finissent par se faire dire par le Tribunal qu’ils ont été harcelés et que ce qui leur est arrivé était inacceptable. Les données du Tribunal indiquent que, de toutes les causes soumises au processus du Tribunal, seulement 5 % finissent par passer en audience avec une décision tranchant en faveur de la personne qui a été harcelée. L’écrasante majorité des plaintes déposées auprès du Tribunal sont abandonnées, retirées, rejetées ou réglées par médiation.
  • Les montants accordés par le Tribunal sont considérés comme assez petits. Il n’y a techniquement pas de limite au montant d’argent que le Tribunal peut vous accorder, mais le Tribunal indique que, lorsqu’il accorde de l’argent, le montant varie habituellement entre 5 000 et 15 000 $. Ce montant pourrait être plus élevé pour les travailleurs précaires. Et gardez à l’esprit que, dans la plupart des causes portées devant le Tribunal, les gens ne reçoivent aucun montant d’argent.
  • Si vous optez pour le processus du Tribunal, vous pourriez fermer la porte à d’autres options légales. Vous ne pourrez plus ouvrir un dossier auprès d’un tribunal civil. Vous pourriez aussi ne pas être en mesure d’ouvrir de dossier auprès d’autres instances.
  • Même si le Tribunal vous accorde de l’argent ou d’autres choses, ça ne veut pas dire que vous les obtiendrez. Il peut être difficile de forcer votre employeur ou le harceleur à vous donner tout ce que le Tribunal a ordonné ou ce sur quoi vous vous êtes mis d’accord en médiation.
  • Comme dans tout processus judiciaire, vos adversaires essaieront de miner votre crédibilité et de vous faire mal paraître. Vous pourriez avoir l’impression qu’on ne vous croit pas et qu’on ne vous soutient pas.
  • Certains psychologues estiment que c’est une mauvaise idée pour les personnes qui ont subi du harcèlement sexuel de se lancer dans un processus judiciaire, quel qu’il soit. Ils disent que les processus judiciaires peuvent ralentir votre capacité à guérir émotionnellement par rapport à ce qui vous est arrivé parce qu’ils vous forcent à vous concentrer sur le passé. Ces experts estiment qu’il peut être plus sain pour les personnes qui ont vécu du harcèlement de laisser le passé derrière elles et de se concentrer sur leur présent et leur futur.

Est-ce que le Tribunal acceptera ma requête?

  • Vous avez un an à compter du moment où le harcèlement s’est produit pour déposer une requête auprès du Tribunal. Si le harcèlement s’est produit plus d’une fois, la date limite est d’un an à partir du dernier incident de harcèlement. Dans certaines situations, le Tribunal acceptera les requêtes tardives si vous pouvez prouver que le retard était de bonne foi et que la requête tardive ne causera pas de tort important à l’intimé.
  • Vous pouvez déposer une requête auprès du Tribunal si vous travaillez en Ontario, sauf si vous travaillez dans un milieu de travail sous réglementation fédérale, comme une banque, une compagnie aérienne, une compagnie de téléphone, ou encore une chaîne de radio ou de télévision. Si vous êtes syndiqué, vous devez déposer votre plainte par l’intermédiaire de votre syndicat. Si vous êtes un employé non syndiqué, temporaire ou permanent, ou si vous êtes un bénévole, un stagiaire, un entrepreneur indépendant ou un travailleur sans papiers, vous êtes couvert.
  • Même si le harcèlement s’est produit à l’extérieur de l’Ontario, le Tribunal pourrait accepter votre requête si vous travaillez pour un employeur réglementé par l’Ontario et que vous êtes basé en Ontario—par exemple, si le harcèlement se produit pendant que vous êtes en voyage d’affaires à l’extérieur de la province.
  • Une fois votre requête déposée, le Tribunal peut décider que le harcèlement auquel vous avez fait face n’est pas lié à un motif de discrimination reconnu par le Code. Dans ce cas, votre requête ne sera pas examinée.
  • Si vous avez déjà entamé un processus auprès d’un tribunal civil, le Tribunal n’examinera probablement pas votre requête. Il y a quelques exceptions à cette règle: si vous retirez votre requête auprès du tribunal civil ou si votre cause au civil concerne une autre question que celles incluses dans votre requête au Tribunal des droits de la personne. Par exemple, si la cause au civil ne concerne qu’un salaire impayé.
  • Votre requête peut être interrompue ou repoussée lorsque vous êtes déjà engagé dans une procédure avec la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail. Consultez Devriez-vous présenter une demande d’indemnisation des travailleurs?
  • Même si vous avez un dossier ouvert auprès d’une autre instance, vous n’avez tout de même qu’un an après le dernier incident pour déposer une requête auprès du Tribunal.
  • Si vous gagnez votre autre cause, le Tribunal pourrait décider de ne pas examiner votre demande. Si vous perdez votre autre cause et que vous estimez que l’autre processus n’abordait pas les mêmes questions relatives aux droits de la personne, vous pouvez expliquer votre point de vue au Tribunal. Il décidera alors si la question a été réglée ou non.
  • Vous pouvez déposer une requête contre toute personne qui vous harcèle sexuellement au travail—votre employeur, un collègue, un superviseur, un client ou un entrepreneur. Dans votre requête, vous pouvez aussi inclure le nom de l’entreprise ou de l’organisation pour laquelle vous travaillez ou travailliez. Même si votre employeur ne vous a pas harcelé, il est responsable de vous protéger contre le harcèlement sexuel et les environnements qui permettent le harcèlement. Consultez Comment signaler le harcèlement sexuel à votre employeur.
Attention

Il est très commun que le Tribunal rejette les requêtes. Votre requête pourrait être rejetée parce qu’elle a été déposée trop tard, parce qu’elle dépasse la compétence du Tribunal, parce qu’elle est déjà traitée par une autre instance, ou parce que le Tribunal estime que vous n’avez pas de chance raisonnable de gagner. C’est important de faire attention lorsque vous déposez votre requête afin d’éviter qu’elle ne soit simplement rejetée.

Qui fait quoi

Requérant

Lorsque vous déposez une requête au Tribunal, vous êtes le requérant. Ça signifie que vous êtes la personne qui dépose une plainte affirmant qu’elle a été harcelée sexuellement.

Intimé 

L’intimé peut être toute personne qui vous harcèle ou qui vous a harcelé au travail—votre boss, un collègue, un client ou même un entrepreneur. Vous pouvez déposer une requête à la fois contre la personne qui vous a harcelé et contre votre employeur pour ne pas vous avoir protégé. Ça peut être une décision difficile à prendre, surtout si vous avez l’impression que votre cause concerne moins l’incapacité de votre milieu de travail à vous protéger et plus le harceleur.

Représentant

L’intimé et vous-même avez le droit d’être représentés par quelqu’un tout au long du processus du Tribunal. Cette personne peut être un avocat ou toute autre personne de votre choix. Cette personne porte le titre de représentant. Si vous êtes représenté par un avocat, le Tribunal communiquera généralement seulement avec lui, et ce sera sa responsabilité de vous garder informé.

Vice-président

Au fil du processus du Tribunal, vous rencontrerez éventuellement un vice-président, qui pourrait aussi être appelé un arbitre, un médiateur ou un décideur. Il n’y a pas qu’un vice-président—il y en a plusieurs. Leur travail consiste à diriger les conférences téléphoniques en lien avec votre plainte, à diriger le processus de médiation (si vous faites ça) et à prendre les décisions durant les audiences (si vous vous rendez jusque-là). Votre plainte pourrait être gérée par plusieurs vice-présidents: vous pourriez avoir un vice-président qui agit à titre de médiateur, et puis un autre vice-président comme décideur dans le cadre de votre audience. 

Médiateur

Si vous acceptez de passer par la médiation, le Tribunal vous attribuera un médiateur. Son titre officiel est vice-président. Son travail est d’expliquer le processus de médiation à vous et à l’intimé, d’écouter vos histoires et d’essayer de vous aider à conclure une entente. Le médiateur est censé se comporter de façon neutre: il n’est pas censé prendre parti, et il n’est pas censé favoriser vous ou l’intimé. Il peut vous expliquer pourquoi votre cause est faible ou solide, mais il ne peut pas prendre de décision à savoir si votre plainte est justifiée ou non. Son but est d’essayer d’arriver à une solution sur laquelle les deux parties peuvent s’entendre afin d’éviter que votre cause ne fasse l’objet d’une audience.

Décideur

Si votre cas se rend à l’étape de l’audience, le Tribunal vous attribuera un décideur, qu’on appelle aussi parfois un arbitre. Son titre officiel est vice-président. Son travail est de tenir une audience durant laquelle il écoutera vous et l’intimé, et décidera si votre plainte est justifiée. Très peu de causes se rendent à l’étape de l’audience. Lorsqu’une plainte se rend jusqu’à l’étape de l’audience, le décideur décide que la plainte est justifiée dans environ la moitié des cas. Si le décideur détermine que votre plainte est justifiée, il ordonnera aussi à l’intimé de faire toutes sortes de choses, comme vous donner de l’argent à titre d’indemnisation pour ce que vous avez vécu.

Ce que vous aurez à prouver

  • C’est vous, le requérant, qui devez prouver qu’il y a suffisamment d’éléments de preuve pour tenir une audience. Une fois que le Tribunal aura accepté d’entendre votre cause, vous aurez à le convaincre qu’il y a plus que 50 % de chances que ce qui vous est arrivé constitue du harcèlement sexuel en vertu du Code. C’est ce qu’on appelle le fardeau de la preuve selon la « prépondérance des probabilités ». Le Tribunal s’appuiera sur la norme de la « personne raisonnable » pour déterminer si le harceleur aurait dû savoir que son comportement n’était pas le bienvenu. Cette norme consiste à examiner et à soupeser la situation selon ce qu’une personne raisonnable dans votre position aurait pensé et selon ce qu’une personne raisonnable dans la position du harceleur aurait pensé.
  • Vous aurez l’occasion de raconter votre histoire—ou de témoigner—de soumettre des documents et d’appeler des témoins afin de prouver votre cause. Mais le Tribunal sait que dans les cas de harcèlement sexuel, les incidents se produisent souvent en secret. Alors, c’est très possible que vous soyez le seul témoin. Par ailleurs, lorsque vous êtes harcelé sexuellement, conserver des documents n’est pas nécessairement la première chose qui vous vient à l’esprit. Vous pourriez avoir à prouver votre cas principalement en racontant votre histoire durant l’audience et en expliquant ce qui s’est passé.
  • Habituellement, il faut plus d’un incident pour qu’il s’agisse de harcèlement. Mais parfois, un incident est si grave qu’il correspond à la définition de harcèlement sexuel.
  • Le fait que vous n’ayez pas dit « non » ou « arrête » ne signifie pas que ce que l’intimé a fait n’était pas du harcèlement sexuel. Selon le Code, le harceleur doit savoir ou aurait raisonnablement dû savoir que son comportement n’était pas le bienvenu. De nombreuses raisons peuvent expliquer pourquoi vous pourriez ne pas vous être senti à l’aise de protester lorsque le harcèlement s’est produit, comme un rapport de pouvoir inégal entre vous et votre boss, ou la crainte d’être puni si vous aviez dit quelque chose à un client important.
  • Il y a parfois des cas où il est plus facile de déterminer si l’intimé savait ou aurait raisonnablement dû savoir que son comportement n’était pas le bienvenu. Par exemple, les employeurs devraient savoir que les commentaires sexuels au sujet du corps de quelqu’un ne sont pas les bienvenus. Dans d’autres cas, ça peut être moins évident. Par exemple, une situation où un collègue vous invite à sortir (sans qu’il y ait de menaces ou qu’il vous promette quelque chose en échange) ne serait probablement pas considérée comme un cas de harcèlement sexuel. Mais si votre boss vous invite à sortir, vous pourriez craindre d’être puni si vous ne dites pas oui.

Autres considérations importantes

  • Les audiences devant un tribunal sont normalement publiques. Dans la plupart des cas, les renseignements personnels au sujet des causes et de leurs parties pourraient être accessibles au public et consultables dans des bases de données publiques sur Internet. Dans certains cas, le Tribunal permet aux parties de demander une interdiction de publication, une ordonnance que peut prendre le Tribunal pour interdire à l’intimé ou à une autre personne de publier votre nom ou certains détails en lien avec votre cause.
  • Lorsque le Tribunal rédige et publie une décision, cette dernière inclut normalement le nom complet des parties. Mais il ne publiera que les initiales des parties âgées de moins de 18 ans. Si vous ne voulez pas que votre nom complet soit publié et que vous pouvez fournir une bonne raison pour ça, vous pouvez demander au Tribunal de n’utiliser que vos initiales dans la décision publiée. C’est ce qu’on appelle « l’anonymisation ». Vous pouvez demander au Tribunal d’anonymiser la décision à tout moment après avoir déposé votre requête. Pour de plus amples renseignements sur la demande d’anonymisation, consultez la Directive de pratique sur l’anonymisation des décisions du TDPO.
  • Si vous avez besoin que des changements soient apportés au processus du Tribunal afin de vous aider à y participer, informez le Tribunal le plus tôt possible. Vous pouvez demander au greffier du Tribunal de vous accorder des « mesures d’adaptation ». Le Tribunal est seulement tenu de fournir des mesures d’adaptation lorsqu’il y a un handicap et vous pourriez avoir à fournir des renseignements supplémentaires, comme des documents médicaux. Pour de plus amples renseignements sur les mesures d’adaptation, consultez la Politique relative à l’accessibilité et aux mesures d’adaptation du Tribunal.

Quels sont les résultats possibles?

Le Code des droits de la personne de l’Ontario détermine les réparations que peut ordonner le Tribunal afin d’essayer de répondre au harcèlement sexuel si vous avez gain de cause à la fin de l’audience. De nombreux facteurs affectent le type de réparation et le montant que vous recevrez. Un de ces facteurs pourrait être, par exemple, votre degré de vulnérabilité et l’importance du déséquilibre des pouvoirs entre vous et le harceleur. Voici les catégories de réparations:

Indemnités financières

  • Les dommages-intérêts généraux servent à vous indemniser lorsqu’il y a perte ou atteinte relativement à votre dignité, à vos sentiments et à votre respect de soi.
  • Les dommages-intérêts spéciaux servent à vous indemniser pour les pertes de salaire, ou pour les choses que vous avez eu à vous payer en raison du harcèlement, comme une thérapie. Les dommages-intérêts spéciaux peuvent comprendre des coûts que vous continuerez à avoir, comme les coûts de vos futurs rendez-vous avec un thérapeute.

Indemnités non financières

  • Les réparations de conformité future, ou d’intérêt public, peuvent être des choses comme la modification des politiques de votre milieu de travail. Vous pourriez, par exemple, demander que le harceleur suive une formation concernant les politiques sur le harcèlement sexuel.
  • Les indemnités non financières peuvent également comprendre des choses comme exiger que votre employeur vous donne une lettre de recommandation, ou qu’il fasse ce qu’il faut pour vous retrouver un emploi, au même lieu de travail ou dans un autre. Elles pourraient même comprendre le transfert de votre harceleur à un autre service.

Lorsque vous remplissez votre requête, vous pouvez fournir la liste des réparations que vous aimeriez obtenir pour chacune de ces catégories, incluant le montant auquel vous pensez avoir droit. Soyez conscient du fait que le Tribunal examinera le type de mesures que vous avez prises en vue de réduire les pertes causées par le harcèlement. C’est ce qu’on appelle des mesures d’atténuation. Si vous n’avez pas pris de mesures pour limiter vos pertes financières, par exemple en cherchant un nouvel emploi après avoir été congédié, le Tribunal pourrait réduire le montant d’argent qu’il vous accordera.

Si vous voulez en apprendre davantage sur le genre de réparations que le Tribunal a ordonnées par le passé dans des causes semblables à la vôtre, consultez le site Web du Centre d’assistance juridique en matière de droits de la personne. Vous y trouverez le résumé des causes et les ordonnances du Tribunal, incluant les causes de harcèlement sexuel.

Si vous voulez en apprendre davantage sur le genre de réparations que le Tribunal a imposées par le passé dans des causes semblables à la vôtre, vous pouvez chercher des décisions liées au harcèlement sexuel et lire la version intégrale de ces décisions sur CanLII, une base de données gratuite consacrée aux décisions judiciaires au Canada.

Lors de la médiation, vous et l’intimé pourriez arriver à une entente sur les réparations que vous avez énumérées. Lors d’une audience, le décideur peut seulement ordonner des réparations prévues par le Code. Dans le cas d’une médiation, une entente peut contenir n’importe quelles conditions ou réparations sur lesquelles vous et l’intimé vous êtes entendus. Toutefois, le médiateur essaiera habituellement d’aider les parties à décider des réparations en expliquant ce que le Tribunal peut faire et la décision à laquelle il arriverait probablement si une audience était tenue.

Le processus du Tribunal, étape par étape

Attention

Le processus du Tribunal est complexe et nous ne présenterons pas chaque étape ici. Vous pouvez trouver des renseignements détaillés au sujet de la procédure complète sur le site Web du Tribunal.


Une autre option est le Centre d’assistance juridique en matière de droits de la personne (CAJDP), un organisme indépendant financé par la province qui offre aussi des guides pratiques et des foires aux questions complets et détaillés couvrant virtuellement tous les aspects liés à la présentation d’un cas devant le Tribunal. Ça inclut des instructions étape par étape sur chaque partie du processus.

S’il est théoriquement possible d’aller de l’avant avec une plainte en vous représentant vous-même, il s’agit d’une tâche difficile, très longue et qui pourrait potentiellement faire du tort à votre santé mentale. Vos chances de réussite sont beaucoup plus élevées avec de l’aide juridique.

Vous pourriez être en mesure d’obtenir de l’aide gratuitement. Voici quelques endroits qui offrent des services juridiques gratuits ou à coûts réduits:

  • Le CAJDP fournit de l’aide et du soutien juridiques aux gens de partout en Ontario qui ont subi de la discrimination, incluant ceux qui ont subi du harcèlement sexuel. Il offre ses services en 140 langues, incluant le cri, l’oji-cri, le mohawk et l’ojibwé. Il peut vous aider à déposer une requête auprès du Tribunal des droits de la personne et pourrait être en mesure de vous aider en matière de représentation devant le Tribunal et par rapport à d’autres aspects du processus, quoique ce ne soit pas garanti. Le type d’aide que le CAJDP pourra vous fournir est déterminé au cas par cas. Le CAJDP a aussi une équipe qui fournit des renseignements juridiques aux personnes ayant été harcelées sexuellement sur les mesures qu’elles peuvent prendre dans leur situation. Il s’agit de l’équipe d’Échange de ressources pour le Harcèlement et l’Agression Sexuelle (ÉRHAS).
  • Aide juridique Ontario finance plus de 70 cliniques juridiques communautaires et spécialisées dont plusieurs offrent des services en droit du travail. Ces services peuvent comprendre de l’aide avec les plaintes auprès du Tribunal, incluant les plaintes en lien avec le harcèlement sexuel au travail. Les cliniques spécialisées offrent des services aux clients de Toronto en fonction de leur identité—par exemple, l’Aboriginal Legal Services pour les Autochtones, le Black Legal Action Centre pour les Noirs et le Centre for Spanish-Speaking Peoples pour les hispanophones. L’aide juridique est seulement offerte aux personnes à faible revenu. En 2021, le revenu maximum qu’une personne pouvait avoir pour accéder aux services des cliniques était tout juste sous la barre des 23 000 $. Cliquez ici pour trouver une clinique juridique.
  • Pro Bono Ontario a une ligne d’aide pour le harcèlement sexuel au travail. Les avocats qui y travaillent peuvent vous aider à déterminer quels sont vos enjeux sur le plan légal et vous aider à rédiger les lettres et les documents juridiques de base. Ils pourraient également être en mesure de vous recommander à des avocats pro bono ou autres; les services pro bono dépendent de votre revenu.
  • La Barbra Schlifer Commemorative Clinic aide les personnes non binaires et les personnes qui s’identifient comme des femmes qui ont vécu de la violence et dont le revenu est faible ou moyen. La clinique a des avocats capables de vous fournir des conseils par rapport à vos options juridiques si vous avez été agressé ou harcelé sexuellement. Le projet intitulé #AndMeToo de la clinique vise les femmes qui ont été harcelées sexuellement au travail.
  • JusticeNet est un organisme sans but lucratif pour les personnes dont le revenu est trop élevé pour se qualifier pour l’aide juridique, mais trop faible pour payer les honoraires d’avocat courants. Pour vous qualifier, vous devez avoir un revenu familial sous la barre des 90 000 $, et éprouver des difficultés financières. Les honoraires réduits des avocats participants varient selon la taille de votre famille et votre revenu.
  • Votre syndicat, association ou programme d’aide aux employés pourraient être capables de vous aider à trouver des services juridiques, ou à couvrir une partie de vos frais judiciaires.

Déposer une requête

Le formulaire de requête est disponible en ligne sur le site Web du Tribunal, et tous les autres formulaires y sont aussi.Vous pouvez aussi demander au Tribunal de vous envoyer une copie des formulaires par la poste si vous avez de la difficulté à les télécharger ou si vous n’avez pas accès à un ordinateur ou à une imprimante. Il y a aussi un Guide du requérant. Les formulaires sont disponibles en anglais et en français. Si vous avez besoin de formulaires adaptés ou si vous avez des questions au sujet d’autres langues, communiquez directement avec le Tribunal par téléphone (1 855 355-6099) ou par courriel.

Le principal formulaire dont vous aurez besoin est le formulaire 1 (Requête). Toute personne souhaitant déposer une plainte auprès du Tribunal doit remplir ce formulaire. Si vous déposez une plainte pour harcèlement sexuel en lien avec votre emploi, vous aurez aussi à remplir le formulaire 1A. Si vous avez moins de 18 ans, vous ne pouvez pas déposer la requête par vous-même. Il vous faut un tuteur à l’instance, qui devra aussi remplir le formulaire 4A.

Déposer votre requête auprès du Tribunal pourrait prendre plus de temps que vous le pensez. Vous aurez à fournir beaucoup de détails, comme des renseignements sur votre employeur; les effets que le harcèlement a eus sur vous; les réparations que vous souhaitez obtenir; si vous êtes ouvert à la médiation ou non; le genre de documents que vous comptez présenter au Tribunal, et plus encore. Vous devez déposer votre requête dans l’année qui suit le dernier incident de harcèlement que vous avez subi.

Vous pouvez déposer votre requête directement en ligne, ou en envoyer une copie par la poste, par courriel ou par fax.

Après avoir déposé votre requête

Après avoir déposé votre requête, vous recevrez une lettre de la part du Tribunal contenant votre numéro de dossier. Ça ne signifie pas que le Tribunal a accepté votre requête. C’est tout simplement une façon de faire le suivi de votre dossier. Si vous déposez votre plainte vous-même, vous aurez à utiliser ce numéro dans toutes vos communications futures avec le Tribunal.

ProcessusÀ quoi ça ressemble
Le Tribunal accepte votre requête.Le Tribunal transmet votre plainte à l’intimé, et ce dernier aura la chance de fournir une défense. Vous aurez également la chance de fournir une réplique à la défense de l’intimé.
Après avoir déposé votre requête, vous décidez de la retirer.Si vous voulez retirer votre requête avant que l’intimé ait eu le temps d’y réagir, vous pouvez le faire. Votre dossier sera tout simplement fermé, et rien d’autre n’arrivera. Si l’intimé a déjà fourni une défense et que votre dossier va de l’avant, les choses ne sont pas si simples. Plus vous avancez dans le processus, plus il devient difficile de retirer votre requête. Consultez la règle 10 des Règles de procédure pour connaître les étapes exactes à suivre pour retirer votre requête.
Après avoir déposé votre requête, le Tribunal examine votre cas et décide d’attendre parce que votre plainte est examinée par une autre instance.Si vous voulez demander au Tribunal de procéder à l’examen de votre requête, déposez une Demande d’une ordonnance dans le cadre d’une instance avec une Attestation de remise.
 
Formulaires: Formulaire 10 (Demande d’une ordonnance dans le cadre d’une instance) et formulaire 23 (Attestation de remise)
Échéance: Dans les plus brefs délais
 
Si l’autre processus est terminé, la requête doit être déposée dans les 60 jours suivant la fin de cet autre processus
Après avoir déposé votre requête, le Tribunal l’examine et envoie un Avis d’intention de rejeter la requête.Pour demander au Tribunal de ne pas rejeter votre cas, déposez une réponse à l’Avis d’intention de rejeter la requête.
 
Formulaire: Aucun
Échéance: Dans les 30 jours suivant la réception de l’Avis
Après avoir déposé votre requête, le Tribunal l’examine et détermine qu’il manque certains renseignements.Ajoutez les renseignements manquants dans le formulaire de requête, et renvoyez-le au Tribunal.
 
Formulaire: Aucun
Échéance: 20 jours après le renvoi de votre requête par le Tribunal

La médiation

La médiation est le processus par lequel vous essayez de régler votre cas en arrivant à une entente avec l’intimé, qui doit aussi accepter de participer à la médiation. Ce processus ne vise pas à déterminer si vous avez été harcelé sexuellement en vertu du Code. C’est une façon d’encourager les parties à régler leur différend sans avoir à passer par une audience, où une autre personne déterminera si la loi a été enfreinte. Ce processus est optionnel, mais il est fortement encouragé par le Tribunal. Gardez à l’esprit que si vous concluez une entente à l’étape de la médiation, ça signifie que votre affaire prendra fin et qu’elle n’ira pas en audience. Le Tribunal ne rédigera pas de décision publique et mettra un terme à votre cause plus rapidement. Vous n’aurez pas à parler de ce qui vous est arrivé durant l’audience et vous n’aurez pas à répondre à des questions à ce sujet.

Les médiateurs sont des membres du Tribunal—les mêmes personnes qui mènent les audiences. Le Tribunal confiera votre cas à un médiateur. Votre médiateur ne sera pas le même vice-président que celui qui aura à agir en tant que décideur lors de votre audience, si vous vous rendez jusque-là. Les médiateurs sont des parties neutres qui ne se rangent d’aucun côté, que ce soit avant, pendant ou après le processus. Vous ou votre avocat pouvez fournir des renseignements ou des documents à un médiateur et lui demander de les tenir confidentiels vis-à-vis l’autre partie.

Avant la médiation

ProcessusCe que vous pourriez avoir à faire
Réception de l’Avis de médiation, qui comprend la date, l’heure et le lieu pour la médiation.
 
Formulaire: Aucun
Échéance: Aucune
Déposer une demande de mesures d’adaptation.
 
Déposer une demande pour obtenir une salle distincte afin d’éviter d’être en présence de l’intimé. Vous pouvez faire cette demande au greffier par téléphone ou par courriel.
 
Planifier la présence de soutien émotionnel avant, pendant et après la médiation.
 
Formulaire: Aucun
Échéance: Avant la médiation
 
Déposer une demande pour modifier la date de la médiation—vous, ou votre avocat si vous avez un, devez appeler le greffier du Tribunal ou envoyer un avis écrit au Tribunal dans lequel vous proposez une nouvelle date pour la tenue de la médiation. La nouvelle date doit être au plus tard huit semaines après la date originale.
 
Formulaire: Aucun
Échéance: Dans les 14 jours suivant la réception de l’Avis de médiation
Signature de votre entente de confidentialité
 
Échéance: Vous devez envoyer votre copie signée au Tribunal avant le jour de la médiation ou vous présenter à la médiation avec une copie signée.

Si vous et l’intimé concluez une entente durant la médiation, vous aurez à signer deux documents: l’Entente de règlement et la Confirmation de règlement. L’Entente de règlement comprendra toutes les choses sur lesquelles l’intimé et vous vous êtes entendus. La Confirmation de règlement est un document qui indique au Tribunal que votre affaire a été réglée et qu’il n’aura donc pas à organiser d’audience.

Après la médiation

ProcessusCe que vous pourriez avoir à faire
Signature de l’Entente de règlementSi vous avez conclu une entente, signez l’entente.
   
Formulaire: Formulaire 25 (Confirmation de règlement)
Échéance: Dans les 10 jours après avoir accepté le règlement
 
Signer un règlement qui comprend une « clause de confidentialité » ou une entente de non-divulgation séparée.
Signalement de vos inquiétudes à propos de votre médiateurSi votre médiateur a fait preuve de discrimination ou s’il s’est comporté de façon inappropriée, vous pouvez le signaler aux Tribunaux de justice sociale Ontario, un regroupement de tribunaux qui comprend le Tribunal des droits de la personne de l’Ontario. Si vous n’aimez tout simplement pas la façon dont il a dirigé la médiation, votre signalement ne sera pas pris en considération. Vous aurez besoin d’expliquer ce qui vous inquiète (qui, quoi, quand, où), les mesures qui devraient être prises selon vous pour régler le problème, et le résultat que vous visez. Vous devriez fournir le numéro de votre dossier au Tribunal lorsque vous signalez vos inquiétudes.
Application de l’ententeEnvoyer une lettre de mise en demeure.

Déposer une requête au Tribunal en vue de forcer l’intimé à fournir l’indemnisation non financière, s’il contrevient au règlement.

Formulaires: Formulaire 18 (Requête en cas de contravention à un règlement) et formulaire 23 (Attestation de remise)
Échéance: Dans les 6 mois suivant la contravention au règlement

Déposer une requête auprès d’un tribunal afin de faire respecter la partie de l’ordonnance concernant un versement en argent. Votre entente est un document ou un contrat légal, et l’intimé doit respecter ce qui y est dit. Il s’agit d’un processus complexe et vous devriez obtenir l’aide d’un avocat pour faire ça.

L’audience

Vous avez déposé une requête auprès du Tribunal, vous avez choisi de ne pas participer à la médiation ou vos efforts de médiation ont échoué, et vous avez maintenant reçu un Avis de confirmation de l’audience. Vous y trouverez la date, l’heure et le lieu de votre audience. Si vous avez une raison légitime de reporter la date de l’audience, informez le greffier par écrit et suggérez une nouvelle date dans les 12 semaines suivant la date originale de l’audience. Ceci doit être fait dans les 14 jours suivant la réception de l’Avis de confirmation de l’audience.

Le Tribunal peut tenir des audiences en personne, par écrit, par téléphone et par d’autres moyens électroniques, s’il le juge approprié. Une partie peut s’opposer au format de l’audience et le vice-président examinera les arguments des parties, et décidera si le format choisi par le Tribunal est approprié ou non.

Votre Avis de confirmation de l’audience vous indiquera aussi la date de la conférence téléphonique de gestion d’instance. Le Tribunal organisera cet appel avec l’ensemble des parties afin de discuter de l’audience et de faciliter les prochaines étapes. L’appel est organisé environ 30 jours avant la tenue de l’audience. Un vice-président sera choisi pour diriger cet appel. Durant l’appel, le vice-président expliquera comment l’audience se déroulera et réglera toute question restante avant la tenue de l’audience.

Maintenant, c’est le temps de vous préparer, si vous n’avez pas d’avocat pour vous représenter. Vous voudrez surtout préparer vos éléments de preuve et vos arguments. 

Se préparer en vue de l’audience

Choses à faireChoses que vous pourriez vouloir faire
Déposer les déclarations de vos témoins auprès de l’intimé et du Tribunal.
 
Formulaire: Formulaire 23 (Attestation de remise)
Échéance: 45 jours civils avant la tenue de l’audience
Si un témoin refuse de se présenter, obtenez une Assignation à témoigner signée de la part du Tribunal et envoyez-la au témoin en question.
 
Formulaire: Formulaire 24 (Assignation à témoigner).
Échéance: Avant la tenue de l’audience
Examiner l’ensemble des documents et des déclarations de témoins de l’intimé. Identifier les lacunes et les incohérences. Préparer des questions pour les contre-interrogatoires.
 
Formulaire: Aucun
Échéance: Avant la tenue de l’audience
Si, à votre avis, un témoin de l’intimé ne devrait pas être appelé à témoigner lors de l’audience, vous pouvez déposer une Demande d’une ordonnance dans le cadre d’une instance.
Informez tous vos témoins de la date, de l’heure et du lieu de l’audience, et déterminez comment vous vous rencontrerez et quand.
 
Formulaire: Aucun
Échéance: Dès que l’Avis de confirmation de l’audience aura été reçu
Demander que la date de l’audience soit reportée. 
 
Formulaire: Aucun
Échéance: Jusqu’à 14 jours civils suivant la date de l’Avis de confirmation de l’audience.
Dresser la liste des documents que vous avez à transmettre à l’autre partie, et l’envoyer à l’intimé.
 
Dresser la liste des documents pour lesquels vous voulez revendiquer un privilège, et envoyer la liste à l’intimé.
 
Formulaire: Formulaire 23 (Attestation de remise) à envoyer au Tribunal
Échéance: 21 jours suivant la réception de l’Avis de confirmation de l’audience
Remplir une Demande d’une ordonnance dans le cadre d’une instance afin de demander à l’intimé de vous fournir des documents supplémentaires.
 
Formulaires: Formulaire 10 (Demande d’une ordonnance dans le cadre d’une instance) et formulaire 23 (Attestation de remise)
Échéance: Aucune
Envoyer les documents sur lesquels vous allez vous appuyer durant votre audience à l’intimé et au Tribunal. Ces documents comprennent les témoignages de tous les témoins que vous comptez appeler à témoigner durant votre audience.

Formulaire: Formulaire 23 (Attestation de remise)
Échéance: 45 jours avant la tenue de l’audience
Ajouter des témoins que vous n’aviez pas inclus dans votre liste initiale en déposant une Demande d’une ordonnance dans le cadre d’une instance.
 
Formulaires: Formulaire 10 (Demande d’une ordonnance dans le cadre d’une instance) et formulaire 23 (Attestation de remise)
Échéance: Avant la tenue de l’audience
Répondre à une requête de l’intimé vous demandant de fournir vos documents privilégiés.
 
Formulaires: Formulaire 11 (Défense à la demande d’une ordonnance) et formulaire 23 (Attestation de remise)
Échéance: Jusqu’à 14 jours après avoir reçu la demande
 
Vous préparer pour la conférence téléphonique de gestion d’instance en notant des questions qui devraient être abordées avant la tenue de l’audience.
 
Formulaire: Aucun
Échéance: 7 jours avant la conférence téléphonique de gestion d’instance
Demander à l’avance les mesures d’adaptation dont vous avez besoin, par écrit.
 
Formulaire: Aucun
Échéance: Bien avant la tenue de l’audience

Assister à l’audience

Si votre audience se fait en personne, elle pourrait avoir lieu dans un palais de justice ou à un autre endroit, comme la salle de réunion d’un hôtel. Les décideurs, c’est-à-dire les vice-présidents, portent parfois le titre d’arbitre.

Voici une vidéo utile produite par le Tribunal dans laquelle il explique comment les audiences se déroulent.

Si vous n’avez pas déjà pris part à un processus de médiation, le vice-président offrira probablement à vous et à l’intimé une dernière chance d’y avoir recours. Si vous êtes déjà passé au travers d’un processus de médiation sans succès ou si vous ne voulez pas faire ça, l’audience commencera. Les deux parties présenteront leur exposé préliminaire au début de l’audience et leurs observations finales au sujet de l’affaire à la toute fin. Le Tribunal recevra les documents et entendra les témoins, qui parleront de ce qu’ils savent au sujet de vos allégations de harcèlement sexuel.

À la fin de l’audience, le vice-président examinera l’ensemble des éléments de preuve présentés par vous et l’intimé avant et pendant la tenue de l’audience. Il réservera probablement sa décision afin d’y réfléchir un moment et d’exposer ses motifs par écrit. Cette étape peut prendre plusieurs mois.

La décision

Le Tribunal vous enverra sa décision par la poste. Vous pouvez également la recevoir par courriel ou par fax. Si vous avez un avocat, il en obtiendra une copie. Vous pouvez mener des recherches sur les décisions relatives au harcèlement sexuel rendues par le Tribunal et les lire en version intégrale sur CanLII, une base de données gratuite consacrée aux décisions judiciaires au Canada. Cliquez ici pour découvrir comment y effectuer des recherches et consulter des décisions.

Le vice-président expliquera dans sa décision comment il a examiné les faits et comment il a interprété la loi en se basant sur le Code des droits de la personne de l’Ontario et sur les autres cas qui ont fait l’objet d’une décision de la part du Tribunal. Il indiquera s’il donne raison ou non à votre requête et si vous avez été harcelé sexuellement aux yeux de la loi ou non. Si vous avez gain de cause, la décision du vice-président indiquera les réparations que vous recevrez.

Si vous êtes heureux de cette décision et des réparations accordées, vous aurez à vous assurer que l’intimé respecte les ordres donnés dans la décision. Si l’intimé ne fait pas ce que le Tribunal lui a ordonné de faire, vous pouvez prendre des mesures pour faire respecter la décision.

ProcessusCe que vous pourriez avoir à faire
Faire respecter la décisionEnvoyer une lettre de mise en demeure.

Déposer une requête au Tribunal en vue de forcer l’intimé à fournir l’indemnisation non financière.
 
Formulaires: Formulaire 18 (Requête en cas de contravention à un règlement) et formulaire 23 (Attestation de remise)
Échéance: Dans les 6 mois suivant la contravention au règlement

Déposer une requête auprès d’un tribunal afin de faire respecter la partie de l’ordonnance concernant un versement en argent. Votre entente est un contrat légal, et l’intimé doit respecter ce qui y est dit. Il s’agit d’un processus complexe et vous devriez obtenir l’aide d’un avocat pour faire ça.
Demande de réexamenPour de plus amples renseignements sur la demande de réexamen, consultez la Directive de pratique sur le réexamen.
Révision judiciaireSI vous trouvez que le Tribunal n’a pas respecté la loi en prenant sa décision, vous pouvez demander à un tribunal d’effectuer une révision de la décision.

Si vous êtes un travailleur sous réglementation fédérale et que vous vous blessez ou tombez malade à cause de quelque chose qui s’est produit au travail, vous relevez de la Loi sur l’indemnisation des agents de l’État.

Comment fonctionne l’indemnisation des travailleurs si vous êtes un travailleur sous réglementation fédérale

Présenter une demande d’indemnisation des travailleurs pour les travailleurs qui sont sous réglementation fédérale est un processus en deux étapes. Plutôt que d’avoir son propre système, le gouvernement fait appel aux organismes provinciaux d’indemnisation des travailleurs—par exemple, en Ontario, la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail—pour fournir des services à ses travailleurs. Donc, vous faites d’abord votre demande auprès du Service fédéral d’indemnisation des accidentés du travail du Programme du travail d’Emploi et Développement social Canada. Le bureau d’EDSC envoie ensuite votre demande à l’autorité provinciale compétente. 

Découvrez comment présenter une demande d’indemnisation des travailleurs dans votre province ou territoire.


Lorsque vous êtes harcelé sexuellement au travail, il peut être difficile de savoir quoi faire, ou même de savoir quelles sont les possibilités.

Dans cet article, nous décrirons vos trois principales options, ainsi que les avantages et les inconvénients de chacune. Nous vous dirons également qui a tendance à choisir chaque option et comment ça se passe pour ces personnes-là.

Lorsque vous êtes harcelé sexuellement au travail, il y a un million de choses que vous pourriez faire. Mais elles se résument toutes à une seule grande décision.

Vous allez faire l’une de ces trois choses:

  1. rester au travail sans faire de plainte officielle
  2. signaler officiellement ce qui arrive à une personne en position d’autorité
  3. quitter votre emploi et en trouver un nouveau

Avant d’examiner les avantages et les inconvénients de chaque choix, nous voulons vous dire quelque chose.

Vous devriez vous sentir à l’aise de faire confiance à votre instinct. Vous allez probablement prendre la bonne décision pour vous.

Comment le savons-nous?

Nous avons interrogé des centaines de personnes qui ont été harcelées sexuellement. Nous avons parlé à des dizaines d’autres. Nous avons lu des centaines, peut-être des milliers, d’histoires de personnes sur les médias sociaux et dans des livres, des articles et des études universitaires.

Nous avons appris que les gens gèrent le harcèlement sexuel de toutes sortes de façons. Nous avons aussi appris que la plupart des gens finissent par se sentir bien par rapport à ce qu’ils ont décidé de faire.

Les gens peuvent avoir des regrets. Mais ils ne regrettent pas souvent la façon dont ils ont géré le harcèlement. Ce qu’ils ont tendance à regretter, c’est le temps qu’ils ont passé à faire des recherches, à s’inquiéter et à angoisser avant de pouvoir prendre une décision.

Notre objectif avec cet article est de vous donner des renseignements afin que vous puissiez évaluer vos options. Nous voulons vous aider à passer plus vite à travers la phase de l’inquiétude et de l’angoisse, afin que vous puissiez aller de l’avant plus rapidement et en toute confiance.

Alors voilà. Voici vos options.

Option 1: Rester au travail et essayer de vivre avec la situation

C’est ce que la plupart des gens font, du moins au début, du moins pendant un certain temps.

Certains ne parlent de ce qui se passe à personne, mais prennent discrètement des mesures pour essayer d’assurer leur sécurité. Certains essaient d’avertir d’autres personnes de façon discrète. Certains parlent directement avec le harceleur pour essayer de l’arrêter. Certains se plaignent officiellement à leur boss. Certains essaient d’ignorer le harcèlement et se concentrent plutôt sur leur propre carrière et leurs propres objectifs.

Pourquoi essayer de rester au travail et de vivre avec la situation?

Si le harcèlement est relativement léger et ne se répète pas, ça peut être une très bonne stratégie. Vous pouvez garder votre emploi, et rien ne change vraiment pour vous sur le plan du travail.

Pourquoi ne pas faire ça?

Il y a toujours un risque que le harcèlement s’aggrave et que vous finissiez par être gravement blessé.

Même si ça ne se produit pas, si le harcèlement est grave ou dure longtemps, ça peut vraiment vous faire du mal. Et nous devons vous avertir: les dommages ne sont pas toujours évidents à voir sur le coup.

Le harcèlement—surtout lorsqu’il est grave ou qu’il dure très longtemps—peut vous causer toutes sortes de problèmes. Il peut faire en sorte que vous aimiez moins votre travail. Il peut vous distraire de votre travail d’une façon qui vous rend moins bon dans votre travail. Il peut vous rendre anxieux. Il peut vous amener à vous automédicamenter avec des drogues ou de l’alcool. Vous pouvez finir par vous sentir trahi, soupçonneux et cynique à l’égard des gens. Et si votre travail vous oblige à faire semblant d’être d’accord avec le harcèlement (par exemple, si vous êtes obligé de rire des « blagues » que font les gens, ou de supporter des insultes, ou d’être touché, ou de vous faire faire des avances à répétition, ou de vous faire demander des questions personnelles)—eh bien, cela peut vraiment vous épuiser.

C’est aussi injuste. Vous méritez un emploi sans harcèlement. Vous ne devriez pas avoir à juste prendre sur vous et à essayer de faire face à la situation tout seul.

Rester au travail, c’est ce que les gens font si le harcèlement semble trop léger pour que ça vaille la peine de quitter le travail ou de signaler, ou si l’emploi est à court terme et qu’ils partent bientôt de toute façon.

Les gens le font aussi s’ils ont l’impression qu’ils n’ont pas le choix. S’ils ne croient pas que le signalement donnera quelque chose de bon, et s’ils ne veulent pas se trouver un autre emploi, ou s’ils ne peuvent pas le faire—eh bien, dans ces circonstances, les gens essaieront souvent de rester et de se débrouiller avec leur emploi actuel.

Pour certaines personnes, ça fonctionne bien.

Mais c’est risqué. Certaines personnes le font, puis se rendent compte des années, ou même des décennies plus tard, que les effets cumulatifs du harcèlement nuisaient vraiment à leur santé mentale et à leur bonheur—beaucoup plus qu’elles ne s’en rendaient compte à l’époque. Bon nombre d’entre elles finissent par décider de démissionner ou de porter plainte, et certaines auraient aimé le faire plus tôt.

Option 2: Signaler le harcèlement

Nous utilisons le mot « signaler » ici pour désigner une plainte officielle. Le harcèlement sexuel au travail est illégal, et si vous portez plainte à une personne en position d’autorité, elle est censée faire cesser le harcèlement.

Selon la situation, il y a de nombreuses façons de porter plainte. Vous pouvez vous adresser à la police. Vous pouvez faire une plainte officielle à votre employeur. Vous pouvez vous plaindre à votre syndicat. Vous pouvez vous plaindre à un organisme de défense des droits de la personne. Vous pouvez traîner votre employeur devant les tribunaux. Vous pouvez rendre l’affaire publique.

Pourquoi signaler?

En théorie, c’est la chose la plus évidente à faire. Vous devriez être en mesure de signaler le harcèlement, et quelqu’un devrait intervenir et faire cesser le harcèlement.

Pourquoi ne pas le signaler?

Parce que souvent, ça ne fonctionne juste pas de la manière dont ça devrait, et ça peut en fait créer de nouveaux problèmes encore pires pour vous.

Si vous avez un bon employeur, le signalement peut très bien fonctionner. Vous le dites à quelqu’un, il fait cesser le harcèlement, et c’est tout.

Mais ce n’est pas ce qui se passe habituellement.

Souvent, ce qui arrive en réalité, c’est que vous portez plainte et que vous finissez par être étiqueté comme un fauteur de trouble ou un problème à cause de ça. Les gens à votre travail réagissent comme si le vrai problème n’était pas le harcèlement, mais vous, la personne qui le signale. (Ouais, on le sait. Ça fait chier.) Vous finissez par être puni. Votre employeur commence à mal vous traiter ou vous congédie.

Certaines personnes, si elles ne sont pas satisfaites de la façon dont leur employeur a géré leur plainte, iront plus loin—par exemple, en faisant une plainte auprès d’un organisme des droits de la personne ou en traînant leur employeur devant les tribunaux. Ce sont des processus chers et longs, et les chercheurs disent qu’ils peuvent être très difficiles pour votre santé mentale.

Qui signale?

Deux sortes de personnes. Les gens qui croient que leur employeur gérera bien leur plainte. Et les gens qui croient que le harcèlement est tellement grave qu’ils doivent le signaler, même s’ils pensent qu’il ne sera pas bien géré.

C’est vraiment pas beaucoup de gens.

Des chercheurs ont mené des centaines d’études et de sondages au Canada et dans d’autres pays depuis les années 1970, et ils ont tous constaté la même chose: la plupart des cas de harcèlement sexuel au travail ne sont jamais officiellement signalés. Ç’a toujours été vrai, et c’est encore vrai aujourd’hui, même après #MeToo.

Les gens qui signalent ont tendance à être plus âgés. Même si le harcèlement est plus fréquent dans la vingtaine et au début de la trentaine, les données américaines révèlent que l’âge moyen d’une personne qui signale est de 47 ans. Certains chercheurs pensent que c’est parce que les personnes plus âgées sont plus susceptibles de savoir comment signaler un incident ou d’être dans une situation où elles pensent qu’elles peuvent signaler sans être punies. D’autres pensent que c’est parce que les personnes plus âgées sont juste plus tannées et écoeurées parce qu’elles subissent du harcèlement depuis vraiment longtemps.

Les chercheurs disent que les gens qui signalent le harcèlement—et surtout ceux qui le font publiquement—ont tendance à le faire pour des raisons morales. Ils sont furieux. Ils ne pensent pas nécessairement que le fait de signaler le harcèlement sera utile. Ils ont juste l’impression qu’ils n’ont pas le choix sur le plan moral.

Option 3: Quittez votre emploi

Beaucoup de gens finissent par quitter leur emploi pour échapper au harcèlement. Une étude a révélé que, deux ans après avoir été harcelées, quatre personnes sur cinq travaillaient ailleurs.

Certaines personnes quittent carrément leur industrie. Si vous travaillez dans un domaine où il y a beaucoup de harcèlement—comme l’hôtellerie, ou dans un milieu majoritairement masculin comme la police, la construction ou le développement de logiciels—eh bien, vous voudrez peut-être juste sortir de là. Vous pourriez avoir l’impression que vous seriez mieux dans une industrie où vous n’avez pas à faire constamment face à du harcèlement.

Pourquoi quitter votre emploi?

Parce que ça fonctionne. Quitter votre emploi est la façon la plus rapide et la plus efficace de mettre fin au harcèlement. Ça vous éloigne du harceleur et d’un milieu de travail malsain. Vous pourriez vous retrouver dans un nouvel emploi—ou même dans une toute nouvelle carrière—où vous ne serez plus harcelé.

Pourquoi ne pas quitter votre emploi?

Parce que vous ne devriez pas avoir à le faire. Vous devriez pouvoir choisir votre travail en fonction d’autres raisons, comme les emplois disponibles, ce dans quoi vous êtes bon et ce que vous aimez faire. Vous ne devriez pas avoir à choisir votre travail en fonction de la probabilité que vous soyez harcelé en le faisant.

Autre mauvais côté au fait de démissionner: ça peut être étonnamment mauvais pour vous sur le plan financier. Vous vous souvenez de l’étude qui disait qu’il était courant que les gens aient un nouvel emploi après avoir été harcelés? Elle a constaté que, dans leurs nouveaux emplois, tous ces gens gagnaient moins d’argent.

Qui quitte son emploi?

Des gens qui ne sont pas très attachés à leur emploi actuel et qui peuvent facilement en trouver un autre. Des gens qui ont été harcelés pendant longtemps, ou qui vivent du harcèlement très grave, et qui n’arrivent pas à trouver un moyen d’y mettre fin. Les gens qui ne veulent pas signaler ce qui se passe parce qu’ils ne font pas confiance à leur employeur pour bien gérer la situation.


Alors, c’est tout. Ce sont vos options.

Nous tenons à le répéter: nous croyons que vous allez bien gérer ça. Vous vous connaissez et vous connaissez votre situation. Vous pouvez vous faire confiance pour gérer la situation de la façon qui vous convient le mieux.

Nous voulons vous dire une dernière chose: parfois, lorsque nous avons parlé avec des gens, ils nous ont dit qu’ils se sentaient coupables par rapport à la manière dont ils avaient géré le fait d’être harcelés. Ils avaient l’impression d’avoir fait le bon choix pour eux, mais ils se sentaient mal de ne pas avoir fait quelque chose de « courageux » ou qui aurait aidé d’autres personnes. Certaines personnes ont dit qu’elles avaient ressenti de la pression pour « se défendre » et « contre-attaquer », et elles se sentaient mal de ne pas l’avoir fait.

Si vous pensez de cette façon, nous vous supplions, s’il vous plaît, de lâcher prise.

Tous les choix sont courageux. Chaque décision est honorable.

Si vous avez besoin de la permission d’étrangers sur Internet pour vous dire que c’est correct de faire ce qui est bon pour vous, nous sommes ici pour vous donner cette permission avec enthousiasme.

Nous vous encourageons à vous concentrer sur vos propres besoins, intérêts, espoirs, rêves et objectifs.

Nous vous encourageons à prendre la meilleure décision pour vous.


Le Canada a beaucoup de lois visant à protéger les personnes qui subissent du harcèlement sexuel au travail. Pour savoir lesquelles s’appliquent à vous, vous devez savoir si vous êtes un travailleur sous réglementation provinciale ou fédérale.

La grande majorité des travailleurs au Canada—environ 93 %—sont couverts par les lois provinciales. Ces personnes sont protégées par les lois sur l’emploi et les droits de la personne de la province ou du territoire où elles travaillent. La plupart des gens sont réglementés par le gouvernement provincial parce que tout le monde est réglementé par le gouvernement provincial par défaut, à moins que son industrie n’ait été officiellement désignée comme fédérale.

Environ 7 % des Canadiens travaillent dans des industries sous réglementation fédérale. Ces personnes sont protégées par le Code canadien du travail et la Loi canadienne sur les droits de la personne. Certaines personnes pensent que le Code canadien du travail et la Loi canadienne sur les droits de la personne couvrent tout le monde au pays, mais ce n’est pas vrai. Ils ne couvrent que les personnes qui travaillent dans des industries sous réglementation fédérale.

Quelles sont les industries sous réglementation fédérale?

Il y a deux catégories de milieux de travail qui sont sous réglementation fédérale—les secteurs privés et les secteurs publics.

Les secteurs privés sous réglementation fédérale sont:

  • les banques, incluant les banques étrangères autorisées
  • les aéroports, le transport aérien (ex.: Air Canada, WestJet)
  • le transport interprovincial et international (ex.: les chemins de fer, les entreprises de camionnage, la navigation maritime, les autobus interprovinciaux)
  • les pêches
  • les compagnies de téléphonie, les systèmes de télédistribution et les entreprises de télégraphie
  • les entreprises de télédiffusion et de radiodiffusion
  • les entreprises d’extraction et de transformation de l’uranium
  • les élévateurs à grains
  • les conseils de bande des Premières Nations (incluant certains services communautaires dans les réserves)
  • les sociétés d’État (ex.: Postes Canada, la Monnaie royale canadienne)
  • les entreprises du secteur privé et les municipalités au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut

Les secteurs publics sous réglementation fédérale sont:

  • la fonction publique fédérale
  • le Parlement (Sénat, Chambre des communes)

Si vous travaillez dans l’un de ces secteurs, vous êtes probablement un travailleur sous réglementation fédérale. Si vous n’êtes pas certain, vous pouvez communiquer avec le Programme du travail du gouvernement fédéral.

Quelles lois s’appliquent aux travailleurs sous réglementation fédérale?

Le Code canadien du travail

Le Code canadien du travail couvre tous les milieux de travail sous réglementation fédérale. Il énonce les lois fédérales sur le travail et définit les droits et les responsabilités des travailleurs et des employeurs dans les milieux de travail sous réglementation fédérale. Les lois fédérales sur le travail s’appliquent à tous les employeurs et lieux de travail qui relèvent de la responsabilité du gouvernement fédéral.

La partie II du Code canadien du travail, Santé et sécurité au travail, traite du harcèlement et de la violence au travail. Le Code définit le harcèlement et la violence en milieu de travail comme suit: « Tout acte, comportement ou propos, notamment de nature sexuelle, qui pourrait vraisemblablement offenser ou humilier un employé ou lui causer toute autre blessure ou maladie, physique ou psychologique, y compris tout acte, comportement ou propos réglementaire. »

Cette définition comprend le harcèlement sexuel, la violence sexuelle et la violence familiale au travail.

Loi canadienne sur les droits de la personne

La Loi canadienne sur les droits de la personne protège les personnes qui occupent un emploi ou qui obtiennent des services dans des milieux de travail relevant du gouvernement fédéral contre la discrimination. Ces milieux de travail sont:

  • le gouvernement fédéral
  • les gouvernements des Premières Nations
  • les secteurs privés sous réglementation fédérale

En vertu de la Loi canadienne sur les droits de la personne, il est illégal pour un fournisseur de services ou un employeur fédéral de faire de la discrimination pour les motifs suivants:

  • la race
  • l’origine nationale ou ethnique
  • la couleur
  • la religion
  • l’âge
  • le sexe
  • l’orientation sexuelle
  • l’identité ou l’expression de genre
  • l’état matrimonial
  • la situation familiale
  • les caractéristiques génétiques
  • l’incapacité
  • avoir été gracié à la suite d’une condamnation pénale

Attention

Ceci n’est pas un avis juridique! Ce que vous obtenez ici, ce sont juste des renseignements juridiques généraux. Ils ne remplacent pas les conseils d’un avocat au sujet de votre situation en particulier. Si vous avez besoin d’un avis juridique, nous vous encourageons à trouver un avocat qui pourra vous aider.

La plupart des gens ne le font pas. En fait, très peu de gens le font.

Pourquoi?

C’est un processus long et lent. Si vous embauchez un avocat pour vous aider, ce sera cher, et si vous ne le faites pas, vous devrez faire beaucoup de travail vous-même.

Et le résultat n’est parfois pas très satisfaisant.

Certaines personnes espèrent qu’à la fin du processus, on leur dira que oui, elles ont été harcelées et que ça n’aurait pas dû arriver. Mais c’est rarement ce qui arrive. La majorité des plaintes ne se rendent jamais jusqu’à une décision finale. Le reste des plaintes sont réglées par médiation ou rejetées, abandonnées ou retirées.

Alors pourquoi les gens décident de déposer une plainte?

Certaines personnes veulent se présenter devant la cour et dévoiler la vérité au public. Même si leurs chances de gagner sont faibles.

Si c’est ce que vous voulez, le processus des droits de la personne pourrait être un bon choix.   

Le processus peut être plus court que celui d’un tribunal civil—habituellement environ un an—alors que les cas devant un tribunal civil peuvent prendre plusieurs années. Vous avez le droit de vous représenter vous-même, ce qui signifie que vous n’avez pas à payer pour un avocat. Et c’est un processus un peu moins antagoniste que celui d’un tribunal civil.

La Commission canadienne des droits de la personne, le Tribunal canadien des droits de la personne, et ce qu’ils font

La première étape consiste à déterminer si la Commission canadienne des droits de la personne est le bon endroit par où commencer, ou si vous devriez plutôt vous adresser à l’organisme des droits de la personne de l’endroit où vous vivez. La Commission canadienne des droits de la personne gère uniquement les affaires qui se produisent dans les milieux de travail sous réglementation fédérale. Consultez Suis-je un travailleur sous réglementation fédérale? (Et pourquoi c’est important). Tous les autres milieux de travail sont gérés par la commission ou le tribunal de votre province ou votre territoire.

Certaines industries et certains milieux de travail sont couverts par les lois fédérales et d’autres par les lois provinciales ou territoriales—c’est vrai pour les droits de la personne comme pour les normes en matière d’emploi et les codes du travail. Certaines personnes croient qu’elles peuvent choisir entre les deux, ou qu’il est possible de faire appel de la décision de la commission provinciale auprès de la commission fédérale—ce n’est pas comme ça que ça fonctionne.

La Commission canadienne des droits de la personne est l’organisme auprès duquel vous pouvez déposer une plainte officielle pour signaler que vous avez été harcelé sexuellement. La Commission aide les gens à régler leurs affaires par la médiation ou elle examine le cas et le renvoie au Tribunal canadien des droits de la personne pour une audience. Si votre cause est portée devant le Tribunal canadien des droits de la personne, l’audience sera moins formelle qu’elle ne le serait devant un tribunal civil.

La Commission gère les cas de discrimination. L’une des lois qui vous protègent contre la discrimination est la Loi canadienne sur les droits de la personne. Selon la Loi, le harcèlement sexuel est de la discrimination basée sur le sexe.

Le travail de la Commission est de résoudre les plaintes. Si votre plainte relève de sa compétence, elle l’acceptera. Elle vous encouragera ensuite à résoudre votre plainte à travers la mediation. Si ça ne fonctionne pas, la Commission recommandera la tenue d’une audience devant le Tribunal, durant laquelle les deux parties auront la chance de raconter leur histoire, et le Tribunal décidera si vous avez été harcelé sexuellement ou non. Si le Tribunal décide que vous avez été harcelé sexuellement, il pourrait ordonner à l’autre partie de fournir une quelconque réparation. 

La Commission et le Tribunal sont deux entités distinctes qui sont indépendantes l’une de l’autre. Vous devez commencer par vous adresser à la Commission.


[AC1] This word will change depending of the name of the province or territory that follows. I already sent you a list for that but if you need help, juste let me know.

À propos de la Commission canadienne des droits de la personne

  • En 2021, la Commission a accepté environ 850 plaintes de la part de personnes affirmant avoir subi de la discrimination ou avoir été harcelées au travail ou en recevant les services d’une société d’État ou d’un organisme gouvernemental sous réglementation fédérale.
  • Dix-sept pour cent des plaintes reçues par la Commission sont liées à de la discrimination basée sur le sexe, l’orientation sexuelle ou l’expression de genre.
  • De toutes les plaintes, 36 % ont été réglées à l’étape de la médiation, 9 % ont été rejetées et 16 % ont été renvoyées au Tribunal pour une audience. Le reste des plaintes n’ont pas fait l’objet d’une décision en vertu de la Loi canadienne sur les droits de la personne, soit parce que l’affaire a été réglée à l’aide d’un grief ou du Code canadien du travail, soit parce que le code des droits de la personne applicable était en fait celui de la province ou du territoire.
  • Lorsque la Commission détermine qu’une personne a fait l’objet de discrimination ou a été harcelée, elle peut parfois lui accorder un montant d’argent à titre d’indemnisation pour les pertes financières, et les torts et l’atteinte à la dignité qu’elle a subis.
  • Source: Rapport annuel 2021 de la Commission canadienne des droits de la personne

Pourquoi envisager de déposer une plainte auprès de la Commission

Si vous décidez de déposer une plainte auprès de la Commission, voici quelques avantages que vous pourriez tirer du processus:

  • C’est une occasion de dire au harceleur que ce qu’il a fait est inacceptable.
  • Vous pourriez récupérer l’argent que vous avez perdu en raison du harcèlement—vous n’avez peut-être pas pu obtenir un projet spécial ou une promotion, ou vous avez peut-être été congédié.
  • Vous pourriez récupérer votre emploi ou obtenir une référence pour un nouvel emploi.
  • Vous pourriez demander que votre employeur apporte des changements à votre milieu de travail qui toucheront tout le monde et pas seulement vous, comme améliorer les politiques et les formations liées au harcèlement sexuel.
  • C’est possible d’obtenir un certain montant d’argent en reconnaissance du tort que vous avez subi sur le plan émotionnel à la suite du harcèlement.

Avantages et inconvénient de déposer une plainte auprès de la Commission

Pros

  • La Commission possède de l’expertise en matière de harcèlement. Tout ce qu’elle fait, c’est gérer des plaintes pour discrimination, incluant le harcèlement.
  • Le Tribunal a le pouvoir de dire que oui, vous avez été harcelé, et que ce qui vous est arrivé était inacceptable.
  • Le Tribunal peut ordonner toutes sortes de réparations. Il peut vous accorder de l’argent. Si vous avez été congédié ou forcé de quitter votre emploi en raison du harcèlement, le Tribunal peut ordonner à votre employeur de vous redonner votre emploi. Il peut ordonner à votre employeur de retirer la personne qui vous a harcelée de votre milieu de travail. Il peut ordonner à votre employeur de faire un don à un organisme de bienfaisance, ou d’offrir une formation contre le harcèlement.
  • Le processus de la Commission pourrait être plus rapide que bien d’autres processus judiciaires. Le processus de la Commission prend généralement un an, du début à la fin, alors que les autres processus judiciaires peuvent prendre plusieurs années.

Cons

  • Même si vous pouvez techniquement vous représenter vous-même durant le processus de la Commission, vos chances de réussite seront plus élevées si vous avez un avocat. Et l’autre partie aura probablement un avocat—environ 90 % des intimés embauchent un avocat pour les représenter.
  • Même s’il est moins complexe que d’autres processus judiciaires, le processus de la Commission demeure difficile. Il y a beaucoup de paperasse à remplir, beaucoup de dates limites à retenir et beaucoup de règles à suivre.
  • Très peu de gens finissent par se faire dire par la Commission qu’ils ont été harcelés et que ce qui leur est arrivé était inacceptable. Les données de la Commission indiquent que, de toutes les causes soumises au processus de la Commission, seulement 16 % environ sont renvoyées au Tribunal pour une audience. La majorité des plaintes sont réglées par médiation ou d’autres processus judiciaires, comme un grief ou une commission des relations du travail.
  • Vous pourriez ne pas être en mesure de porter votre cause devant d’autres instances. Vous pouvez néanmoins déposer une plainte pendant que vous réfléchissez au processus que vous voulez utiliser.
  • Même si la Commission vous accorde de l’argent ou d’autres choses, ça ne veut pas dire que vous les obtiendrez. Il peut être difficile de forcer votre employeur ou le harceleur à donner tout ce que la Commission ou le Tribunal a ordonné ou ce sur quoi vous vous êtes mis d’accord durant la médiation.
  • Comme dans tout autre processus judiciaire, vos adversaires essaieront de miner votre crédibilité et de vous faire mal paraître. Vous pourriez finir par avoir l’impression qu’on ne vous croit pas et qu’on ne vous soutient pas.
  • Certains psychologues estiment que c’est une mauvaise idée pour les personnes qui ont subi du harcèlement sexuel de se lancer dans un processus judiciaire, quel qu’il soit. Ils disent que les processus judiciaires peuvent ralentir votre capacité à guérir émotionnellement par rapport à ce qui vous est arrivé parce qu’ils vous forcent à vous concentrer sur le passé. Ces experts estiment qu’il peut être plus sain pour les personnes qui ont vécu du harcèlement de laisser le passé derrière elles afin de se concentrer sur leur présent et leur futur.

La Commission acceptera-t-elle ma demande?

  • Vous avez un an à compter du moment où le harcèlement s’est produit pour déposer une requête auprès de la Commission. Si le harcèlement s’est produit plus d’une fois, la date limite est d’un an à partir du dernier incident de harcèlement. Dans certaines situations, la Commission acceptera les requêtes tardives si vous pouvez prouver que le retard était de bonne foi et que la requête tardive ne causera pas de tort important à l’intimé.
  • Vous pouvez présenter une demande à la Commission si le harcèlement s’est produit dans un milieu de travail sous réglementation fédérale. Consultez Suis-je un travailleur sous réglementation fédérale? (Et pourquoi c’est important).
  • Une fois votre requête déposée, la Commission peut décider que le harcèlement auquel vous avez fait face n’est pas lié à un motif de discrimination reconnu par la Loi. Dans ce cas, votre demande ne sera pas examinée.
  • Si vous avez déjà entamé un processus auprès d’un tribunal civil, la Commission n’examinera probablement pas votre requête. Il y a quelques exceptions à cette règle: si vous retirez votre requête auprès du tribunal civil ou si votre cause au civil concerne une autre question que celles incluses dans votre requête à la Commission. Par exemple, si la cause au civil ne concerne qu’un salaire impayé.  
  • Votre demande peut être interrompue ou repoussée si vous êtes déjà engagé dans un processus avec le Service fédéral d’indemnisation des accidentés du travail. Consultez Devriez-vous présenter une demande d’indemnisation des travailleurs?
  • Même si vous avez un dossier ouvert auprès d’une autre instance, vous n’avez tout de même qu’un an après le dernier incident pour déposer une plainte auprès de la Commission.
  • Si vous gagnez votre autre cause, la Commission pourrait décider de ne pas examiner votre plainte. Si vous perdez votre cause et que vous estimez que l’autre processus n’abordait pas les mêmes questions relatives aux droits de la personne, vous pouvez expliquer votre point de vue à la Commission. Elle décidera alors si la question a été réglée ou non.
  • Vous pouvez déposer une plainte contre toute personne qui vous harcèle sexuellement au travail—votre employeur, un collègue, un superviseur, un client ou un entrepreneur. Dans votre plainte, vous pouvez aussi inclure le nom de l’entreprise ou de l’organisation pour laquelle vous travaillez ou travailliez. Même si votre employeur ne vous a pas harcelé, il est responsable de vous protéger contre le harcèlement sexuel et les environnements qui permettent le harcèlement. Consultez Comment signaler le harcèlement sexuel à votre employeur.
Attention

Il est très commun que la Commission rejette les plaintes. Votre plainte pourrait être rejetée parce qu’elle a été déposée trop tard, parce qu’elle dépasse la compétence de la Commission, parce qu’elle est déjà traitée par une autre instance, ou parce que la Commission estime que vous n’avez pas de chance raisonnable de gagner. C’est important de faire attention lorsque vous déposez votre plainte afin d’éviter qu’elle ne soit simplement rejetée.

Qui fait quoi

Plaignant

Lorsque vous déposez une plainte auprès de la Commission, vous êtes le plaignant. Ça signifie que vous êtes la personne qui dépose une plainte affirmant qu’elle a été harcelée sexuellement.

Intimé

L’intimé peut être toute personne qui vous harcèle ou qui vous a harcelé au travail—votre boss, un collègue, un client ou même un entrepreneur. Vous pouvez déposer une requête à la fois contre la personne qui vous a harcelé et contre votre employeur pour ne pas vous avoir protégé. Ça peut être une décision difficile à prendre, surtout si vous avez l’impression que votre cause concerne moins l’incapacité de votre milieu de travail à vous protéger et plus le harceleur.

Représentant

L’intimé et vous-même avez le droit d’être représentés par un avocat tout au long du processus de la Commission. Il peut s’agir d’un avocat, ou de toute autre personne de votre choix. Cette personne est appelée « représentant ». Si vous êtes représenté par un avocat, la Commission communiquera généralement seulement avec lui, et ce sera sa responsabilité de vous garder informé.

Agent des droits de la personne

Un agent des droits de la personne communiquera avec vous à différentes étapes du processus pour vous demander de la documentation et vous informer au sujet des étapes à venir. Si votre affaire n’est pas réglée lors de la médiation, un agent des droits de la personne l’évaluera en vue de déterminer si elle relève de la Loi, et il pourrait la renvoyer pour audience.

Médiateur

Si vous acceptez de passer par la médiation, la Commission vous attribuera un médiateur. Le travail du médiateur est d’expliquer le processus de médiation à vous et à l’intimé, d’écouter vos histoires et d’essayer de vous aider à conclure une entente. Il est censé se comporter de façon neutre: il n’est pas censé prendre parti, ou favoriser vous ou l’intimé. Il peut vous expliquer pourquoi votre cause est faible ou solide, mais il ne peut pas prendre de décision à savoir si votre plainte est justifiée ou non. Son but est d’essayer d’arriver à une solution sur laquelle les deux parties peuvent s’entendre afin d’éviter que votre cause ne fasse l’objet d’une audience.

Commissaire

Au fil du processus, vous pourriez rencontrer un commissaire, que l’on appelle aussi parfois « arbitre », « médiateur » ou « décideur ». Il n’y a pas qu’un commissaire—il y en a beaucoup. Leur travail est d’agir comme décideurs lors des audiences (si vous vous rendez jusque-là).

Ce que vous aurez à prouver

  • C’est vous, le plaignant, qui devez prouver qu’il y a suffisamment d’éléments de preuve pour tenir une audience. Une fois que la Commission aura accepté d’entendre votre cause, vous aurez à la convaincre qu’il y a plus que 50 % de chances que ce qui vous est arrivé constitue du harcèlement sexuel en vertu de la Loi. C’est ce qu’on appelle le fardeau de la preuve selon la « prépondérance des probabilités ». Le Commission s’appuiera sur la norme de la « personne raisonnable » pour déterminer si le harceleur aurait dû savoir que son comportement n’était pas le bienvenu. Cette norme consiste à examiner la situation selon ce qu’une personne raisonnable dans votre position aurait pensé et selon ce qu’une personne raisonnable dans la position du harceleur aurait pensé.
  • Vous aurez l’occasion de raconter votre histoire—ou de témoigner—de soumettre des documents et d’appeler des témoins afin de prouver votre cause. Mais la Commission sait que dans les cas de harcèlement sexuel, les incidents se produisent souvent en secret. Alors, c’est très possible que vous soyez le seul témoin. Par ailleurs, lorsque vous êtes harcelé sexuellement, conserver des documents n’est pas nécessairement la première chose qui vous vient à l’esprit. Vous pourriez avoir à prouver votre cas principalement en racontant votre histoire durant l’audience et en expliquant ce qui s’est passé.
  • Habituellement, il faut plus d’un incident pour qu’il s’agisse de harcèlement. Mais parfois, un incident est si grave qu’il correspond à la définition de harcèlement sexuel. Souvenez-vous que le fait que vous n’ayez pas dit « non » ou « arrête » ne signifie pas que ce que l’intimé a fait n’était pas du harcèlement sexuel. Selon la Loi, le harceleur doit savoir ou aurait raisonnablement dû savoir que son comportement n’était pas le bienvenu. De nombreuses raisons peuvent expliquer pourquoi vous pourriez ne pas vous être senti à l’aise de protester lorsque le harcèlement s’est produit, comme un rapport de pouvoir inégal entre vous et votre boss, ou la crainte d’être puni si vous aviez dit quelque chose à un client important.
  • Il y a parfois des cas où il est plus facile de déterminer si l’intimé savait ou aurait raisonnablement dû savoir que son comportement n’était pas le bienvenu. Par exemple, les employeurs devraient savoir que les commentaires sexuels au sujet du corps de quelqu’un ne sont pas les bienvenus. Dans d’autres cas, ça peut être moins évident. Par exemple, une situation où un collègue vous invite à sortir (sans qu’il y ait de menaces ou qu’il vous promette quelque chose en échange) ne serait probablement pas considérée comme un cas de harcèlement sexuel. Mais si votre boss vous invite à sortir, vous pourriez craindre d’être puni si vous ne dites pas oui.  

Autres considérations importantes

  • Les audiences devant un tribunal sont normalement publiques. Dans la plupart des cas, les renseignements personnels au sujet des causes et de leurs parties pourraient être accessibles au public et consultables dans des bases de données publiques sur Internet. Occasionnellement, la Commission permet aux parties de demander une interdiction de publication, une ordonnance que peut prendre la Commission pour interdire à l’intimé ou à une autre personne de publier votre nom ou certains détails en lien avec votre cause. Parlez avec la Commission de vos inquiétudes relatives à la vie privée dès le début du processus.
  • Lorsque la Commission rédige et publie une décision, cette dernière inclut normalement le nom complet des parties. Mais elle ne publiera que les initiales des parties âgées de moins de 18 ans. Si vous ne voulez pas que votre nom complet soit publié et que vous pouvez fournir une bonne raison pour ça, vous pouvez demander à la Commission de n’utiliser que vos initiales dans la décision publiée. C’est ce qu’on appelle « l’anonymisation ». Vous pouvez demander l’anonymisation de la décision à tout moment après avoir déposé votre demande. Cette décision sera prise au cas par cas.
  • Si vous avez besoin que des changements soient apportés au processus du Tribunal afin de vous aider à y participer, demandez-les en avance ou dès que possible. Vous pouvez demander aux agents des droits de la personne des mesures d’adaptation pour vous permettre de participer pleinement. La Commission fournit fréquemment des mesures d’adaptation en raison d’un handicap ou pour des motifs religieux. Vous pourriez avoir à fournir des renseignements supplémentaires, comme des documents médicaux. Le formulaire de plainte—le premier formulaire que vous aurez à remplir—demande si vous avez besoin de mesures d’adaptation.

Résultats possibles

La Loi canadienne sur les droits de la personne énumère les réparations que le Tribunal peut ordonner à la fin d’une cause pour harcèlement sexuel si vous gagnez. De nombreux facteurs affectent le type et le montant des réparations que vous recevrez. Un de ces facteurs pourrait être votre degré de vulnérabilité et l’importance du déséquilibre des pouvoirs entre vous et le harceleur. Il y a deux catégories de réparations.

Indemnités financières

  • Les dommages-intérêts généraux servent à vous indemniser lorsqu’il y a perte ou atteinte relativement à votre dignité, à vos sentiments et à votre respect de soi.
  • Les dommages-intérêts spéciaux servent à vous indemniser pour les pertes de salaire, ou pour les choses que vous avez eu à vous payer en raison du harcèlement, comme une thérapie. Les dommages-intérêts spéciaux peuvent comprendre des coûts que vous continuerez à avoir, comme les coûts de vos futurs rendez-vous avec un thérapeute.
  • Jusqu’à 20 000 $ peuvent vous être accordés pour la douleur et la souffrance que vous avez vécues.

Indemnités non financières

  • Les réparations de conformité future, ou d’intérêt public, peuvent être des choses comme la modification des politiques de votre milieu de travail. Vous pourriez, par exemple, demander que le harceleur suive une formation concernant les politiques sur le harcèlement sexuel.
  • Les indemnités non financières peuvent également comprendre des choses comme exiger que votre employeur vous donne une lettre de recommandation, ou qu’il fasse ce qu’il faut pour vous retrouver un emploi, au même lieu de travail ou dans un autre. Elles pourraient même comprendre le transfert de votre harceleur à un autre service.

Lorsque vous remplissez votre demande, vous pouvez fournir la liste des réparations que vous aimeriez obtenir dans chacune de ces catégories, incluant le montant total d’argent que, selon vous, vous devriez recevoir. Gardez à l’esprit que le Tribunal examinera le type de mesures que vous avez prises en vue de réduire les pertes causées par le harcèlement. C’est ce qu’on appelle des mesures d’atténuation. Si vous n’avez pas pris de mesures pour limiter vos pertes financières, par exemple en cherchant un nouvel emploi après avoir été congédié, le Tribunal pourrait réduire le montant d’argent qu’il vous accordera pour vos pertes de revenu.

Si vous voulez en apprendre davantage sur le genre de réparations que le Tribunal a ordonnées par le passé dans des causes semblables à la vôtre, vous pouvez chercher des décisions liées au harcèlement sexuel et lire la version intégrale de ces décisions sur CanLII, une base de données gratuite consacrée aux décisions judiciaires au Canada. Découvrez comment effectuer des recherches et consulter des décisions sur CanLII en cliquant ici.

Lors de la médiation, l’intimé et vous pourriez vous entendre sur n’importe quelle des réparations mentionnées ci-dessus—et même plus. Lors d’une audience, le décideur peut seulement ordonner des réparations prévues par la Loi. Dans le cas d’une médiation, une entente peut comporter n’importe quelles conditions ou réparations sur lesquelles vous et l’intimé vous êtes entendus. Toutefois, le médiateur essaiera habituellement d’aider les partis à décider des réparations en expliquant ce que le Tribunal peut faire et la décision à laquelle il arriverait probablement si une audience était tenue. Apprenez-en plus sur les processus de médiation et d’audience en lisant ce qui suit plus bas.

Le processus de la Commission, étape par étape

Attention

Le processus de la Commission est complexe et nous ne présenterons pas chaque étape ici. Vous pouvez trouver des renseignements détaillés au sujet de la procédure complète sur le site Web de la Commission.

Ici, nous vous fournissons les points saillants afin de vous aider à décider si faire une plainte est le bon choix pour vous

S’il est théoriquement possible d’aller de l’avant avec une plainte en se représentant soi-même, il s’agit d’une tâche très longue et ardue qui peut avoir des répercussions sur votre santé mentale. Vos chances de réussite sont beaucoup plus élevées avec de l’aide juridique.

Vous pourriez être en mesure d’obtenir de l’aide gratuitement. Voici quelques endroits qui offrent des services juridiques gratuits ou à coûts réduits:

  • Le personnel de la Commission fournit gratuitement de l’aide et du soutien aux gens tout au long du processus. Le niveau d’aide que le personnel de la Commission pourra vous fournir est décidé au cas par cas.          
  • Chaque province et territoire a des services d’éducation et de soutien en lien avec le harcèlement sexuel. Parfois, ces programmes offrent du soutien aux personnes qui présentent une demande juridique. Parfois, ils peuvent vous recommander des avocats locaux qui ont de l’expérience avec le processus.
  • Les cliniques d’aide juridique ou les avocats de l’aide juridique pourraient être en mesure de vous aider avec votre plainte auprès de la Commission canadienne des droits de la personne, incluant les plaintes liées au harcèlement sexuel en milieu de travail (resources link). L’aide juridique est seulement offerte aux personnes à faible revenu.
  • Les avocats pro bono peuvent vous aider à déterminer quels sont vos enjeux sur le plan légal, et à rédiger les lettres et les documents juridiques de base. Cherchez l’organisation d’avocats pro bono de votre province ou de votre territoire (resources link).
  • JusticeNet est un organisme sans but lucratif pour les personnes dont le revenu est trop élevé pour se qualifier pour l’aide juridique, mais trop faible pour payer les honoraires d’avocat courants. Pour vous qualifier, vous devez avoir un revenu familial sous la barre des 90 000 $, et éprouver des difficultés financières. Les honoraires réduits des avocats participants varient selon la taille de votre famille et votre revenu.

Déposer une demande

Le formulaire de plainte est disponible sur le site Web de la Commission. Il y a un formulaire en ligne qui commence par cinq questions conçues pour vous aider à déterminer si la Loi canadienne sur les droits de la personne s’applique, ou si vous devriez plutôt déposer votre plainte dans votre province ou territoire. Vous pourrez ensuite entrer les réponses dans le formulaire de demande en ligne, ou télécharger le formulaire, l’imprimer, le remplir et l’envoyer par la poste. Vous pouvez également demander à la Commission de vous envoyer une copie du formulaire par la poste si vous avez de la difficulté à le télécharger ou si vous n’avez pas accès à une imprimante. Les formulaires sont disponibles en anglais et en français. Si vous avez besoin de formulaires adaptés ou si vous avez des questions au sujet d’autres langues, communiquez directement avec la Commission au 1 888 214-1090. Vous devez présenter votre plainte dans l’année suivant le dernier incident de harcèlement.

Après avoir déposé votre demande

Si vous déposez votre demande à l’aide du formulaire en ligne, vous recevrez un courriel de confirmation dans les 24 heures. La Commission communiquera ensuite avec vous dans les 20 jours afin de vous dire si elle peut accepter votre plainte. Elle expliquera alors les prochaines étapes.

ProcessusÀ quoi ça ressemble
La Commission accepte votre demande.La Commission enverra la demande à l’intimé, et ce dernier aura alors 30 jours pour y répondre en transmettant ce qu’on appelle une « défense ». Vous aurez également la chance de répondre à cette défense, ce qu’on appelle une « réplique ».
Si vous êtes ouvert à la médiation.En remplissant votre formulaire de plainte, vous aurez à répondre à une question vous demandant si vous êtes ouvert à passer par la médiation. Si les deux parties répondent oui à cette question, un agent des droits de la personne communiquera avec vous pour expliquer les étapes à suivre.
Évaluation du dossierSi vous ne souhaitez pas passer par la médiation, ou si la médiation échoue, l’agent des droits de la personne procédera à l’évaluation du dossier en posant des questions à vous et à l’intimé, et en passant en revue des documents. Vous recevrez une copie de cette évaluation dans les six mois.
Décision de la CommissionLes commissaires examineront le rapport et les réponses fournies par les parties. Ils prendront une décision qui pourrait indiquer que vous avez été harcelé ou inclure un renvoi au Tribunal des droits de la personne pour une audience officielle.
Après avoir déposé votre demande, vous décidez de la retirer.Si vous voulez retirer votre demande avant que l’intimé ait eu le temps d’y réagir, vous pouvez le faire. Votre dossier sera tout simplement fermé, et rien d’autre n’arrivera. Si l’intimé avait déjà fourni une défense et que votre dossier va de l’avant, les choses ne sont pas si simples. Plus vous avancez dans le processus, plus il devient difficile de retirer votre requête. Communiquez immédiatement avec la Commission.

La médiation

La médiation est le processus par lequel vous essayez de régler votre cas en arrivant à une entente avec l’intimé, qui doit aussi accepter de participer à la médiation. Ce processus ne vise pas à déterminer si vous avez été harcelé sexuellement en vertu de la Loi. C’est une façon d’encourager les parties à régler leur différend sans avoir à passer par une audience, durant laquelle une autre personne déterminera si la loi a été enfreinte. Ce processus est optionnel, mais il est fortement encouragé par la Commission. Gardez à l’esprit que si vous concluez une entente à l’étape de la médiation, ça signifie que votre affaire prendra fin et qu’elle n’ira pas en audience. La Commission ne rédigera pas de décision publique et mettra un terme à votre cause plus rapidement. Vous n’aurez pas à parler de ce qui vous est arrivé durant l’audience et vous n’aurez pas à répondre à des questions à ce sujet.

La Commission confiera votre cas à un médiateur de son choix. Les médiateurs sont des parties neutres qui ne se rangent d’aucun côté, que ce soit avant, pendant ou après le processus. Vous ou votre avocat pouvez fournir des renseignements ou des documents à un médiateur et lui demander de les tenir confidentiels vis-à-vis l’autre partie. Si vous et l’intimé arrivez à une entente pendant la médiation, vous aurez tous deux à signer une entente de règlement. L’entente de règlement comprendra toutes les choses sur lesquelles l’intimé et vous vous êtes entendus.

Après la médiation

Il se peut que votre employeur ou le harceleur ne respecte pas l’entente immédiatement après la médiation. Vous pouvez communiquer avec la Commission si le règlement n’est pas respecté. La Commission peut aider à faire respecter les changements dans les politiques et les formations au sein du milieu de travail. Vous pourriez avoir à envoyer une lettre de demande ou à aller devant un tribunal pour faire respecter la partie d’un règlement concernant le versement d’un montant d’argent.

L’audience

Vous avez déposé une demande auprès de la Commission, vous avez choisi de ne pas passer par la médiation, ou celle-ci a échoué, et la Commission a effectué son évaluation à l’issue de laquelle elle a décidé de renvoyer votre affaire au Tribunal pour une audience.

Le Tribunal canadien des droits de la personne est un organisme indépendant et distinct. Le registraire du Tribunal vous informera des étapes, de la date, de l’heure et de l’emplacement de votre audience. Le processus du Tribunal est complexe. Vous pouvez lire au sujet de ses procédures dans ce guide.

Le Tribunal peut tenir des audiences en personne, par écrit, par téléphone et par d’autres moyens électroniques, s’il le juge approprié.

Maintenant, c’est le temps de vous préparer, si vous n’avez pas d’avocat pour vous représenter. Essentiellement, vous voudrez préparer vos éléments de preuve et vos arguments.

Se préparer pour l’audience

Choses à faireChoses que vous pourriez vouloir faire
Se préparer pour la gestion de cas préalable à l’audience.
 
Suivre les étapes et fournir les documents demandés par le Tribunal.
Examiner les documents de l’intimé.
Déposer une liste des témoins auprès de l’intimé et du Tribunal.
 
Échéance: Le Tribunal vous informera de la date limite. Le respect des dates limites est crucial—soyez attentifs aux formulaires et aux dates.
Si un témoin refuse de se présenter, obtenir une assignation à témoigner signée de la part du Tribunal et l’envoyer au témoin en question.
Examiner l’ensemble des documents de l’intimé et des déclarations de ses témoins. Identifier les lacunes et les incohérences. Préparer des questions pour les contre-interrogatoires.
Informer tous vos témoins de la date, de l’heure et du lieu de l’audience, et déterminer comment vous vous rencontrerez et quand.
Dresser la liste des documents que vous avez à transmettre à l’autre partie, et l’envoyer à l’intimé.
 
Dresser la liste des documents pour lesquels vous voulez revendiquer un privilège, et l’envoyer à l’intimé.
 
Échéance: Le Tribunal vous informera de la date limite. Le respect des dates limites est crucial—soyez attentifs aux formulaires et aux dates.
Demander une ordonnance afin de demander à l’intimé de vous fournir des documents supplémentaires.
Répondre à la requête de l’intimé vous demandant de fournir vos documents privilégiés.
 
Échéance: Le Tribunal vous informera de la date limite. Le respect des dates limites est crucial—soyez attentifs aux formulaires et aux dates.

Assister à l’audience

Si votre audience se fait en personne, elle pourrait avoir lieu dans les bureaux du Tribunal ou à un autre endroit, comme la salle de réunion d’un hôtel. Les décideurs, c’est-à-dire les membres du Tribunal, sont parfois appelés « arbitres ».

Si vous n’avez pas déjà pris part à un processus de médiation, le Tribunal offrira probablement à vous et à l’intimé une dernière chance d’y avoir recours. Si vous êtes déjà passé au travers d’un processus de médiation sans succès ou si vous ne voulez pas faire ça, l’audience commencera. Les deux parties présenteront leur exposé préliminaire et leurs observations finales au sujet de l’affaire. La Commission sera également partie à l’affaire et pourrait avoir un avocat pour présenter ses arguments.

Le Tribunal recevra les documents et entendra les témoins, qui parleront de ce qu’ils savent au sujet de vos allégations de harcèlement sexuel.

À la fin de l’audience, le Tribunal examinera l’ensemble des éléments de preuve présentés par vous et l’intimé avant et pendant la tenue de l’audience. Il réservera probablement sa décision afin d’y réfléchir un moment et d’exposer ses motifs par écrit. Cette étape peut prendre plusieurs mois.

La décision

Le Tribunal vous enverra sa décision par la poste. Vous pouvez également la recevoir par courriel ou par fax. Si vous avez un avocat, votre avocat en obtiendra une copie. La décision sera également publiée sur CanLII.

Le Tribunal expliquera dans sa décision comment il a examiné les faits et comment il a interprété la loi en se basant sur la Loi canadienne sur les droits de la personne et les autres cas ayant fait l’objet d’une décision de la part du Tribunal. Il indiquera s’il donne raison à votre plainte ou non et si vous avez été harcelé sexuellement aux yeux de la loi ou non. Si vous avez gain de cause, la décision indiquera les réparations que vous recevrez.

Si vous êtes heureux de la décision et des réparations, vous devrez vous assurer que l’intimé respecte les ordres donnés dans la décision. Si l’intimé ne fait pas ce qu’on lui ordonne de faire, vous pouvez prendre des mesures pour faire respecter la décision.

ProcessusCe que vous pourriez avoir à faire
Faire respecter la décisionEnvoyer une lettre de mise en demeure.

Déposer une demande à la Commission en vue de faire respecter l’indemnité non financière.

Déposer une requête auprès d’un tribunal afin de faire respecter la partie de l’ordonnance concernant un versement en argent. Votre entente est un contrat légal, et l’intimé doit respecter ce qui y est dit. Il s’agit d’un processus complexe et vous devriez obtenir l’aide d’un avocat pour faire ça. Consultez Comment trouver un avocat et faire affaire avec lui.
Demande de réexamenPour de plus amples renseignements sur la demande de réexamen, consultez un avocat. Il s’agit d’un processus très complexe.
Révision judiciaireSi vous pensez que le Tribunal n’a pas suivi la loi en prenant sa décision, vous pouvez demander à un tribunal de réviser la décision. Un avocat peut vous aider à déterminer si votre cas respecte les critères de la révision judiciaire.

Attention

Ceci n’est pas un avis juridique! Ce que vous obtenez ici, ce sont juste des renseignements juridiques généraux. Ils ne remplacent pas les conseils d’un avocat au sujet de votre situation en particulier. Si vous avez besoin d’un avis juridique, nous vous encourageons à trouver un avocat qui pourra vous aider. Consultez Comment trouver un avocat et faire affaire avec lui.

Créée en 1914, la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail est un organisme indépendant du gouvernement de l’Ontario qui mène ses activités sans lien de dépendance avec le ministère du Travail, de la Formation et du Développement des compétences de l’Ontario. Il accorde des prestations et des mesures de soutien aux personnes qui ont été blessées au travail. Cela peut comprendre le remplacement du salaire perdu, les soins de santé (incluant la réadaptation, la consultation et les médicaments), et même, dans certaines situations, la formation pour un changement de carrière.

À propos de la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail

  • La WSIB fonctionne comme un fournisseur d’assurance. Les employeurs versent des primes à la WSIB pour les gens qui travaillent pour eux. Par conséquent, ces personnes ont droit à des prestations si elles subissent une blessure au travail.
  • Environ 75 % des travailleurs de l’Ontario sont couverts par la WSIB.
  • Chaque année, près de 240 000 demandes sont déposées à la WSIB. La WSIB approuve 78 % de ces demandes, la plupart dans les 10 jours.
  • Toutefois, la plupart des demandes concernent des blessures physiques. Lorsqu’il s’agit de stress mental découlant d’un incident traumatisant ou de harcèlement, la vaste majorité des demandes sont rejetées. Les demandes pour stress chronique sont refusées dans 94 % des cas.
  • Un rapport de 2017 publié par la clinique juridique communautaire du Industrial Accident Victims’ Group of Ontario (IAVGO) à Toronto indique que la WSIB est « indûment méfiante des travailleurs ayant des problèmes de santé mentale » et qu’elle a « refusé à répétition de reconnaître les blessures psychologiques ». « Trop souvent, conclut le rapport, ces travailleurs se font refuser l’indemnisation, se font refuser les soins, ou font même l’objet d’une surveillance et d’autres atteintes à leurs droits à la vie privée. »
  • Si votre demande à la WSIB est rejetée, vous pouvez porter votre dossier en appel, mais la plupart des appels sont rejetés.
  • En 2019, le gouvernement de l’Ontario a commandé un examen indépendant de la WSIB. L’examen a révélé que de nombreux intervenants se disaient frustrés par le processus de demande d’indemnisation de la WSIB. Les intervenants se plaignaient du fait que le processus est complexe et qu’il est difficile de s’y retrouver, que les temps d’attente peuvent être longs, que la WSIB accorde trop d’importance à l’application stricte de ses politiques et procédures, qu’elle s’appuie trop sur de vieilles technologies comme les appels téléphoniques et les télécopieurs, et qu’elle ne communique pas bien avec les personnes qui présentent une demande.
  • Sources: Rapport sur l’étude opérationnelle de la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents de travail, Toronto Star, rapport IAVGO

Si le harcèlement sexuel au travail vous a causé du tort, vous pourriez croire que la WSIB vous aidera.

  • Peut-être qu’après avoir été harcelé, vous avez pris une pause du travail et perdu des revenus.
  • Peut-être que le harcèlement a nui à votre santé mentale, et que vous avez fini par dépenser de l’argent pour des médicaments contre l’anxiété ou la dépression.
  • Peut-être que le harcèlement a eu un si grand impact sur vous que vous avez eu à quitter une industrie dominée par les hommes et que vous avez fini par avoir besoin de suivre une formation pour un nouveau type de travail dans un domaine différent. 

C’est le genre de dépenses—remplacement de salaire perdu, coûts des médicaments, coûts liés à la formation pour une nouvelle carrière—que la WSIB rembourse normalement.

Ça peut donc sembler une bonne idée de présenter une demande à la WSIB.

Mais nous devons vous avertir: il y a très peu de chances que la WSIB vous vienne en aide. 

La WSIB ne mène pas d’enquêtes sur les demandes liées au harcèlement sexuel au travail et ne rend pas non plus de décisions sur celles-ci. Elle ne dira pas: « Oui, vous avez été harcelé, et puni pour l’avoir signalé. Voici un peu d’argent pour compenser le salaire que vous avez perdu. » Elle ne dira pas: « Nous sommes d’accord avec vous sur le fait que votre industrie est hostile aux personnes comme vous, et que c’est logique que vous suiviez une formation pour un emploi différent où vous serez moins à risque d’être harcelé. Nous financerons votre formation. »

Tout ce que la WSIB peut faire, c’est vous donner des prestations et des mesures de soutien si vous avez subi une blessure physique au travail (ce qui est rare dans les cas de harcèlement sexuel) ou du stress mental (ce qui est moins rare dans les cas de harcèlement sexuel, mais difficile à prouver). Elle vous aidera uniquement si le tort que vous avez subi entre dans l’une de ces deux catégories.

Par le passé, la WSIB a surtout géré des demandes liées à des blessures physiques subies par des travailleurs d’industries dominées par des hommes comme la construction et le secteur manufacturier, et de métiers en uniforme comme les services de police et d’incendie. Si vous glissez au travail et vous cassez la cheville, ou si vous êtes frappé par un objet qui tombe, ou si vous êtes blessé dans une explosion ou un incendie, c’est le genre de situations pour lesquelles la WSIB a été conçue, et elle a beaucoup d’expérience dans la gestion de ce type d’incidents.

La WSIB a moins d’expérience dans la gestion des torts causés à la santé mentale. Depuis 2018, elle a seulement accepté les demandes pour stress chronique (sans blessure physique). Et pour ce type de demande, la WSIB exige que vous prouviez que votre environnement de travail est la « principale » cause de votre blessure, alors que pour toute autre demande, il faut seulement prouver que le milieu de travail était une cause « importante ». Cette norme plus stricte, disent les militants pour les droits des travailleurs, est l’une des raisons, en plus de la culture établie au sein de la WSIB, qui expliquent pourquoi aussi peu de demandes pour harcèlement présentées à la WSIB sont acceptées.

De manière réaliste, il est probable que si vous présentez une demande de prestations pour stress chronique, elle sera refusée. Si vous voulez aller plus loin avec la demande après avoir subi un refus, vous aurez à vous préparer à passer par le processus d’appel. Le processus d’appel peut prendre beaucoup de temps, et parmi les rares appels qui sont entendus, beaucoup sont rejetés.

Attention

Légalement, si votre employeur est couvert par la WSIB, il est obligé de signaler toutes les blessures qui se produisent dans son milieu de travail. Mais en réalité, la plupart des employeurs ne le font pas lorsqu’il s’agit d’un cas de harcèlement sexuel, puisqu’ils nient souvent que le harcèlement se soit produit.

Attention

Si vous souhaitez demander des prestations d’assurance invalidité du fournisseur d’assurance de votre milieu de travail, l’assureur pourrait exiger que vous présentiez d’abord une demande à la WSIB, et que vous portiez la décision en appel si votre demande est refusée.

Demandes pour stress mental

La WSIB accorde des prestations pour les blessures que vous avez subies, ce qui dans votre cas serait une détérioration de votre santé mentale. Il peut donc s’agir d’un diagnostic pour des problèmes de santé comme une dépression, un trouble de stress post-traumatique ou de l’anxiété.

Il y a deux catégories de blessures psychologiques pouvant être causées par du harcèlement sexuel au travail. Dans un cas comme dans l’autre, vous aurez besoin d’un diagnostic de la part d’un psychiatre, d’un psychologue, d’un médecin ou d’une infirmière praticienne.

Le stress chronique couvre les blessures découlant d’incidents qui continuent de se produire et dans le cadre desquels la blessure se développe au fil du temps. Cette catégorie pourrait s’appliquer à votre cas si vous êtes harcelé à répétition par des collègues. 

Le stress traumatique découle d’un événement traumatisant précis, comme un incident de harcèlement où il y a eu de la violence physique, une menace de violence physique, ou une situation représentant un danger pour la vie. L’incident lui-même est alors la source du traumatisme. Bien que les demandes pour stress traumatique soient souvent basées sur un événement traumatisant unique, la WSIB peut aussi tenir compte d’une multitude d’incidents lorsque leur « impact cumulatif » est traumatisant. Cela signifie que, même si les événements sont examinés séparément et ne sont pas traumatisants, ils pourraient être considérés comme traumatisants lorsqu’ils sont examinés tous ensemble.

Historiquement, la WSIB est plus susceptible d’accepter les demandes pour stress traumatique que les demandes pour stress chronique. Mais le taux d’acceptation des demandes est faible dans les deux cas.

Avantages et inconvénients de présenter une demande à la WSIB

Pros

  • Présenter une demande à la WSIB n’est pas aussi compliqué qu’avec d’autres instances et c’est gratuit. De plus, vous n’aurez pas à payer les frais judiciaires de votre employeur si celui-ci fait appel de votre demande et que le Tribunal d’appel de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail ne vous donne pas raison.
  • Si la WSIB accepte votre demande, le processus pour obtenir de l’argent pourrait être plus rapide qu’avec d’autres instances.
  • Les prestations de la WSIB peuvent être généreuses.
  • Vous présentez votre demande directement à la WSIB. Pas besoin d’attendre que votre employeur mène une enquête.
  • Vous représenter vous-même est possible lorsque vous faites votre demande. Mais si votre demande est rejetée, porter la décision en appel est plus compliqué. Il pourrait y avoir des ressources juridiques pour vous aider si vous souhaitez toujours vous représenter vous-même.

Cons

  • Vous ne pouvez pas présenter de demande à la WSIB en secret. Votre employeur sera informé de votre demande, ce qui signifie qu’il recevra des renseignements sur votre état de santé.
  • Votre employeur aura la possibilité de contester votre demande, et il est très probable qu’il le fasse.
  • La WSIB a un taux de refus extrêmement élevé pour les demandes liées au stress chronique et au stress traumatique.
  • Si la WSIB refuse votre demande et que vous portez la décision en appel, le processus d’appel peut se poursuivre pendant des années.
  • Votre employeur sera informé de tout changement apporté à votre demande. Cela signifie qu’il continuera d’être informé au sujet de votre état de santé même si vous ne travaillez plus pour lui.
  • La WSIB ne mène pas d’enquête pour vérifier si vous avez subi du harcèlement sexuel et ne rend pas de décision à ce sujet. Si vous êtes à la recherche de quelqu’un pour confirmer que vous avez été harcelé sexuellement et pour punir le harceleur ou votre employeur pour avoir permis ce harcèlement, la WSIB ne vous donnera pas ça.
  • Pour présenter une demande, vous aurez besoin de l’avis d’un professionnel de la santé affirmant que vous avez subi une blessure. Si vous n’avez pas facilement accès à un professionnel de la santé capable de faire ça, présenter une demande sera plus difficile.

Est-ce que la WSIB acceptera ma demande?

  • Pour avoir droit aux prestations et aux services offerts dans le cadre du processus de la WSIB, vous devez être un « travailleur » employé dans une entreprise ou une industrie couverte par la Loi sur la sécurité professionnelle et l’assurance contre les accidents du travail. Environ 75 % des travailleurs de l’Ontario sont couverts par la WSIB.
  • Si vous n’êtes pas certain d’être couvert par la WSIB, vous pouvez appeler au 1 800 387-0750, ou vous renseigner auprès de votre syndicat, d’un avocat, d’un parajuriste ou du Bureau des conseillers des travailleurs.
  • La WSIB acceptera votre demande uniquement si le harcèlement s’est produit « dans le cadre de votre emploi ». Cela signifie que le harcèlement compte seulement s’il s’est produit au travail, durant vos heures de travail (ou au cours d’une période raisonnable avant ou après les heures de travail) et pendant que vous accomplissiez vos tâches professionnelles. Si vous vivez sur la propriété de votre employeur, le harcèlement qui se produit en dehors des heures de travail pourrait aussi être couvert. Dans le même ordre d’idée, si votre travail exige que vous vous rendiez à différents endroits, vous pourriez être couvert lors de vos déplacements entre ces différents endroits.
  • La WSIB ne couvrira pas tous les types de stress mental découlant du travail. Si vous développez des problèmes de santé mentale parce que votre employeur a changé votre quart de travail ou d’autres conditions d’emploi, ou encore parce qu’il vous a renvoyé ou en raison de conflits interpersonnels qui n’impliquent pas de harcèlement, vous n’avez pas le droit de présenter une demande.
  • De manière générale, la loi dit qu’on ne peut pas trancher deux fois sur une même question à deux endroits différents. Si vous ouvrez un dossier pour un même problème auprès de plusieurs instances, il est possible que le décideur responsable d’une instance attende qu’une décision soit rendue dans l’autre avant de se prononcer ou qu’il rejette la demande d’emblée. Les gens essaient souvent de commencer par la WSIB. Toutefois, il est préférable de discuter de vos options avec un avocat ou un parajuriste, car les faits liés à votre dossier pourraient vous permettre de présenter des demandes auprès de plusieurs instances.

Situations particulières

Appelez la WSIB (1 800 387-0750) pour en apprendre davantage sur les règles qui s’appliquent si vous appartenez à l’une des catégories suivantes:

  • travailleurs non résidents
  • personnes sans statut légal ou sans permis de travail
  • travailleurs agricoles étrangers
  • stagiaires du programme Ontario au travail, rémunérés ou non

La WSIB voudra obtenir des preuves pour ces cinq choses lorsqu’elle examinera votre demande pour stress chronique:

  1. Vous avez subi du harcèlement sexuel.
  2. Le harcèlement s’est produit dans le cadre de votre travail.
  3. Il y a une blessure liée au stress mental. Ceci exige un diagnostic établi par un médecin, un psychiatre, un psychologue ou une infirmière praticienne et reconnu dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux 5e édition. Quelques exemples: trouble de stress aigu, trouble de stress post-traumatique, anxiété et dépression.
  4. Dans certains cas, une deuxième évaluation et un deuxième diagnostic par un psychiatre ou un psychologue pourraient être exigés.
  5. Une preuve indiquant que le harcèlement sexuel au travail est la cause principale de votre blessure liée au stress mental.

La WSIB voudra obtenir des preuves pour ces cinq choses lorsqu’elle examinera votre demande pour stress traumatique:

  1. Le harcèlement sexuel que vous avez subi comprend un événement traumatisant. La WSIB définit un événement traumatisant comme « un événement qui est clairement et distinctement identifiable, et qui est objectivement traumatisant ». Cela signifie qu’il peut y avoir eu de la violence.
  2. L’événement traumatisant s’est produit dans le cadre de votre travail.
  3. Vous avez subi une blessure liée à un stress traumatique. Ceci exige un diagnostic établi par un médecin, un psychiatre, un psychologue ou une infirmière praticienne et reconnu dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux 5e édition. Quelques exemples: trouble de stress aigu, trouble de stress post-traumatique, anxiété et dépression.
  4. Dans certains cas, une deuxième évaluation et un deuxième diagnostic par un psychiatre ou un psychologue pourraient être exigés.
  5. Une preuve que le ou les événements traumatisants ont mené au diagnostic de blessure liée à un stress mental ou l’ont aggravé de façon importante.La WSIB déterminera si elle est capable d’identifier l’incident ou la série d’incidents en particulier qui ont causé la blessure.

La WSIB examinera si le harcèlement que vous avez subi était « objectivement » traumatisant. Cela signifie que l’incident devrait être reconnu comme généralement traumatisant par le « travailleur moyen » ou « l’observateur raisonnable ». Malheureusement, ce processus ne tient pas compte des raisons expliquant pourquoi le harcèlement sexuel a été traumatisant pour vous. Vous faire dire que le harcèlement que vous avez vécu n’est pas quelque chose que le « travailleur moyen » trouverait traumatisant peut avoir toutes sortes de répercussions sur vous. C’est une bonne idée d’entrer en contact avec des ressources en santé mentale, qui pourront vous aider à passer au travers de cette situation difficile.

Aide juridique

Vous pouvez peut-être obtenir gratuitement l’aide d’un avocat. Voici quelques endroits qui offrent des services juridiques gratuits:

  • Pro Bono Ontario a une ligne d’aide pour le harcèlement sexuel au travail (1 855 776-1855). Les avocats qui y travaillent peuvent vous aider à déterminer quels sont vos enjeux sur le plan légal et vous aider à rédiger des lettres et des documents juridiques de base. Ils pourraient également être en mesure de vous recommander à des avocats pro bono ou autres; les services pro bono dépendent de votre revenu.
  • Le projet sur le harcèlement sexuel au travail de Community Legal Assistance Sarnia offre des conseils et des renseignements juridiques aux personnes ayant subi du harcèlement sexuel partout à travers la province. Une représentation légale gratuite pourrait être possible, dépendamment de votre revenu.
  • Vous pouvez obtenir une consultation gratuite de 30 minutes avec un avocat ou un parajuriste par l’intermédiaire du Service de référence du Barreau (SRB). Demandez une référence en ligne, et le SRB vous fournira le nom d’une personne qui peut vous aider à identifier vos options sur le plan légal.
  • Le Bureau des conseillers des travailleurs est un organisme gouvernemental indépendant qui fournit des services gratuits et confidentiels en lien avec les blessures en milieu de travail et l’indemnisation des travailleurs non syndiqués. Le Bureau peut fournir des renseignements, des conseils et de l’aide en matière de représentation tout au long du processus de la WSIB. Il a également un vaste réseau de ressources pour les travailleurs blessés, et il pourrait être en mesure de vous diriger vers d’autres organismes capables de vous aider.
  • Il y a plusieurs cliniques spécialisées d’Aide juridique Ontario qui fournissent des services gratuits aux personnes à faible revenu. Si vous êtes sous le seuil financier, qui était juste sous la barre des 23 000 $ pour une personne en 2021, les cliniques suivantes pourraient vous représenter ou vous fournir des conseils juridiques:
  • JusticeNet est un organisme sans but lucratif pour les personnes dont le revenu est trop élevé pour se qualifier pour l’aide juridique, mais trop faible pour payer les honoraires d’avocat courants. Pour vous qualifier, vous devez avoir un revenu familial sous la barre des 90 000 $, et éprouver des difficultés financières. Les honoraires réduits des avocats et des parajuristes participants varient selon la taille de votre famille et votre revenu.
  • Votre syndicat, association ou programme d’aide aux employés pourraient être capables de vous aider à trouver des services juridiques, ou à couvrir une partie de vos frais judiciaires.

Pour des conseils sur l’embauche d’un avocat ou d’un parajuriste, consultez Comment trouver un avocat et faire affaire avec lui.

Services de soutien social et en santé

  • Ontario 211: Cette ligne d’aide des services communautaires et sociaux est disponible 24 heures sur 24 par téléphone (211 ou numéro sans frais 1 877 330-3213) et en ligne. Elle peut vous mettre en contact avec plus de 60 000 services, soutiens, programmes et plus encore.

Présenter une demande

Premièrement, vous devez décider si présenter une demande à la WSIB est le bon choix pour vous. Comme il y a un taux de refus élevé pour les demandes liées au harcèlement sexuel, il pourrait y avoir d’autres instances — par exemple le Tribunal des droits de la personne de l’Ontario ou un tribunal civil — où vous auriez de meilleures chances d’avoir gain de cause.

Si vous optez tout de même pour la WSIB, vous trouverez plus de renseignements sur les blessures liées au stress mental au travail et le processus de demande ici. Consultez aussi la page Soumettre un avis de lésion ou de maladie. Vous pouvez soumettre le formulaire 6 (Avis de lésion ou de maladie [travailleur]) rempli par voie électronique en suivant les directives sur le site Web de la WSIB ou par la poste à l’adresse suivante:

Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail
200, rue Front Ouest
Toronto, ON M5V 3J1

Vous devez déposer votre demande dans les six mois suivant la blessure. Si ce délai de six mois est déjà écoulé, il y a des circonstances dans lesquelles la WSIB peut prolonger ce délai. Si votre employeur n’a pas signalé votre blessure, la WSIB, par l’intermédiaire de ses Services de conformité des parties prenantes, examinera si votre employeur a créé un milieu de travail coercitif vous poussant à ignorer ou à abandonner la possibilité de réclamer des prestations à la WSIB. Si la WSIB détermine que votre employeur a fait ça, elle vous donnera 30 jours pour déposer votre demande.

Une fois que vous aurez déposé une demande, la WSIB vous enverra un numéro de demande et le nom du gestionnaire de cas responsable de votre demande. Cette personne pourra vous guider au cours des prochaines étapes, quoiqu’il n’est pas rare que les demandes soient rejetées à cette étape.

Le rapport de votre employeur

Vous devez donner une copie de votre formulaire 6 à votre employeur. Dès que vous lui aurez signalé une blessure, votre employeur aura à remplir un formulaire 7 (Avis de lésion ou de maladie [employeur]). Il contiendra des renseignements sur votre emploi, votre revenu et votre blessure liée au stress mental. Votre employeur doit soumettre le formulaire 7 à la WSIB et vous en remettre une copie. Le formulaire demande à votre employeur s’il souhaite contester votre demande et, si c’est le cas, il devra fournir ses raisons. Il est très probable que votre employeur contestera votre demande.

Le rapport d’un professionnel de la santé

Un médecin ou une infirmière praticienne doit remplir le formulaire CMS8 (Rapport du professionnel de la santé pour stress professionnel). Ce formulaire fournit des renseignements sur votre diagnostic et ses répercussions sur votre capacité à travailler. Il décrit aussi un plan de traitement.

Une fois les formulaires remplis

Une fois que tous les formulaires auront été soumis, un agent à l’admissibilité examinera votre demande. Il vérifiera deux choses. Premièrement, est-ce que la blessure a été causée par du harcèlement sexuel qui s’est produit au travail? Deuxièmement, est-ce que votre problème de santé mentale a été causé par le harcèlement sexuel au travail? S’il y a des incohérences entre votre version des faits et celle de votre employeur à savoir si la blessure s’est produite au travail, un enquêteur de la WSIB pourrait communiquer avec les témoins que vous aurez inscrits sur votre formulaire. L’enquêteur pourrait aussi communiquer avec vous pour obtenir des précisions. De nombreuses demandes sont rejetées à cette étape.

Un examen de santé indépendant

La WSIB pourrait vous demander de vous soumettre à un examen de santé indépendant si elle croit avoir besoin de plus de renseignements médicaux pour rendre une décision sur votre cas.

Le professionnel de la santé indépendant ne sera peut-être pas d’accord avec le diagnostic de votre professionnel de la santé. La WSIB peut alors utiliser cette opinion pour vous refuser les prestations.

Si votre demande est approuvée

Consultez le guide Prestations, services et responsabilités — Édition du travailleur de la WSIB pour une description détaillée de ce que vous pourriez avoir le droit de recevoir de la part de la WSIB si votre demande a été acceptée. Cela inclut:

  • des prestations pour soins de santé, comme des thérapies ou des médicaments sur ordonnance
  • de l’argent servant à remplacer les revenus perdus en raison de votre blessure
  • des prestations afin de suivre une formation pour changer de carrière, si nécessaire
Attention

La WSIB exige que toutes les personnes qui vous fournissent des soins de santé ou que vous consultez au sujet de blessures liées au travail l’informent des renseignements qu’elles découvrent. Elles peuvent le faire sans votre consentement lorsque vous demandez des prestations.

Retourner au travail

L’objectif principal de la WSIB est d’essayer de vous retourner au travail. Votre professionnel de la santé joue un rôle clé par rapport à cet objectif. La WSIB communiquera aussi avec votre employeur pour élaborer un plan de retour au travail adéquat. Dans un cas de harcèlement sexuel, ce plan pourrait comprendre un arrangement faisant en sorte que vous travailliez à un autre endroit que votre harceleur.

Conseil

L’idée de retourner au travail après le harcèlement sexuel que vous y avez vécu peut être stressante et bouleversante étant donné que vous retournez là où vous avez été harcelé. Songez à prendre contact avec votre réseau de soutien, comme vos amis, les proches en qui vous avez confiance, un thérapeute ou un groupe de soutien. Consultez Bâtir un réseau de soutien pour plus de renseignements.

Un spécialiste du retour au travail de la WSIB travaillera avec vous, votre employeur et, si nécessaire, votre professionnel de la santé pour élaborer un plan de retour au travail ou un plan de transition.

Le plan de retour au travail établit les étapes que vous aurez à suivre pour reprendre votre travail. Le plan de transition est plus complexe. Il est basé sur le fait que vous n’êtes plus capable de faire votre ancien travail et que vous avez donc besoin d’être formé pour un nouveau type de travail.

Comme votre plan de retour au travail ou votre plan de transition sera basé sur ce que votre professionnel de la santé dit au sujet de votre état de santé, c’est une bonne idée de discuter avec lui de vos inquiétudes. Votre professionnel de la santé pourrait être en mesure de vous défendre et de faire des recommandations appropriées. Le plan sera très détaillé. Il pourrait aussi établir les mesures d’adaptation permanentes dont vous pourriez avoir besoin. Si la WSIB et vous arrivez à vous entendre sur un plan de transition, la WSIB couvrira les coûts de votre formation, et elle continuera de vous verser des prestations pendant votre formation.

Si votre demande est refusée

Il est très probable que votre demande à la WSIB pour stress chronique ou stress traumatique lié au harcèlement sexuel sera refusée. Un nombre élevé de demandes de ce genre sont refusées aux premières étapes du processus, souvent après seulement un bref examen. Le processus d’appel est long et rarement couronné de succès.

Vous pourriez quand même vouloir porter la décision en appel et, si vous le faites, vous aurez à remplir le formulaire Intention de contester dans les six mois. (Commencez par lire le document Instructions aux travailleurs: Formulaire Intention de contester.) Vous recevrez automatiquement une copie de votre dossier de demande lorsque vous déposerez le formulaire Intention de contester dans lequel vous trouverez l’ensemble des notes inscrites dans le cadre du processus d’examen ou d’enquête. Occasionnellement, lorsqu’elle reçoit des documents ou des renseignements supplémentaires, la WSIB change sa décision.

Pour une description complète du processus d’appel, consultez le document Pratique et procédure de la Division des services d’appel de la WSIB.

Un agent de résolution des appels enverra une copie écrite de la décision à l’ensemble des parties dans les 30 jours. Un appel accepté comprendra des détails sur les prestations auxquelles vous aurez droit, sur le montant que vous devriez recevoir et sur la période durant laquelle vous devriez recevoir des prestations.

Si votre appel est rejeté, vous pouvez présenter un appel final au Tribunal d’appel de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail.

Le Tribunal d’appel de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail

Le Tribunal d’appel de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (TASPAAT) est la dernière instance d’appel vers laquelle vous pouvez vous tourner si vous n’êtes pas d’accord avec une décision de la WSIB. Il est indépendant de la WSIB, mais il applique les politiques de la WSIB dans ses décisions. Vous devez déjà être passé par le processus d’appel de la WSIB avant de porter une décision en appel au TASPAAT. Vous avez six mois à compter de la date à laquelle la décision de la WSIB a été rendue pour la porter en appel au TASPAAT.

Le processus du TASPAAT comprend habituellement une audience en personne, mais il arrive que les dossiers soient gérés seulement à l’aide d’observations écrites.Vous avez l’option de participer à la médiation avant la tenue de l’audience si votre employeur accepte d’y participer.

Le formulaire Avis d’appel pour travailleurs est disponible sur le site Web du tribunal. Le formulaire et une copie de la décision de la WSIB que vous portez en appel doivent être envoyés par télécopieur au 416 326-5164, par courriel ou encore par la poste, par messagerie ou en personne au TASPAAT à l’adresse suivante:

Salle du courrier
Tribunal d’appel de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail
505, avenue University, 5e étage
Toronto, ON M5G 2P2

Pour une explication détaillée des étapes qui suivront, consultez le survol du processus d’appel du TASPAAT.

Dans la plupart des cas, le TASPAAT publie ses décisions dans les 120 jours suivant la fin de l’audience.

Les décisions du TASPAAT sont finales—il n’y a pas d’appel. Vous pouvez demander le réexamen de la décision, mais ces demandes sont rarement acceptées. Ou vous pouvez demander une révision juridique de la décision, qui est une révision limitée et technique par l’intermédiaire du système de justice civile. Si vous envisagez cette possibilité, vous devriez discuter de votre dossier avec un avocat afin d’examiner vos options. Consultez Comment trouver un avocat et faire affaire avec lui.


Attention

Ceci n’est pas un avis juridique. Ce que vous obtenez ici, ce sont juste des renseignements juridiques généraux. Ils ne remplacent pas les conseils d’un avocat au sujet de votre situation en particulier. Si vous avez besoin d’un avis juridique, nous vous encourageons à trouver un représentant légal qui pourra vous aider. Consultez Comment trouver un avocat et faire affaire avec lui.

La Commission des accidents du travail du Québec a été créée en 1928. Aujourd’hui, la CNESST est un organisme du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Elle accorde des prestations et des mesures de soutien aux personnes qui ont été blessées au travail. Cela peut comprendre le remplacement du salaire perdu, les soins de santé (incluant la réadaptation, la consultation et les médicaments), et même, dans certaines situations, la formation pour un changement de carrière.

À propos de la division de la santé et de la sécurité du travail de la CNESST

  • La CNESST fonctionne comme un fournisseur d’assurance. Les employeurs versent des primes à la CNESST pour les gens qui travaillent pour eux. Par conséquent, ces personnes ont droit à des avantages si elles subissent une blessure au travail.
  • Environ 3,8 millions de travailleurs québécois sont couverts par la CNESST. Cela représente 92 % de la main-d’œuvre.
  • Environ 95 000 travailleurs reçoivent chaque année des prestations de remplacement du salaire pour des « accidents du travail ».
  • Toutefois, la plupart des demandes acceptées concernent des blessures physiques. En ce qui concerne les blessures psychologiques causées par des traumatismes ou du harcèlement, la grande majorité des demandes sont rejetées parce qu’il est difficile de prouver qu’il s’agit de blessures professionnelles.
  • Les demandes pour blessures psychologiques représentent moins de 5 % du budget d’indemnisation de la CNESST.
  • Si votre demande est rejetée, vous pouvez porter la décision en appel, mais le processus est compliqué et long. Environ la moitié des appels concernant les blessures psychologiques sont acceptés.
  • Sources: Statistiques annuelles 2020 de la CNESST; « Workers’ Compensation for Work-Related Mental Health Problems: An Overview of Quebec Law », Katherine Lippel, dans Psychosocial Risks in Labour and Social Security Law; Compensation Guide for Quebec Workers

Si le harcèlement sexuel au travail vous a causé du tort, vous pourriez croire que la CNESST vous aidera. Par exemple:

  • Peut-être qu’après avoir été harcelé, vous avez pris une pause du travail et perdu des revenus.
  • Peut-être que le harcèlement a nui à votre santé mentale, et que vous avez fini par dépenser de l’argent pour des médicaments contre l’anxiété ou la dépression.
  • Peut-être que le harcèlement a eu un si grand impact sur vous que vous avez eu à quitter une industrie dominée par les hommes et que vous avez fini par avoir besoin de suivre une formation pour un nouveau type de travail dans un domaine différent. 

C’est le genre de dépenses—remplacement de salaire perdu, coûts des médicaments, coûts liés à la formation pour une nouvelle carrière—que la CNESST rembourse normalement.

Ça peut donc sembler une bonne idée de présenter une demande à la CNESST.

Mais nous devons vous avertir: il y a très peu de chances que la CNESST vous vienne en aide. 

La CNESST vous donne des prestations et des mesures de soutien si vous avez subi une blessure physique au travail (ce qui est rare dans les cas de harcèlement sexuel) ou une blessure psychologique (ce qui est moins rare dans les cas de harcèlement sexuel, mais difficile à prouver). Elle vous aidera uniquement si le tort que vous avez subi entre dans l’une de ces deux catégories.

Par le passé, la CNESST a surtout géré des demandes liées à des blessures physiques subies par des travailleurs d’industries dominées par des hommes comme la construction et le secteur manufacturier, et de métiers en uniforme comme les services de police et d’incendie. Si vous glissez au travail et vous cassez la cheville, ou si vous êtes frappé par un objet qui tombe, ou si vous êtes blessé dans une explosion ou un incendie, c’est le genre de situations pour lesquelles la CNESST a été conçue, et elle a beaucoup d’expérience dans la gestion de ce type d’incidents.

La CNESST a moins d’expérience avec les torts causés à la santé mentale.

De manière réaliste, il est probable que si vous présentez une demande de prestations pour stress chronique, elle sera refusée. Si vous voulez aller plus loin avec la demande après avoir subi un refus, vous aurez à vous préparer à passer par le processus d’appel. Le processus d’appel peut prendre beaucoup de temps, et parmi les rares appels qui sont entendus, beaucoup sont rejetés.

Avantages et inconvénients de présenter une demande à la CNESST

Pros

  • Présenter une demande à la CNESST n’est pas aussi cher ou compliqué qu’auprès d’autres instances. Vous n’aurez pas à payer les frais judiciaires de votre employeur si celui-ci fait appel de votre demande et que le Tribunal administratif du travail ne vous donne pas raison.
  • Si la CNESST accepte votre demande, le processus pour obtenir de l’argent pourrait être plus rapide qu’avec d’autres instances.
  • Les prestations de la CNESST peuvent être généreuses: 90 % de votre salaire.
  • Vous soumettez votre demande directement à la CNESST. Pas besoin d’attendre que votre employeur mène une enquête.
  • Vous représenter vous-même est possible lorsque vous faites votre demande. Mais si votre demande est rejetée, porter la décision en appel est plus compliqué. Il pourrait y avoir des ressources juridiques pour vous aider si vous souhaitez toujours vous représenter vous-même.

Cons

  • Vous ne pouvez pas présenter une demande à la CNESST en secret. Votre employeur sera informé de votre demande.
  • Votre employeur aura la possibilité de contester votre réclamation, et il est très probable qu’il le fasse.
  • Si la CNESST refuse votre demande et que vous portez la décision en appel, le processus d’appel peut durer des années.
  • Pour présenter une demande, vous aurez besoin qu’un professionnel de la santé dise que vous avez subi une blessure. Si vous n’avez pas facilement accès à un professionnel de la santé qui peut faire ça, présenter une demande sera plus difficile.

Est-ce que la CNESST acceptera ma demande?

  • Pour avoir droit aux prestations et aux services offerts dans le cadre du processus de la CNESST, vous devez être un « travailleur » employé dans une entreprise ou une industrie couverte par la Loi sur la sécurité professionnelle et l’assurance contre les accidents du travail. Environ 92 % des travailleurs du Québec sont couverts par la CNESST. Les personnes exclues comprennent les domestiques, les aidants et les athlètes professionnels. Votre blessure doit être « une maladie contractée par le fait ou à l’occasion du travail et qui est caractéristique de ce travail ou reliée directement aux risques particuliers de ce travail ».
  • Si vous n’êtes pas certain d’être couvert par la CNESST, vous pouvez appeler le 1 844 838-0808 ou demander conseil à votre syndicat ou à un avocat.
  • La CNESST acceptera votre demande uniquement si la blessure a été « causée par ou est survenue dans le cadre de votre travail ». Cela signifie que le harcèlement compte seulement s’il s’est produit au travail, durant vos heures de travail (ou au cours d’une période raisonnable avant ou après les heures de travail) et pendant que vous accomplissiez vos tâches professionnelles. Si vous vivez sur la propriété de votre employeur, le harcèlement qui se produit en dehors des heures de travail pourrait aussi être couvert. Dans le même ordre d’idée, si votre travail exige que vous vous rendiez à différents endroits, vous pourriez être couvert lors de vos déplacements entre ces différents endroits.
  • La CNESST ne couvrira pas tous les types de stress mental découlant du travail. Si vous développez des problèmes de santé mentale parce que votre employeur a changé votre quart de travail ou d’autres conditions d’emploi, ou encore parce qu’il vous a renvoyé ou en raison de conflits interpersonnels qui n’impliquent pas de harcèlement, vous n’avez pas le droit de présenter une demande.
  • De manière générale, la loi dit qu’on ne peut pas trancher deux fois sur une même question à deux endroits différents. Si vous ouvrez un dossier pour un même problème auprès de plusieurs instances, il est possible que le décideur responsable d’une instance attende qu’une décision soit rendue dans l’autre avant de se prononcer ou qu’il rejette la demande d’emblée. Les gens essaient souvent de commencer par la CNESST. Toutefois, il est préférable de discuter de vos options avec un avocat ou un parajuriste, car les faits liés à votre dossier pourraient vous permettre de présenter des demandes auprès de plusieurs instances.

Situations particulières

Communiquez avec la CNESST au 1 844 838-0808 pour en apprendre davantage sur les règles qui s’appliquent si vous appartenez à l’une des catégories suivantes: 

  • travailleurs non résidents
  • personnes sans papiers ou sans permis de travail

Aide juridique

Vous pouvez peut-être obtenir gratuitement l’aide d’un avocat. Voici quelques endroits qui offrent des services juridiques gratuits ou à coûts réduits:

  • Justice Pro Bono peut vous mettre en contact avec un avocat qui travaillera gratuitement. Vous devez être incapable de payer les honoraires d’un avocat et ne pas être admissible à l’aide juridique. D’autres critères sont décrits sur le site Web. Il y a des frais de 20 $ pour présenter une demande.
  • Juripop fournit un accompagnement pour les négociations et la conciliation, la rédaction et la révision de documents ainsi qu’un soutien gratuit et des conseils juridiques pour la violence psychologique ou sexuelle vécue au travail.
  • L’Aparté fournit un accompagnement pour les négociations et la conciliation, la rédaction et la révision de documents, et offre un soutien et des conseils juridiques gratuits en matière de violence psychologique ou sexuelle vécue dans le secteur culturel.
  • Le Groupe d’aide et d’information sur le harcèlement sexuel au travail (GAIHST) offre des conseils et de l’information aux personnes qui ont été harcelées au travail. Il pourrait être en mesure de vous représenter.
  • L’aide juridique fournit des services gratuits ou à faible coût aux personnes à faible revenu. En 2022, le revenu annuel brut maximal pour qu’une personne seule soit admissible était d’un peu moins de 26 000 $.
  • JusticeNet est un organisme sans but lucratif pour les personnes dont le revenu est trop élevé pour se qualifier pour l’aide juridique, mais trop faible pour payer les honoraires d’avocat courants. Pour vous qualifier, vous devez avoir un revenu familial sous la barre des 90 000 $, et éprouver des difficultés financières. Les honoraires réduits des avocats et des parajuristes participants varient selon la taille de votre famille et votre revenu.

Pour obtenir des conseils sur l’embauche d’un avocat, consultez Comment trouver un avocat et faire affaire avec lui.

Services de soutien social et en santé

  • Québec 211: Cette ligne d’aide des services sociaux et communautaires est disponible en semaine, de 8 h à 19 h, et les fins de semaine, de 8 h à 15 h 30, par téléphone (211 ou numéro sans frais 1 877 211-9933) ou en ligne. Elle peut vous mettre en contact avec des services, du soutien, des programmes et plus encore.

Présenter une demande

Premièrement, vous devez décider si présenter une demande à la CNESST est le bon choix pour vous. Comme il y a un taux de refus élevé pour les demandes liées au harcèlement sexuel en tant que blessure professionnelle, il pourrait y avoir d’autres instances — par exemple la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse ou un tribunal civil — où vous auriez de meilleures chances d’avoir gain de cause.

Si vous êtes absent du travail, votre salaire pour les 14 premiers jours suivant la blessure vous est versé par votre employeur. Le 15jour, vous avez possiblement droit à des prestations de remplacement du revenu.

Vous devez d’abord consulter un médecin pour obtenir un certificat médical décrivant le diagnostic et la durée estimée de votre absence du travail.

Joignez ce certificat à votre Réclamation du travailleur. Vous devez également remettre une copie du formulaire à votre employeur.

Si vous vous absentez du travail pendant plus de 14 jours, votre médecin doit remplir un rapport qui indique:

  • la date de votre blessure
  • le diagnostic principal et les informations supplémentaires pertinentes
  • le temps qu’il croit que vous avez besoin pour vous rétablir
  • quel traitement, comme la psychothérapie, il propose
  • s’il croit que votre blessure pourrait être permanente

Vous pouvez soumettre votre formulaire de demande et votre certificat médical en ligne ou par la poste à:

CNESST
C. P. 2026, Succ. Terminus
Québec (Québec)  G1K 0H9

Les demandes doivent être déposées dans un délai de six mois. Cette période commence lorsque la blessure est diagnostiquée ou lorsque vous prenez conscience du lien entre la blessure et votre travail.

Une fois que vous aurez déposé une demande, un agent d’indemnisation l’évaluera et décidera si elle est admissible.

Attention

La CNESST exige que vous autorisiez les personnes qui fournissent vos soins de santé ou que vous consultez au sujet d’un accident au travail à envoyer les renseignements qu’elles découvrent sur vous à la CNESST afin que la CNESST puisse traiter votre demande.

Un examen de santé indépendant

La CNESST pourrait vous demander de vous soumettre à un examen de santé indépendant si elle croit avoir besoin de plus de renseignements médicaux pour rendre une décision sur votre cas.

Le professionnel de la santé indépendant ne sera peut-être pas d’accord avec le diagnostic de votre professionnel de la santé. La CNESST peut alors utiliser cette opinion pour vous refuser les prestations.

Si votre demande est approuvée

Si votre demande a été acceptée, les prestations que vous pouvez recevoir comprennent:

  • des prestations pour soins de santé, comme des thérapies ou des médicaments sur ordonnance
  • de l’argent servant à remplacer les revenus perdus en raison de votre blessure
  • des prestations afin de suivre une formation pour changer de carrière, si nécessaire

Rechute, récidive ou aggravation

Une rechute est le retour des symptômes qui caractérisent votre blessure au travail alors qu’elle était en en train de guérir. Une récidive est la réapparition d’une blessure professionnelle après une période de guérison assez longue. L’aggravation est une augmentation de la gravité de la blessure.

Si vous avez déposé une demande pour cette blessure dans le passé et que vos symptômes reviennent plus intensément, et que vous croyez souffrir d’une rechute, d’une récidive ou d’une aggravation, vous devez présenter une nouvelle demande à la CNESST.

Retourner au travail

L’objectif principal de la CNESST est d’essayer de vous retourner au travail. Votre professionnel de la santé joue un rôle clé par rapport à cet objectif. La CNESST communiquera aussi avec votre employeur pour élaborer un plan de retour au travail adéquat.

Un conseiller en réadaptation peut être affecté à votre cas. Dans le cas d’une blessure liée à l’emploi causée par du harcèlement sexuel au travail, le plan de réadaptation vise le rétablissement social et professionnel. Plus précisément, les objectifs du plan de réadaptation peuvent être les suivants:

  • vous aider à surmonter les conséquences personnelles et sociales de votre blessure du travail
  • vous aider à vous adapter à votre nouvelle situation
  • vous aider à conserver votre autonomie dans l’exécution des activités que vous faisiez avant la blessure
  • faciliter votre réintégration dans votre emploi ou un emploi équivalent 
  • vous donner accès à un emploi convenable chez le même employeur ou ailleurs
Conseil

L’idée de retourner au travail après y avoir subi du harcèlement sexuel peut être stressante et bouleversante étant donné que vous retournez là où vous avez été harcelé. Songez à prendre contact avec votre réseau de soutien, comme vos amis, les proches en qui vous avez confiance, un thérapeute ou un groupe de soutien. Consultez Bâtir un réseau de soutien pour plus de renseignements.

Le droit de retourner au travail

Lorsque vous êtes prêt à retourner au travail, vous avez le droit de reprendre votre ancien emploi. Cette règle s’applique pendant un an si votre lieu de travail compte moins de 20 employés et pendant deux ans pour les lieux de travail comptant plus de 20 employés.

Si votre employeur dit que votre poste n’existe plus, il est responsable de vous trouver un poste équivalent au même salaire que celui que vous aviez avant.

Si le harcèlement sexuel au travail vous a causé un tort permanent et que vous ne pouvez donc pas faire votre ancien travail, votre employeur doit tenter d’adapter votre poste. Si ce n’est pas possible, il doit vous offrir le premier emploi convenable qui est disponible.

Si vous êtes sous contrat, vous avez le droit de retourner au travail jusqu’à la fin du contrat.

Affectation temporaire

Si vous n’êtes pas en mesure de reprendre votre emploi habituel à court terme, votre employeur peut vous offrir une « affectation temporaire ». Cette étape vise à vous préparer graduellement à un retour complet au travail tout en réduisant le risque de rechute.

L’affectation temporaire peut correspondre à l’emploi que vous occupiez au moment de l’accident, mais avec certains changements comme:

  • une réduction de votre charge de travail
  • des ajustements au rythme ou à l’intensité du travail

Si votre employeur veut vous offrir une affectation temporaire, il doit fournir à votre médecin une description complète du poste qu’il prévoit proposer et des détails comme la durée de l’affectation, la charge de travail et les tâches particulières qui s’y rattachent. Votre médecin doit alors donner son consentement à l’affectation temporaire proposée par votre employeur.

Vous ou votre employeur devez informer la CNESST de cette affectation temporaire. L’affectation temporaire prend fin lorsque vous êtes complètement en mesure de faire votre travail habituel ou un emploi convenable.

Tout au long d’une affectation temporaire, vous recevez le salaire et les avantages sociaux de l’emploi que vous occupiez au moment du harcèlement sexuel.

Accommodation

Votre employeur doit démontrer qu’il fait un « effort réel et raisonnable » pour vous réintégrer.

Par exemple, il pourrait:

  • apporter un changement à la manière dont votre travail est organisé
  • retirer une tâche non essentielle de votre travail
  • modifier l’heure de votre quart de travail

Votre employeur doit démontrer qu’il fait un véritable effort pour vous accommoder.

Une accommodation peut également consister à ce que votre employeur vous trouve un emploi convenable si vous n’êtes pas en mesure de retourner à votre ancien poste.

La CNESST prendra la décision quant au moment de votre retour au travail et à ce que vous y ferez.

Si votre demande est refusée

Il est très probable que votre demande pour une maladie professionnelle causée par du harcèlement sexuel sera refusée. Un nombre élevé de demandes de ce genre sont refusées aux premières étapes du processus, souvent après seulement un bref examen. Le processus d’appel est long et rarement couronné de succès.

Vous pouvez tout de même décider de porter la décision en appel, et si vous le faites, vous devez faire une demande de révision de la décision. 

Pour demander une révision, vous devez démontrer qu’il y a un nouveau fait essentiel qui n’était pas connu au moment de la décision. Vous avez 90 jours à partir du moment où vous apprenez ce nouveau fait pour demander à la division de la SST de la CNESST de reconsidérer la décision.

Envoyez votre demande de révision à la CNESST.

Une autre option est de déposer une demande de révision à la Direction de la révision administrative dans les 30 jours suivant la décision initiale.

La décision de la Direction de la révision administrative peut être portée en appel devant le Tribunal administratif du travail. Vous devez faire appel dans les 45 jours. Pour le faire, vous devez déposer une « demande introductive d’instance » en soumettant le Formulaire de contestation. Le Tribunal a un document sur son site Web qui décrit le processus d’appel.

Vous aurez peut-être l’occasion de participer à un processus de conciliation. Pour en savoir plus, consultez également cette vidéo.

En cas d’échec de la conciliation, votre cas sera renvoyé à une audience, qui comporte un certain nombre de règles de preuve et de procédure. Il y aura une autre occasion de participer à un processus de conciliation.

Si une audience a lieu, regardez la vidéo du Tribunal sur la façon de vous préparer. Vous pouvez vous faire représenter par un avocat.

Vous devriez recevoir la décision du Tribunal dans un délai de trois mois. Cette décision est finale et sans appel.


Il est très commun que les personnes qui ont été harcelées sexuellement réagissent en ressentant un choc, de l’incrédulité et de la confusion. Dans cet article, nous expliquerons pourquoi les gens réagissent comme ça, et ce qui peut nous aider à surmonter ces sentiments.

Le harcèlement sexuel survient habituellement par surprise. Même lorsque ce n’est pas le cas, il est très commun que les gens réagissent en étant choqués et stupéfaits.

La première chose que vous devez savoir, c’est que ce n’est pas votre faute. La personne qui vous a harcelé sexuellement pourrait même avoir fait des choses délibérément pour vous faire croire que vous pouviez lui faire confiance et que vous étiez en sécurité avec elle même si ce n’était pas le cas.

Voici une liste de choses que vous pourriez penser:

  • Je n’arrive pas à croire que ça soit arrivé.
  • Je dois m’imaginer ça pire que c’était.
  • Je ne me souviens probablement pas bien de ce qui s’est produit.
  • Il ne s’est rien passé.
  • Je ne sais pas pourquoi je suis fâché.
  • Qu’est-ce qui vient de se passer?
  • Suis-je vraiment certain de ce qui vient de se passer?
  • Je n’arrive pas à croire que ce soit encore arrivé.
  • Tout va bien, ça ne m’a pas vraiment dérangé.

Pourquoi se sent-on comme ça? Ce n’est pas que vous avez tort au sujet de ce qui s’est réellement produit. C’est le choc, la confusion et l’incrédulité, et ces sentiments sont très, très communs.

Ces réactions sont souvent empirées par les réactions des autres lorsque vous leur dites ce qui vous est arrivé. Souvent, les gens qui entendent parler d’un cas de harcèlement sexuel remettent en question ou contestent les propos de la personne qui leur en parle. Même les personnes qui tiennent à vous et qui veulent que vous soyez en sécurité pourraient être incrédules au début. Ce n’est pas parce que c’est de votre faute ou parce que votre histoire n’est pas vraie.

Donc, comment se fait-il que les autres et nous-mêmes remettons en question, doutons ou nions le harcèlement sexuel? C’est en partie parce qu’il est plus facile de ne pas y croire. Lorsqu’on lui donne le choix entre accepter que quelque chose d’horrible se soit produit ou penser qu’une personne s’est trompée, qu’elle exagère ou qu’elle ment, le cerveau préférera souvent nier qu’une chose horrible s’est produite.

Analysons ce combat pour voir à quoi il ressemble.

Lorsqu’une personne est harcelée sexuellement, sa première réaction est habituellement la surprise. La surprise passe rapidement: elle ne dure que quelques secondes ou quelques moments. Le choc s’installe ensuite. On se sent dépassé, effrayé et incapable de réfléchir clairement. Il peut y avoir des répercussions physiques: tremblements, palpitations cardiaques, larmes, difficulté à respirer et chute ou hausse soudaines de la pression artérielle.

Il peut être difficile de réaliser qu’on est en état de choc. S’il y a des personnes autour de vous en qui vous avez confiance, ça peut aider de leur demander si vous avez l’air d’être en état de choc. Si vous n’en êtes pas certain, il pourrait être plus prudent de présumer que vous l’êtes.

L’autre chose qui peut entraîner de la confusion est le moment où survientle choc. Certaines personnes ressentent le choc durant l’incident de harcèlement ou immédiatement après celui-ci, alors que d’autres peuvent le ressentir quelques heures, jours ou semaines plus tard. En fait, c’est assez commun que les gens soient calmes ou indifférents durant une situation effrayante ou éprouvante comme un incident de harcèlement sexuel. Votre cerveau pourrait attendre d’être de nouveau en sécurité avant de reconnaître les émotions fortes que vous ressentez. Il peut s’agir d’une bonne stratégie de survie, mais ça peut aussi entraîner beaucoup de confusion puisque vous pourriez avoir l’impression que vous gériez bien la situation jusqu’à ce que vos émotions vous rattrapent plus tard.

Si on voit les émotions comme des alarmes qui sonnent, la réaction retardée est un peu comme si on appuyait sur le bouton « snooze » d’un réveille-matin pendant un moment de crise. Ça peut être vraiment aider dans les situations oppressantes ou dangereuses. Cela dit, on ne choisit pas nécessairement pendant combien de temps on reporte le moment où l’alarme des émotions sonnera. Les émotions pourraient refaire surface des heures, des jours, des semaines ou même des mois plus tard.

Tâchez d’être patient avec vous-même au cours des semaines et des mois qui suivent le harcèlement sexuel. Vous pourriez ressentir des émotions fortes plus tard, surtout si votre première réaction a été de vous sentir engourdi.

Ce qui peut aider

  • Lorsqu’on vit un choc, ça peut vraiment aider de commencer par se concentrer sur ses besoins physiologiques de base. Ça comprend boire de l’eau, manger de la nourriture saine, reposer son corps et réguler sa température (vous pourriez avoir froid et frissonner, ou vous pourriez sentir un excès de chaleur et être en sueur). Si vous savez que vous êtes en état de choc, ou si vous soupçonnez que vous pourriez l’être, il est important d’être prudent—essayez d’éviter de conduire ou d’opérer de la machinerie lourde puisque vous pourriez être distrait et/ou vos réflexes pourraient être moins bons.
Attention

L’état de choc médical peut représenter un danger pour la vie. Il est important d’appeler le 911 ou de vous rendre immédiatement à l’hôpital si vous perdez connaissance, ou si votre pression artérielle chute subitement. Vous devriez également consulter un médecin si le sentiment de choc se poursuit ou s’il interfère avec votre capacité à fonctionner.

  • Ce serait probablement une bonne idée de mettre les décisions importantes de côté pour le moment. Ça peut être difficile si vous songez à faire quelque chose d’important comme quitter votre emploi. Si vous n’êtes pas certain de vouloir prendre une décision pendant que vous vivez un certain degré de choc, considérez la possibilité d’en discuter avec une personne de confiance afin de vous aider à déterminer ce qui serait le mieux pour vous. Ça peut aussi aider de vous donner un peu de temps avant de prendre une décision, si possible. Parfois, le simple fait de vous donner une nuit pour « dormir là-dessus » peut vraiment aider.
  • Prendre quelques grandes respirations peut beaucoup aider. Si vous avez de la difficulté à faire ça, commencez par essayer d’expirer le plus que vous pouvez. Imaginez que vous êtes en train de complètement vider vos poumons. Votre corps se mettra alors instinctivement à inspirer. Comptez, disons, jusqu’à trois pendant que vous inspirez, puis jusqu’à trois pendant que vous retenez votre souffle et jusqu’à trois lorsque vous expirez. Le nombre exact de secondes n’est pas important, tant que vous êtes physiquement à l’aise et que vous obtenez assez d’oxygène.
  • Songez à mettre ce que vous avez vécu par écrit. Même si vous ne vous en servez pas pour signaler l’incident ou lancer des procédures judiciaires, noter les faits principaux au sujet du harcèlement sexuel peut vous aider à vous souvenir de ce qui s’est passé et vous aider à croire en vous-même. Certaines personnes le font immédiatement après l’incident, alors que d’autres ont besoin de temps avant d’en être capables.
  • Souvenez-vous que la surprise peut amplifier les autres émotions. Parfois, lorsqu’une chose inattendue se produit, d’autres sentiments que vous pourriez ressentir sur le coup (comme la colère, la tristesse, la douleur ou la peur) pourraient être plus forts. Dans la mesure du possible, donnez-vous du temps pour vous rajuster avant d’agir en vous basant sur ces émotions.
  • Il est très important de parler avec des gens qui sauront valider vos expériences. Si vous en discutez avec une personne en qui vous avez confiance et que cette personne passe des commentaires suggérant qu’elle ne vous croit pas, il n’y a rien de mal à lui indiquer comment faire. Vous pouvez dire quelque chose comme « j’ai besoin que tu me croies » ou « j’ai besoin que tu m’écoutes sans poser de questions ». Si vous n’avez personne dans votre vie capable de valider vos expériences, considérez la possibilité d’appeler une ligne d’aide ou de consulter un professionnel ayant de l’expérience dans le soutien des personnes qui ont vécu du harcèlement sexuel.
  • Souvenez-vous de vous faire confiance. Même si vous ne réagissez pas comme vous le pensiez, sachez que ça pourrait prendre un moment avant que vous soyez capable de reconnaître toutes les émotions que vous ressentez en réaction au harcèlement sexuel. Faites confiance à votre point de vue. Faites confiance à votre mémoire. Faites confiance à vos sentiments.
Attention

Soyez patient avec vous-même. Donnez-vous du temps pour comprendre ce qui vous est arrivé. Considérez la possibilité de tenir un journal, de dessiner, ou d’employer une autre façon d’exprimer vos sentiments et vos expériences.


On met souvent la tristesse et la dépression dans le même sac, mais elles sont en fait très différentes.

Commençons par la tristesse.

On est triste lorsqu’on est blessé ou que quelque chose ne va pas dans notre vie. La tristesse, comme toutes les émotions, finit par disparaître. Mais si on essaie de la minimiser ou de l’ignorer, elle peut durer beaucoup plus longtemps.

Souvent, on ne se sent pas à l’aise de se sentir triste. Et ça peut donc sembler naturel de vouloir vous distraire ou d’éviter de vous sentir comme ça. En grandissant, on vous a peut-être appris à garder votre tristesse à l’intérieur et à faire semblant que tout allait bien.

Lorsqu’on ne sait pas comment gérer la tristesse, on se sent souvent seul et perdu. Rappelez-vous que la tristesse est quelque chose que tout le monde vit. Le fait d’ignorer votre tristesse peut empirer les choses. Ça peut sembler étrange, mais vous donner la permission de vous sentir triste peut vous aider à vous sentir plus heureux. La tristesse peut nous pousser à apporter des changements, à résoudre des problèmes et à établir des liens avec des gens qui se soucient de nous.

La dépression est différente: c’est un trouble de l’humeur. Les personnes atteintes de dépression ont une baisse de moral qui dure plusieurs semaines et peut durer jusqu’à plusieurs années. On a besoin d’aide pour gérer la dépression.

Les personnes atteintes de dépression ont tendance à se sentir mieux grâce à une combinaison de médicaments, de thérapie et de changements à leur mode de vie. Toutefois, ce n’est pas tout le monde qui a accès à ces choses. Si vous n’avez pas les moyens financiers pour une thérapie ou si vous n’avez pas accès à un thérapeute, vous pourriez être en mesure de trouver de l’aide par l’entremise d’un groupe de soutien ou d’un organisme communautaire de santé mentale.

Il pourrait y avoir des raisons pour lesquelles vous hésitez à essayer ces options. Les problèmes de santé mentale comme la dépression sont souvent stigmatisés. Les gens pourraient penser que « tout est dans votre tête » ou que vous « pouvez vous forcer à passer à autre chose ». Mais la dépression est bien réelle et ce n’est pas quelque chose que l’on peut régler simplement en étant fort. La dépression peut toucher n’importe qui, peu importe sa force mentale ou émotionnelle.

Souvent, les gens qui sont déprimés disent qu’ils ne se sentent pas tristes, mais plutôt engourdis. Même sans dépression, les gens vivent des hauts et des bas émotionnels. Mais quelqu’un qui souffre de dépression peut se sentir à plat, un état où il est difficile d’avoir des émotions fortes.

Beaucoup de personnes dépressives vivent ce qu’on appelle l’anhédonie—les choses ne sont pas aussi amusantes, belles, agréables ou significatives que d’habitude. C’est presque comme si vous viviez constamment sous un nuage gris. Votre musique préférée ne sonne pas aussi bien. Un repas délicieux ne goûte pas aussi bon. Vous regardez un film drôle, mais vous ne riez pas. Les gens avec qui vous aimez habituellement passer du temps ne vous rendent plus heureux. L’anhédonie empêche votre cerveau de voir que c’est quelque chose que vous aimez encore.

Reconnaître l’anhédonie peut vous aider à comprendre que vos émotions ne sont pas nécessairement fiables en ce moment. Cette musique pourrait encore être bonne, le repas encore délicieux, la comédie encore drôle, la relation encore tendre—même s’ils n’ont pas l’air de l’être. Ça peut aider de faire la distinction entre ce qui se passe réellement et ce que vous ressentez maintenant.

Un autre symptôme commun qui peut rendre la dépression difficile à gérer est le fort sentiment de désespoir qui peut l’accompagner. Le désespoir nous ment. Il nous dit que les choses ne vont jamais s’améliorer et que ça ne sert à rien d’essayer. Mais ce n’est pas vrai. C’est le désespoir qui parle.

N’oubliez pas que, même si vous vous sentez désespéré, il y a au moins une petite partie de vous qui a encore un peu d’espoir. C’est cette partie de vous qui prend le temps de lire cet article, une partie qui pense encore, au fond, qu’il est possible que quelque chose puisse aider.

Nous voulons que vous sachiez que cette partie de vous-même a raison. Les gens qui souffrent de dépression guérissent. Ça peut être difficile. Ça peut prendre du temps. Il y a des chances que vous vous sentiez épuisé ou découragé en cours de route. Mais vous pouvez vous sentir de nouveau heureux.

Ce qui peut aider

  • Vous pouvez vous sentir heureux et triste en même temps. Le fait d’être triste pour une chose ne vous empêche pas de vous sentir heureux pour une autre chose en même temps. Essayez d’éviter de voir les choses comme étant tout ou rien. Essayez plutôt de remarquer les moments où les choses sont entre les deux extrêmes.
  • Vous ne pouvez pas « réparer » votre tristesse, mais vous pouvez vivre avec elle pour un moment. Écoutez de la musique. Lisez un livre ou une histoire sur la tristesse de quelqu’un d’autre. Écrivez comment vous vous sentez. Ou faites quelque chose de créatif (même si vous n’êtes pas artistique) pour exprimer votre tristesse.
  • Essayez de ne pas vous juger parce que vous êtes triste. N’oubliez pas que tout le monde se sent triste de temps en temps. Votre tristesse est légitime. Vous avez vécu beaucoup de choses et quelqu’un vous a blessé ou déçu. Vous n’avez pas à vous excuser de vos sentiments. La tristesse nous rappelle qu’en tant qu’humains, on a besoin d’établir des liens avec les autres. La façon de se sentir connecté aux autres est de s’ouvrir et d’être vulnérable. Ça peut faire peur, alors il est important de choisir la bonne personne, quelqu’un capable d’être compréhensif et gentil.
  • Délivrez-vous de la peur selon laquelle parler de votre tristesse sera un fardeau pour les autres. Si ça vous inquiète, vous pouvez demander à l’avance à la personne si elle est capable d’écouter et d’offrir du soutien. Plutôt que de vous excuser de ce que vous ressentez, dites merci.
  • Pleurez. Trouvez un endroit sûr et confortable et laissez-vous pleurer. Pleurer réduit votre niveau de cortisol—le cortisol est la principale hormone qui cause du stress—et peut vous aider à vous sentir moins stressé ou accablé. Pleurer est une façon de connecter avec la douleur que vous ressentez et peut être une libération émotionnelle qui vous permet de vous sentir mieux par la suite.
  • Remarquez si vous essayez de vous désensibiliser par rapport à votre tristesse. Si on vous a enseigné que c’est mal de se sentir triste, vous allez probablement essayer de vous distraire #451. Vous pourriez manger trop. Vous pourriez commencer à consommer davantage de substances comme l’alcool ou les drogues. Vous pourriez vous distraire avec la télévision, les jeux vidéo, le magasinage, les jeux de hasard, le travail ou d’autres choses pour ne pas avoir à penser à ce que vous ressentez. Il est commun et compréhensible de faire ça. Mais remarquez si ça devient trop, car ça peut faire encore plus baisser votre moral. Ces distractions peuvent rendre vos efforts pour vous remettre de ce que vous avez vécu encore plus difficiles.
  • Si vous vous sentez vraiment déprimé et que votre énergie est faible, adaptez vos attentes envers vous-même. Ce n’est pas possible d’être toujours productif ou d’avoir de l’énergie. Les jours où vous êtes épuisé et avez de la difficulté à vous lever, faites preuve de gentillesse envers vous-même et concentrez-vous uniquement sur ce qui est nécessaire. Si vous avez des enfants ou des animaux de compagnie, assurez-vous qu’on s’en occupe. Si vous ne vous sentez pas en mesure de prendre soin d’eux, demandez à quelqu’un d’autre de vous aider.
  • Essayez d’éviter de comparer vos souffrances avec celles des autres. Cela se produit lorsqu’on se dit qu’on ne devrait pas se plaindre ou être triste parce que d’autres personnes sont dans une situation pire que nous. Mais la tristesse et les autres émotions ne fonctionnent pas de cette façon. Quelqu’un d’autre qui est triste ou qui a plus de raisons de se sentir triste ne changera pas ce que vous ressentez. De plus, la personne qui est censée être dans une situation plus difficile que vous ne profite pas du fait que vous êtes dur envers vous-même parce que vous vous sentez triste. Au lieu de cela, validez vos émotions. Lorsque vous vous sentez triste, vous ne dites pas que personne d’autre n’a jamais vécu pire. Mais vous vous sentez triste et vous avez vos raisons pour vous sentir triste.
  • Il faut faire attention de ne pas tomber dans le mythe du « bonheur imminent »—se dire que le bonheur est tout près. Vous vous dites peut-être: « Je serai heureux lorsque je changerai d’emploi. » Ou bien « Je me sentirai mieux après que mon service des ressources humaines aura parlé à la personne qui m’a harcelé. » Ou encore « Je me sentirai bien mieux une fois la procédure judiciaire terminée. » Vous pouvez vous attendre à ce que tout s’améliore, mais il est plus probable que seulement certaines choses s’amélioreront un peu, tandis que d’autres demeureront difficiles. Alors, ça peut aggraver votre état. 
  • N’oubliez pas que nous nous soucions de vous. Même lorsque vous vous sentez seul, vous n’êtes pas seul. Il y a une grande communauté de gens qui peuvent comprendre ce que vous avez vécu et comment vous vous sentez, et qui—même s’ils ne vous connaissent pas personnellement—veulent que vous vous sentiez mieux.
Attention

Si votre tristesse, votre dépression ou votre désespoir signifie que vous vous sentez suicidaire ou que vous voulez faire du mal aux autres, veuillez demander de l’aide immédiatement. Ça peut être terrifiant de dire aux gens comment vous vous sentez, mais c’est absolument nécessaire lorsque votre vie est en danger. Parlez avec un ami ou un membre de votre famille en qui vous avez confiance. Appelez une ligne d’aide. Si vous avez un médecin de famille ou un thérapeute, dites-lui ce que vous ressentez. Si vous en avez besoin, allez à l’hôpital. N’oubliez pas que la façon dont vous vous sentez changera. La déprime que vous ressentez ne durera pas éternellement. La meilleure chose que vous pouvez faire pour vous-même est de rester en sécurité assez longtemps pour commencer à vous sentir mieux.


Attention

Le fait de lire au sujet de l’anxiété peut déclencher des traumatismes chez certaines personnes. Faites attention à comment vous vous sentez en lisant ce texte, et prenez une pause si vous en sentez le besoin.

Le harcèlement sexuel est fondamentalement effrayant, et ressentir de la peur ou de l’anxiété est tout à fait compréhensible.

Voici une liste de choses qui pourraient vous inquiéter:

  • Est-ce que le harcèlement va empirer?
  • Que va-t-il arriver si le harceleur n’arrête pas?
  • Que faire si le harceleur me cause encore du tort?
  • Si je signale le harcèlement, est-ce que la situation va empirer?
  • Qu’arrivera-t-il à ma carrière si les gens découvrent ce qui se passe?
  • Est-ce que je devrais signaler le harcèlement?
  • Est-ce que je devrais essayer de parler avec le harceleur afin de le convaincre d’arrêter?
  • Si j’arrive à le convaincre d’arrêter, le harceleur s’en prendra-t-il à quelqu’un d’autre?
  • Est-ce que j’ai fait quelque chose pour provoquer ça?
  • Que vais-je faire si personne ne me croit?
  • Que faire si la situation se retourne contre moi et que je me retrouve dans le pétrin?
  • Vais-je me faire renvoyer?
  • Si j’en parle aux RH et que rien ne se passe, comment vais-je pouvoir continuer à travailler ici?

Cette crainte peut être un réflexe de protection, car elle vous alerte au sujet de possibles menaces et essaie d’assurer votre sécurité. L’anxiété peut affecter votre sommeil, votre appétit, votre mémoire, votre capacité à vous concentrer et votre humeur générale. Si vous ressentez beaucoup de stress et d’anxiété, vous pourriez aussi commencer à vous sentir plus impatient, irritable ou désorienté, ou vous pourriez avoir de la difficulté à profiter des choses qui vous rendent normalement heureux.

Si vous ressentez de l’anxiété, vous pourriez avoir de la difficulté à atteindre un niveau normal de concentration dans votre travail ou votre vie personnelle. Vous pourriez faire des erreurs que vous ne commettriez pas normalement. Ça peut s’ajouter à l’anxiété que vous ressentiez déjà et augmenter votre niveau de stress général.

L’anxiété peut se manifester dans vos pensées, vos émotions et vos comportements, et elle peut causer des symptômes physiques.

Pensées: Il peut s’agir d’un état d’esprit, comme des pensées qui se répètent encore et encore, ou des inquiétudes — beaucoup de questions comme celles qui sont énumérées ci-dessus.

Émotions: Vous pourriez ressentir un sentiment qui ressemble à de la peur, de la crainte, de la tension, ou du malaise.

Comportements: L’anxiété peut vous pousser à faire les cent pas, à tout vérifier deux fois plutôt qu’une, à vous ronger les ongles, à éviter les situations angoissantes, ou à solliciter du réconfort de la part des autres.

Symptômes physiques: L’anxiété peut entraîner des symptômes physiques comme de la tension musculaire, des maux de tête, des palpitations cardiaques, des difficultés respiratoires et de la nausée.

Qu’est que sont les attaques de panique?

  • Les attaques de panique peuvent être déroutantes, surtout si vous n’en avez jamais vécu auparavant. Elles peuvent se produire même lorsque vous ne « ressentez » pas d’anxiété et que vous n’avez pas de pensées anxieuses.
  • Il est facile de confondre l’attaque de panique avec la crise cardiaque ou d’autres problèmes de santé. Si vous n’êtes pas certain de ce qui vous arrive, veuillez consulter un médecin. Une fois que vous aurez éliminé les autres possibilités, il peut être bénéfique de reconnaître qu’il s’agit d’une attaque de panique et de vous rappeler que vous êtes en sécurité et que tout ira bien.
  • Les symptômes physiques de l’attaque de panique sont très réels. Ce que vous vivez est réel. Mais une attaque de panique ne cause pas de dommages physiques. Vous ne pouvez pas mourir d’une attaque de panique. Dites-vous que, malgré ce que vous sentez, tout ira bien et l’attaque de panique passera éventuellement. Voyez votre attaque de panique comme une fausse alerte.
  • Vous pouvez vous renseigner davantage sur les attaques de panique en lisant cet article d’Anxiety Canada.

Ce qui peut aider

  • Il est important de savoir que l’anxiété peut être traitée. Les personnes aux prises avec un trouble anxieux peuvent améliorer leur état, la plupart du temps avec l’aide d’un professionnel de la santé.
  • L’anxiété et la peur surviennent lorsqu’on ne se sent pas en sécurité. Si vous êtes capable de prendre des mesures pour assurer votre sécurité, vous pourriez remarquer une baisse d’anxiété, à mesure que votre corps et votre esprit s’adaptent au fait de ne plus être autant en danger. Toutefois, même lorsque vous êtes en sécurité, vous pourriez continuer de vous sentir dans un état d’alerte élevé. Ça peut aider de vous rappeler que vous êtes dans un environnement sécuritaire en vous disant des choses comme « je suis en sécurité, maintenant ».
  • En de pareils moments, ça peut être difficile de prioriser le fait de prendre soin de soi; si ces stratégies ne permettent pas de résoudre le problème, elles peuvent faire une différence par rapport à notre capacité à gérer les sources de stress. Prendre soin de soi peut sembler très difficile ou même impossible lorsqu’on en arrache. L’exercice, manger régulièrement, rester hydraté, essayer de dormir et passer du temps avec ses proches sont autant de choses qui peuvent nous aider à mieux gérer la situation. Si ça semble difficile pour vous en ce moment, nous comprenons. Essayez de ne pas vous juger ou de vous sentir coupable. Concentrez-vous plutôt sur ce que vous faites déjà de bien, même si ce n’est pas grand-chose. You Feel Like Shit est un jeu qui fournit des conseils sur la façon de prendre soin de vous-même. Si vous êtes sur Twitter, vous pouvez suivre Tiny Care Bot pour des rappels sur comment prendre soin de soi.
  • Lorsqu’ils sont anxieux, les gens commencent souvent à boire ou à manger plus, à magasiner davantage, ou à passer plus de temps devant la télé, sur les médias sociaux ou à jouer des jeux vidéo. Si ça sonne comme vous, faites preuve de patience avec vous-même et comprenez pourquoi vous êtes à la recherche de distractions. Vous ne gagnerez rien en vous jugeant. Si ces comportements commencent à avoir des répercussions importantes sur votre santé, vos relations, vos finances, etc., soyez honnête avec vous-même et allez chercher de l’aide. Communiquez avec un professionnel — par exemple un thérapeute ou une ligne d’aide — ou trouvez des petites mesures que vous pourriez prendre pour réduire les torts que vous subissez.
Attention

Si vous continuez de ressentir de l’anxiété ou de la peur, songez à parler avec un professionnel. Vous pourriez obtenir l’aide d’une ligne d’aide ou de votre médecin de famille ou d’un thérapeute formé pour soutenir les personnes qui ont vécu du stress professionnel ou du harcèlement sexuel et/ou une agression sexuelle au travail.

Une autre chose qui peut vraiment vous aider est de trouver des façons de changer votre perspective. Anxiety Canada pourrait avoir des ressources utiles pour vous.